Quantcast
Channel: Les Laboratoires d’Aubervilliers - Les Laboratoires d’Aubervilliers
Viewing all 2458 articles
Browse latest View live

Marinella Senatore

$
0
0
non

tag artiste: 

Marinella Senatore

Type d’artiste: 

Author


Marinella Senatore est née en Italie en 1977. Elle vit et travaille à Londres et à Paris. Ses travaux de recherche sont caractérisés par la participation active du public au processus créatif et par l’utilisation de différents médias (installations, vidéos, performances géénrant un dialogue avec l'histoire orale et socio-culturelle). Tandis que la participation de chacun s’établit selon des modalités différentes qui rejoignent à chaque fois des structures premières proposées par l'artiste, chaque projet est l’occasion de reformuler la distribution des rôles entre l'auteur et le public. L’une des dernières créations collectives, Rosas (2012), opéra pour la télévision, a été réalisé avec plus de 20 000 citoyens entre l'Espagne, l'Allemagne et l'Angleterre. Plus récemment, en 2013, Marinella Senatore a fondé The School of Narrative Dance, une école libre et itinérante qui propose des systèmes d'apprentissage réciproque tournés vers l'émancipation de l'étudiant et l’activation de processus d'auto-formation. C’est ce projet qu’elle entend développer lors de sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, entamée en janvier 2016.

Le travail de Marinella Senatore a été présenté en Italie et à l'international au sein de grandes manifestations, expositions et musées. Elle a également reçu plusieurs bourses, dont notamment celle de la Dena Foundation en 2009 ou encore la bourse pour les jeunes artistes italiens du Castello di Rivoli-Museo de Arte Contemporanea en 2013.




Présentation

$
0
0
non
L'ECOLE DE MARINELLA SENATORE



La pratique artistique de Marinella Senatore se caractérise par la participation active du public. Partout où elle est invitée, Marinella Senatore convoque des communautés entières, qu’elle implique massivement dans ses projets, amenant chacun à révéler son potentiel créatif et à reconstruire un dialogue entre histoire orale, culture et structures sociales.

En 2013, elle fonde The School of Narrative Dance, une école itinérante et gratuite proposant un système d’éducation alternatif basé sur l’émancipation et l’autoformation. Sans lieu physique défini, le projet apparaît sous différentes formes selon les espaces qu’il occupe temporairement. Cette école multidisciplinaire se focalise sur la narration et offre un large éventail d’« expériences » et de leçons sur la littérature, l’histoire orale, la menuiserie, l’histoire de l’art, l’artisanat, la photographie, l’arithmétique, le théâtre, la danse, etc. Elle peut rassembler plusieurs groupes et communautés pour célébrer la grande variété de compétences et de talents que chacun peut offrir ou développer. L’école a déjà vu la participation de milliers de personnes dans plus de sept pays, dont des activistes politiques, des artisans, des analphabètes, des étudiants, des femmes au foyer, des syndicats, des sociétés de secours mutuel, des retraités, des enseignants.

À Aubervilliers, l’artiste propose de déployer avec les albertivillariens cette plateforme ouverte. Le projet s’élaborera au gré d’ateliers ouverts à tous qui sont entre autre intitulés « dramatique », « langage et cinéma », « lire et écrire », « histoire orale ». Et cela afin d'encourager le partage des biens et des activités entre voisins, de penser les « communs » via des situations d’apprentissage réciproque et de tendre vers la co-production d’une oeuvre dont la forme a été déterminée de manière collective par Marinella Senatore et les participants eux-mêmes. Ce sera donc une Opérette dont la représentation publique aura lieu le samedi 26 mars 2016 aux Laboratoires d'Aubervilliers.


Pour démarrer ce projet collaboratif, Marinella Senatore a présenté l'école et les ateliers à tous le samedi 23 janvier 2016 à 14h à l'occasion d'une Journée Portes Ouvertes et autour d'une collation.

Suite à cette première rencontre, L'Ecole de Marinella Senatores'est installée aux Laboratoires d'Aubervilliers proposant une série d'ateliers permettant à tous de venir partager ses savoir-faire et connaissances, tout comme d'apprendre ou d'expérimenter des pratiques artistiques. Le programme des ateliers passés de l'Ecole, ouverte à tous, est disponible via son calendrier.

Au sein de L’École de Marinella Senatore, mise en place aux Laboratoires, une série d'ateliers d'écriture ont progressivement et de manière collaborative permis de construire la structure et la narration de l'évènement de restitution du projet, la création collective de MétallOpérette. La seconde étape de la dynamique de L’École de Marinella Senatore aux Laboratoires d'Aubervilliers, s'attache donc à la préparation co-participative de cet évènement.

