Depuis plusieurs années, Latifa Laâbissi s’intéresse à l’archive historique en créant des pièces chorégraphiques qui s’adossent, rejouent, réactivent des éléments de l’histoire de la danse, notamment des débuts de la modernité en Allemagne, avec Phasmes (2001), Écran somnambule (2012), Autoarchive (2011), La part du rite (2012) et Adieu et merci (2013). Elle souhaite aujourd’hui explorer plus largement la nature réinterprétable de documents issus de différents domaines artistiques et de faits historiques et voir comment les usages de partitions, de «reliques», tableaux vivants, scripts ou re-enactment peuvent traduire autant de modalités de mises en jeu dans son travail. Sur la base de combinaisons de différents documents, elle explore la construction de nouvelles partitions qui joueront sur l’enchâssement de plusieurs strates historiques et artistiques. L’archive est donc abordée comme un processus d’activation d’une réalité poétique, politique, artistique et critique. Ce temps de recherche soulève entre autres les questions suivantes: Comment l’archive peut-elle s’actualiser par le prisme des arts vivants et de la performance? Comment peut-on l’aborder comme dispositif éphémère, comme lieu d’une réinvention des traces, de dispositif de copie, de survivance, de réinterprétation, de reconstitution?
L’invention d’une archive performative via une recherche qui s’apparente à de la «spéculation en actes» est au cœur de la démarche de Latifa Laâbissi. Il s’agit ici autant de performer des documents existants à travers la production d’archives vivantes que d’en produire de nouveaux, selon des formes parfois inattendues mais toujours adressées au(x) public(s) à l’occasion de plusieurs rendez-vous qui sont proposés selon différentes modalités: moments de pratique, de spectacles, de rencontres, et dispositifs de parole. Pour cette recherche et la création de formes qui en découle, Latifa Laâbissi travaille en collaboration avec Nathalie Boulouch, Fabrice Reymond,Isabelle Launay, Fabien Pinaroli et Ludovic Bure.
Avec le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis, et en collaboration avec l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes et le Département Danse de l’Université de Paris 8, Saint Denis.
Mots-clés:
- résidence
- chorégraphie
- 2013-2014