 

 


A l'occasion de l'installation de L’École de Marinella Senatore aux Laboratoires d'Aubervilliers, une rencontre entre l'artiste et les étudiants de Marie Preston à Paris 8 a été organisée. Cette rencontre s'inscrivait plus largement dans un cours intitulé "Expériences et territoires : des pratiques artistiques collaboratives", intégré au programme de recherche sur les pratiques de co-création. Une captaion audio de cette rencontre est disponible ici : Intervention de Marinella Senatore aux Laboratoires.
La rencontre s'est déroulée en langue anglaise.

 




___________________

Le projet que Marinella Senatore développe aux Laboratoires d'Aubervilliers, L'Ecole de Marinella Senatore, est soutenu par le Département de la Seine Saint-Denis, la Thalie Art Fondation et la Dena Foundation. Il reçoit également l'aide précieuse de la Direction de la Communication et de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville d'Aubervilliers.


 

 

Ateliers de lecture / Psychotropification de la Société

$
0
0
non
0


Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.

Les dates exactes de ces ateliers sont les suivantes : les jeudi 22 octobre 2015, 5 novembre et 19 novembre 2015, 3 décembre et 17 décembre 2015, 7 janvier et 21 janvier 2016, 4 février et 18 février 2016, 10 mars et 24 mars 2016, et pour finir le jeudi 7 avril 2016.

 

Jeudi 22 octobre 2015 - Atelier # 1

Nous avons ouvert ce cycle de lectures le jeudi 22 octobre en étudiant deux textes qui se font écho l’un à l’autre. La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?, de François Gonon, neurobiologiste et directeur de recherche CNRS à l’institut des maladies neurodégénératives, université de Bordeaux, qui démontre comment la Recherche (et les politiques qui la financent) s’accroche à une vision génétique et biologique, nécessairement réductrice, et en ce sens dangereuse, de la maladie psychiatrique. Et, d’autre part, Ne tirez pas sur le messager ! Le mouvement international des entendeurs de voix, de Caroline von Taysen, psychologue spécialisée dans les situations de crise à Berlin, qui relate l’histoire d’Intervoice, la communauté internationale des entendeurs de voix, constituée par des gens en désaccord avec le modèle psychiatrique de la soi-disante schizophrénie. Contre les prescriptions neuroleptiques, un nombre important d’entendeurs de voix revendiquent une relation harmonieuse avec “leurs voix”,  présentant en cela un lien pertinent avec leur vie.

Jeudi 5 novembre 2015 - Atelier # 2

Au cours de ce second atelier, nous avons étudié en présence de Josep Rafanell i Orra deux passages de son livre En finir avec le capitalisme thérapeutique, soin, politique et communauté : l'introduction de la deuxième partie "En finir avec le capitalisme thérapeutique" ainsi que le chapitre 2 de cette même partie, "Fragments : Le communisme de la guérison".

 
Jeudi 19 novembre 2015 - Atelier # 3

Ce troisième atelier a été l'occasion de travailler sur deux textes issus de La perte des sens d’Ivan Illich, penseur de l'écologie politique et figure importante de la critique de la société industrielle, en particulier de la contre-productivité. Originellement parus en 1995 et 1998, ces deux textes ont également été publiés dans un recueil posthume en 2004 : « La société amortelle. De la difficulté de mourir de sa propre mort en 1995 » et « Ne nous laissez pas succomber au diagnostic, mais délivrez-nous des maux de la santé ».


Jeudi 3 décembre 2015 - Atelier # 4

Pour ce quatrième atelier de lecture, nous avons discuté de l’étonnant texte Addict - fixions et narcotextes de la philosophe américaine Avital Ronell, paru aux Etats Unis en 1992 sous le titre anglais de Crack Wars : Literature Addiction Mania. La traduction française parue chez Bayard date de 2009. Et avons abordés à travers les extraits choisis, les questions de liberté,  d’addiction et d’éthique de la décision. Publié en 1992 aux États-Unis, ce livre s’inscrit en réaction à une situation politique précise : quand, à l’apparition du crack, correspond un ethnocide déclaré. Proclamant avec Walter Benjamin « un droit des nerfs », Avital Ronell répond, énervée, un panaché d'essais philosophiques, d’analyses littéraires et de pièces de théâtre. Un livre kaléidoscope, traversé de voix multiples, qui miment, dans sa forme, le fonctionnement addictif dont il est question.

 
Jeudi 17 décembre 2015 - Atelier # 5

Ce cinquième atelier a été l'occasion de recevoir le collectif Dingdingdong pour la présentation des deux textes qui ont été étudiés ce jour-là : le manifeste dingdingdong d'une part et le chapitre 7 de l'ouvrage de Vincianne Despret Au bonheur des morts, Récits de ceux qui résistent (paru en 2015 aux éditions La Découverte), intitulé « Faire confiance aux esprits. Enquête sur les modes d'apostrophe », pp. 155 à 180, d'autre part.


Jeudi 7 janvier 2016 - Atelier # 6

Pour inaugurer l'année 2016, ce sixième atelier de lecture s'est attaché à échanger autour du texte de Fernand Deligny L’Arachnéen, afin notamment de mettre à jour ce qu’il a nommé un « réseau de présences » et continuer à écrire au pluriel les modes d’être au monde. Fernand Deligny (1913 -1996), figure importante de l’éducation spécialisée, se dit poète et éthologue. D’Ivan Illich, il reprend l’idée d’une langue vernaculaire, et comme lui s’insurge contre les enfermements causés par les institutions, en l’occurrence celle de la psychiatrie.
Le texte a été introduit par Bertrand Ogilvie, philosophe et psychanalyste, professeur à l'université de Nanterre et directeur de programme au Collège international de Philosophie et qui a signé la postface de L’Arachnéen.


Jeudi 21 janvier 2016 - Atelier # 7

L'atelier de lecture du 21 janvier a été consacré au texte de Tobie Nathan, Nous ne sommes pas seuls au monde, et plus particulièrement le chapitre 2 : « Psychothérapie et politique. Les enjeux théoriques, institutionnels et politiques de l'ethnopsychiatrie ». Tobie Nathan est un important représentant de l’ethnopsychiatrie en France, dont le mouvement a engagé une déconstruction des pratiques psychanalytiques en vue d’accueillir et de soigner des personnes issues de cultures non-occidentales, pour lesquelles les traitements cliniques s’avéraient inopérants (éthiquement et non performants). En ce sens l’ethnopsychiatrie s’inscrit dans une démarche anti-néocoloniale.


Jeudi 4 février 2016 - Atelier # 8

L'atelier de lecture du jeudi 4 février a permis aux participants d'échanger autour du texte de Tim Ingold, Une brève histoire des lignes (Éditions Zones Sensibles, Belgique) et plus particulièrement le chapitre 3 : « Connecter, traverser, longer ». Le texte original de Tim Ingold fut publié en 2007, sous le titre Lines: A Brief History (Éditions du Routledge, UK). Tim Ingold est un anthropologue anglais contemporain (né en 1948) dont les méthodes hors normes, aux frontières de la phénoménologie, des sciences de la nature et des arts, sont autant de manières d’explorer notre environnement. Il pratique l’anthropologie selon les méthodes du métier à tisser.


Jeudi 18 février 2016 - Atelier # 9

En écho au livre étudié lors d’un des précédents ateliers de lecture, et en perspective d’un débat organisé autour des biotechnologies, par la revue invitée Tenons et Mortaises, il a été proposé pour l'atelier de lecture du 18 février, de discuter autour d'extraits de Testo Junkie, un ouvrage que celle qui s’appelle alors encore de son nom d’origine Beatriz Preciado publie en 2008 en Espagne et en France (ouvrage traduit en anglais en 2013). Ce texte, éminemment politique, relate l’expérience de l’auteur s’administrant de la testostérone.


Jeudi 10 mars 2016 - Atelier # 10

À l'occasion de ce dixième atelier, les participants ont échangé autour de l'ouvrage de Jean-François Chevrier publié à L’Arachnéen, L’Hallucination artistique, de William Blake à Sigmar Polke, et plus spécifiquement sur le second chapitre intitulé “Le scandale de l’hallucination et l’expérience mystique”. Ce livre qui propose une histoire de la place de l'hallucination dans l'art et la littérature depuis le début du XIXe siècle, qui marque les débuts de la psychiatrie, jusqu'à nos jours. Étudiée par la psychiatrie comme le phénomène déterminant de la discipline, l’hallucination est l’expérience des ambiguïtés d’une perception altérée par la vision.


Jeudi 24 mars 2016 - Atelier # 11


Jeudi 7 avril 2016 - Atelier # 12



Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon : p.simon@leslaboratoires.org


La folie des plantes, étude de plantes interdites #6

$
0
0
non
16. Mars 2016 - 16:00» 18:00
Mardi 16 mars 2016, 16h-18h

 

Pour cette dernière rencontre explorant l’univers des plantes interdites et des expérimentations magiques avec végétaux, le groupe qui s’est constitué tout le long de ce cycle procédera à une action dans l’espace public.

Il s’agira pour les participants de venir planter des graines “surprenantes” au sein même d’un espace vert géré par la ville d’Aubervilliers. La gestion de cet espace contraint les plantes à une vie délimitée, marquée par les impératifs paysagistes municipaux, tout comme les tontes à répétition empêchent de voir grandir les plantes nouvelles et sauvages.

Probablement vous êtes-vous habitués à cette monotonie, mais La Semeuse vous propose de la rejoindre afin de surprendre le printemps par une action de plantation clandestine ! 

Cet atelier est ouvert à tous, aucune compétence spécifique n'est requise.

Réservation recommandée au 01 53 56 15 90 ou resservation@leslaboratoires.org



Parc Eli Lotar à Aubervilliers
_tous droits réservés



Labo des Labos

MÉTALLOPÉRETTE - CRÉATION COLLECTIVE

$
0
0
non
0

 


MÉTALLOPÉRETTE - CRÉATION COLLECTIVE


As part of the École de Marinella Senatore dynamic, Marinella Senatore has invited adults and children, both amateurs and professionals, to come and take part in a collective adventure to co-create an operetta, MétallOpérette, at Les Laboratoires d’Aubervilliers.

Set against the history of the former ball-bearings factory that now houses Les Laboratoires d’Aubervilliers, the operetta stages various main characters — a union representative, a young female factory worker, a manager, other factory workers, shareholders, etc. — involved in the social tensions and the series of strikes staged in 1966 follwing the announcement of the upcoming closure of the factory. Inscribed in the real history of the Malicet & Blin factory, MétallOperette draws on the social and cultural heritage and trade union history of the town of Aubervilliers, taken as a symbol of an ongoing struggle that needs to be pursued. On a formal level, this participatory, engaged operetta employs different performing arts formats, from experimental and political theatre to Operetta, but also dance, as a space that re-enacts the individual and collective body in order to break up and fissure fixed forms, systems and structures to open up new perspectives.

In this way, the workshops were split into five main themes (singing, dance, set design, make-up, music), to work on fine-tuning the co-construction of the operetta, but also the shooting and public presentation of the project.

Participants can choose to attend all workshops or select sessions according to their availability.

Click here to download the workshop schedule
All information will be posted on the L’École de Marinella Senatore’s Facebook page.

 

Information near Sarah Papon
at 01 53 56 15 90 or s.papon@leslaboratoires.org


 


 

 


Lancement du numéro 3 de la revue Tenons et Mortaises

$
0
0
non
14. Avril 2016 - 19:00» 21:00
Jeudi 14 avril 2016, 19h


 

La technique est politique



Depuis l’invention du marteau, la technologie a toujours eu deux faces : libération et asservissement. Or lorsque des questions technologiques viennent dans l’actualité, le débat tourne en général à l’affrontement entre technophiles et technophobes. Or, ces deux attitudes ont en commun de dépolitiser la question.

Prenons l’exemple des robots. Certains pensent que les robots vont régler tous nos problèmes et d'autres y voient l' annonce du crépuscule de l’humain. Tout se mélange alors joyeusement : le robot qui s’occupe de jeunes autistes comme des personnes âgées malades d’Alzheimer, les programmes de trading qui peuvent déclencher un krach boursier sans intervention humaine, l’hypothétique intelligence artificielle qui prendra un jour le contrôle de nos destins. Il y a du frisson asimovien dans l'air, les robots auront-ils une âme ? des droits ? aurons-nous des sentiments pour lui ? y aura-t-il un grand saut anthropologique ? une mue de l’humanité ? Et bien sûr, la question qui tue : vont-ils nous échapper ?

C’est se tromper de frayeur. Bien sûr que nous aurons des sentiments pour l’humanoïde qui nous apportera le café au salon, comme nous en avons pour une voiture ancienne, une poupée, la table héritée de notre grand-mère. L’homme est animiste depuis toujours et seul l’Occidental a cru pendant deux siècles qu’il pouvait de pas l’être. Ce qui doit retenir notre attention dans le robot est ailleurs : c’est sa participation à une organisation sociale qui assigne à chacun de nous une place dont nous ne voulons pas forcément. Si nous avons peur, c’est parce que nous percevons intuitivement que la présence envahissante de la machine est une façon de nous soumettre à cet ordre. Comme toujours, la peur n’a de valeur que si elle est la première étape d’un sentiment politique.

Aussi, plutôt que de se demander si le robot sera gentil ou méchant, convient-il de regarder qui conçoit des robots, qui les fabrique, qui les met en circulation, et pour quels usages. Installer un système de trading automatique n’est nullement un effet du « progrès technique », c’est un dispositif qui permet aux banques - et donc à leurs dirigeants, à leurs actionnaires et à leurs traders surpayés - de ponctionner la part toujours plus grande sur les flux financiers dont ils ont la charge. Il n’y a là aucun « progrès », sauf pour l’appropriation d’une part toujours plus grande de la richesse commune par les « 1% » les plus riches. Le robot qui accueille le client dans un hôtel japonais ou qui conduira les camions de livraison grâce au logiciel de GoogleCar ne doivent pas nous effrayer parce qu’ils prennent la place de l’homme, mais parce qu’ils débarquent dans nos vies en échappant à toute discussion politique, à toute prise collective.






 

 

Labo des Labos

De l'école de Marinella Senatore à MétallOpérette

$
0
0
oui
0


From the école de Marinella Senatore to MétallOpérette

 

Italian artist Marinella Senatore began her residency at Les Laboratoires d’Aubervilliers by setting up a ‘school’ which she ran at Les Laboratoires for the entire month of February. It was a no-fees school, open to all, and was based on the participants’ proposals. The school set up an intensive schedule of workshops, with sessions held several days per week, exploring areas such as set design, camera work, Brazilian bracelets, music, make-up, Chinese calligraphy, singing and dance, pooling the know-how of its participants. For some it was an opportunity to create ways of passing on knowledge for the first time, and for others it was invitation to explore new areas or to learn new skills. In this way, the ‘school’ gradually began to occupy our artistic institution, pushing its walls back, stretching its opening hours, taking hold of its space to experiment with a alternative learning system in which emancipation, inclusion and self-training are key.

Like any participatory project, and in particular this one as the timeframe was so condensed, although the chaos it generates might be dizzying on an individual level, on a larger scale it has the potential to completely overturn values and relations of authority. Its very fragility is its basis. It is a resilient, wilful fragility, and all efforts need to be redoubled in order to preserve it and to avoid a retreat into the same old, ready-for-use fossilised forms of production. And if this fragility seems such an intrinsic part of the project it is above all because it is grounded in the promise of future human encounters and collective desires, in the desire to share something free of cost — a rare commodity in our times. It is because it stems from a subtle balance between ensuring adequate conditions that will let new types of relations emerge (and with them, a poetics) and a ‘frame’ which needs to be constantly adjusted as the project develops and made operative in order to encourage the formation of a group and to organise and support the group in realising its ambitions. The artist’s role is a complex one in such a configuration. The artist is very much actively involved in the sense that she has spearheaded a project meant to involve a group of people, but her presence is more delicate when it comes to working with and bringing together so many singular individuals, and the role becomes more effaced role when the artist hands over to the group the actual creation of the collective form.

The group project ultimately produced MétallOpérette, which was set to music with the help of a renowned Italian composer and performed on stage by the school’s participants accompanied by a few professional singers. Set against the history of the former ball-bearings factory that now houses Les Laboratoires d’Aubervilliers, the operetta stages various characters caught up in the social tensions of 1966/1967. Inscribed in the real history of the Malicet & Blin factory, MétallOperette draws on the social and cultural heritage and trade union history of Aubervilliers, as a symbol of an ongoing struggle that needs to be continued. The project’s ultimate form is a film, and the first public presentation is an invitation to attend its shooting. Marinella Senatore, who has a background in film, through her training and professional experience, likes to intertwine disciplines (theatre, dance, music) and mix genres (Brechtian political theatre, escorted by opera music, itself hybridised with modern percussion and amateur contemporary dance).

The project is testament to the type of horizontal approach that characterises the work of Marinella Senatore as a whole, and also to her desire to place experienced professionals in dialogue with newly arrived amateurs. Through the various participatory projects she sets up and the bold energy she brings to each project, she establishes spaces able to accommodate and activate the formation of a collective body. She invites participants to contribute to the formation of this collective body via the sharing of skills, piecing together, through bricolage, a common form, which ultimately comes together through the sheer force of ambition, dedication and care that the participants bring to the project.

Mathilde Villeneuve, Aubervilliers 2016

___________________



During the open day, the 23rd January, L'école de Marinella Senatore introduced her project for Les Laboratoires d'Aubervilliers. The public, the neighbours and other interested persons were invited to come and share their know-how through one or several workshops or to participate in these workshops. A writing workshop took place 3 times per week and imagined the final event which involved most of the participants and the participant "teachers". The result is a show called MétallOpérette on the music composed by Emiliano Branda for this specific event. The public performance takes place at Les laboratoires d'Aubervillies Saturday 26th March 2016.

PARTICIPANTS

Ricardo Abdahllah
Moamen Abdelsaid
Lily Abichahine
Martina Adinolfi
Jasmine Aissaoui
Alya Ait Abdesselam
Anicia Ait Abdesselam
Ingrid Amaro
Violette Astier
Camellia Attek
Melinda Attek
Brigitte Audeoud
Cumba Ba
Bac
Anne-Marie Badja
Christophe Barbosa
Clarissa Baumann
Cécile Becker
Océane Belabed
Nour Benmebrouk
Lilia Benmokhtar
Agata Bielecka
Axel Borrel
Luigi Borrelli
Hayfa Bounif
Nadjah Bounif
Leticia Caianva
Giulia Camin
Manuela Centrone
Elina Chared
Rose Chaussavoine
Silvia Circu
Tanguy Colas des Francs
Elisabeth Colombani
Sophie Cosmades
Geneviève Coudre
Bernard Coulon
Geoffroy D’Humieres
Emma Dahan
Lyna Debache
Martine Debair
Agnès Dufour
Marie Deboissezon
Marie-Christine Diguet
Diana Drljacic
Julien Dunoyer
Phoebe-Lin Elnan
Ryad Fagoul
Jonathan Favorel
Connie Figueira
Emilie Figueira
Nicolas Figueira
Claire Fiquet
Maria Fonzino
Emmanuelle Frank
Pauline Frémaux
Cyril Garin-Davet
Odette Gengo
Julien Geyre
Letizia Giannella
Farida Gillot
Laurent Gillot
Rakia Gillot
Zina Guerfi
François Grandeau
Lauren Granié
Jérôme Groc
Amira Harar
Farah Harar
Yasmine Harar
Michèle Hènaux
Antoine Hernoux
Emmanuelle Hiron
Juliette Hossenlopp
Nathan Houdré
Pascal Iglesias
Charlotte Jankowski
Fatima Jebbadi
Kawtar Jebbadi
Wissal Jebbadi
Thierry Lachambre
Clara Lagrange
Elona Lamant
Valentine Landreau
Zélia Landreau
Manuela Laurence
Ambre Lavandier
Clara Lefort
Sébastien Legrain
Nikola Levé
Lycia Lhadj Mohand
Giulia Lobba
Giuseppe Loiacono
Mélaine Loison
Gwen-Aël Lynn
Sabine Macher
Pascale Maignan
Sylvie Maillard
Fabrice Maitre
Marie Marin
Prune Mateo
Alessandro Mazzullo
Rafaël Medeiros
Marion Michot
Siri Ounechay
Philippe Pasquini
Carla Pizzuto
Jean Podalydes
Lucie Polivet
Patricia Quintana
Giulia Ramires
Elsa Rattoray
Alicia Reaux
Keith Regan
Silvia Romanelli
Éric Rouquette
Natascha Rudolf
Ryad
Victor Saillard
Margot Salles
Jasmine Sebbar
Marinella Senatore
Sandrine Sésé
Chine Seston
Amaury Seval
Jade Simao
Anne Simondon
Annapia Sogliani
Ouidade Soussi-Chiadmi
Stèphe
Michèle Sully
Caroline Surva
Benjamin Torterat
Chloé Tranchevent
Antoine Vallé
Caroline Vaurs
Luca Wyss
Zayen
Catherine Zer
Elmustapha Zerouali
Ghania Zerrouk




PROFESSORS

Ingrid Amaro
Camellia Attek
Brigitte Audeoud
Giulia Camin
Manuela Centrone
Silvia Circu
Diana Drljacic
Letizia Giannella
Farida Gillot
Laurent Gillot
Charlotte Jankowski
Wissal Jebbadi
Kawatar Jebbadi
Connie Figueira
Emilie Figueira
Emmanuelle Hiron
Clara Lagrange
Marie-Laure Lapeyrère
Ambre Lavandier
Sebastien Legrain
Rafaël Medeiros
Patricia Quintana
éric Rouquette
Margot Salles
Sandrine Sésé
Chine Seston
Amaury Seval
Annapia Sogliani
Ouidade Soussi-Chiadmi
Marinella Senatore
Benjamin Torterat

 

De l'école de Marinella Senatore à MétallOpérette

$
0
0
oui
0


De l'école de Marinella Senatoreà MétallOpérette


Pour sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, l’artiste italienne Marinella Senatore a d’abord mis en place une « école », installée aux Laboratoires tout au long du mois de février. Gratuite et ouverte à tous, cette école s’est fabriquée au gré des propositions des participants eux-mêmes. Des ateliers de décor, caméra, bracelets brésilien, musique, maquillage, calligraphie chinoise, chant et danse ont été dispensés sur un rythme intensif de plusieurs jours par semaines, croisant les savoir-faire de chacun, amenant à inventer pour la première fois des manières de transmettre pour certains, à s’ouvrir à de nouveaux champs et à s’essayer à l’assimilation de nouvelles compétences pour d’autres. Cette « école » a donc progressivement investi notre institution artistique, poussant ses murs, étirant ses horaires, se saisissant de son espace pour y expérimenter un système éducatif alternatif attachant une importance principale à  l’émancipation, l’inclusion et l’autoformation.

Comme tout projet participatif, et d’autant plus cette fois-ci qu’il est resserré dans le temps, le chaos qu’il engendre, s’il donne individuellement le tournis, garantit, à plus grande échelle, le renversement des valeurs et des rapports d’autorité. Sa fragilité est son fondement. Une fragilité qui se veut endurante, volontaire, qui exige de redoubler d’efforts pour la préserver, histoire qu’elle ne se rétracte pas dans des réflexes de productions sclérosées, du déjà-connu-prêt-à-consommer. Et si cette fragilité lui colle à la peau c’est parce que le projet repose avant tout sur la promesse de rencontres humaines et de désirs communs à advenir, sur l’envie de partages gratuits - denrées raréfiées de nos jours. C’est parce qu’il procède d’un équilibre subtile entre la mise en place des conditions adéquates pour faire surgir de nouvelles relations (et que d’elles une poétique émerge) et un « cadrage » qu’il faut en permanence ajuster au développement du projet et rendre opérant pour impulser la formation d’un groupe, l’organiser et l’accompagner afin que ses ambitions puissent se concrétiser. Le rôle de l’artiste y tient une place complexe ; sa présence y est double : présence active quand elle est fer de lance d’une aventure supposée embarquer un groupe, présence délicate quand il s’agit de tisser avec autant de singularités, présence effacée quand il lui faut leur abandonner la gestation d’une forme collective.

Cette forme, ce sera une MétallOpérette, de l’intitulée de la pièce écrite par les étudiants de l’« école », qui aura été adaptée en musique, avec l’aide d’un compositeur italien de renommée, Emiliano Branda, et jouée sur scène toujours par les participants eux-mêmes, qu’accompagneront quelques chanteurs professionnels. Prenant pour décor l’histoire de l’ancienne usine de roulement à billes qu’occupent Les Laboratoires d’Aubervilliers, cette opérette met en scène plusieurs personnages dans le contexte des tensions sociales et des grèves lancées en 1966 à l’annonce de la fermeture de l’usine. En s’inscrivant dans l’histoire réelle de l’usine Malicet et Blin, MétallOpérette s’appuie sur le patrimoine social, syndical et culturel d’Aubervilliers en tant qu’il symbolise une lutte encore vivante et à perpétuer. Sa forme finale est un film, sa première restitution convie le public à assister à son tournage. L’artiste, elle-même issue du champ cinématographique, de par sa formation et son métier, aime à croiser des disciplines (théâtre, danse, musique) et à enchâsser des genres (théâtre politique brechtien, escorté de musique d’opéra, elle-même hybridée de percussions modernes et de danse contemporaine amateur).

Ce projet témoigne de l’approche horizontale que Marinella Senatore adopte en général dans sa pratique et de sa volonté à faire dialoguer des professionnels expérimentés avec des amateurs nouvellement arrivés. Ce qu’elle suscite via les différents projets participatifs qu’elle met en place, pleine de l’énergie audacieuse qui est la sienne, c’est la création de lieux capables d’accueillir et d’activer la constitution d’un corps collectif. Ce qu’elle propose comme modalités de formation de ce corps ce sont des habilités partagées, le bricolage d’une forme commune, qui finit par s’ériger à force d’ambition, de sérieux et de soin qu’auront infuser ses participants.

Mathilde Villeneuve, Aubervilliers 2016

___________________



Lors de la journée portes ouvertes du samedi 23 janvier 2016, L’école de Marinella Senatore a présenté son projet aux Laboratoires d’Aubervilliers. Le public, des voisins, des curieux ont été invités à venir partager et échanger des savoir-faire en proposant un enseignement de leur choix sous la forme d’un atelier, ou en s’inscrivant à celui organisé par un autre participant. Un atelier d’écriture à raison de trois rendez-vous hebdomadaires a imaginé l’événement artistique final qui regroupe une grande partie des participants. Le résultat, dont la composition musicale a été commandée par Marinella Senatore à Emiliano Branda, s’intitule MétallOpérette. Sa représentation publique est donnée aux Laboratoire d’Aubervilliers le samedi 26 mars 2016.

PARTICIPANTS

Ricardo Abdahllah
Moamen Abdelsaid
Lily Abichahine
Martina Adinolfi
Jasmine Aissaoui
Alya Ait Abdesselam
Anicia Ait Abdesselam
Ingrid Amaro
Violette Astier
Camellia Attek
Melinda Attek
Brigitte Audeoud
Cumba Ba
Bac
Anne-Marie Badja
Christophe Barbosa
Clarissa Baumann
Cécile Becker
Océane Belabed
Nour Benmebrouk
Lilia Benmokhtar
Agata Bielecka
Axel Borrel
Luigi Borrelli
Hayfa Bounif
Nadjah Bounif
Leticia Caianva
Giulia Camin
Manuela Centrone
Elina Chared
Rose Chaussavoine
Silvia Circu
Tanguy Colas des Francs
Elisabeth Colombani
Sophie Cosmades
Geneviève Coudre
Bernard Coulon
Geoffroy D’Humieres
Emma Dahan
Lyna Debache
Martine Debair
Agnès Dufour
Marie Deboissezon
Marie-Christine Diguet
Diana Drljacic
Julien Dunoyer
Phoebe-Lin Elnan
Ryad Fagoul
Jonathan Favorel
Connie Figueira
Emilie Figueira
Nicolas Figueira
Claire Fiquet
Maria Fonzino
Emmanuelle Frank
Pauline Frémaux
Cyril Garin-Davet
Odette Gengo
Julien Geyre
Letizia Giannella
Farida Gillot
Laurent Gillot
Rakia Gillot
Zina Guerfi
François Grandeau
Lauren Granié
Jérôme Groc
Amira Harar
Farah Harar
Yasmine Harar
Michèle Hènaux
Antoine Hernoux
Emmanuelle Hiron
Juliette Hossenlopp
Nathan Houdré
Pascal Iglesias
Charlotte Jankowski
Fatima Jebbadi
Kawtar Jebbadi
Wissal Jebbadi
Thierry Lachambre
Clara Lagrange
Elona Lamant
Valentine Landreau
Zélia Landreau
Manuela Laurence
Ambre Lavandier
Clara Lefort
Sébastien Legrain
Nikola Levé
Lycia Lhadj Mohand
Giulia Lobba
Giuseppe Loiacono
Mélaine Loison
Gwen-Aël Lynn
Sabine Macher
Pascale Maignan
Sylvie Maillard
Fabrice Maitre
Marie Marin
Prune Mateo
Alessandro Mazzullo
Rafaël Medeiros
Marion Michot
Siri Ounechay
Philippe Pasquini
Carla Pizzuto
Jean Podalydes
Lucie Polivet
Patricia Quintana
Giulia Ramires
Elsa Rattoray
Alicia Reaux
Keith Regan
Silvia Romanelli
Éric Rouquette
Natascha Rudolf
Ryad
Victor Saillard
Margot Salles
Jasmine Sebbar
Marinella Senatore
Sandrine Sésé
Chine Seston
Amaury Seval
Jade Simao
Anne Simondon
Annapia Sogliani
Ouidade Soussi-Chiadmi
Stèphe
Michèle Sully
Caroline Surva
Benjamin Torterat
Chloé Tranchevent
Antoine Vallé
Caroline Vaurs
Luca Wyss
Zayen
Catherine Zer
Elmustapha Zerouali
Ghania Zerrouk




PROFESSEURS

Ingrid Amaro
Camellia Attek
Brigitte Audeoud
Giulia Camin
Manuela Centrone
Silvia Circu
Diana Drljacic
Letizia Giannella
Farida Gillot
Laurent Gillot
Charlotte Jankowski
Wissal Jebbadi
Kawatar Jebbadi
Connie Figueira
Emilie Figueira
Emmanuelle Hiron
Clara Lagrange
Marie-Laure Lapeyrère
Ambre Lavandier
Sebastien Legrain
Rafaël Medeiros
Patricia Quintana
éric Rouquette
Margot Salles
Sandrine Sésé
Chine Seston
Amaury Seval
Annapia Sogliani
Ouidade Soussi-Chiadmi
Marinella Senatore
Benjamin Torterat

 


Séminaire "Pratiques de soin et collectifs" - Rencontre #3

$
0
0
oui
31. Mars 2016 - 19:00» 22:00
Jeudi 31 mars 2016, 19h-22h00



« Communauté des corps transformés. Créations collectives autour de la maladie somatique »



Lors de cette rencontre nous allons nous intéresser à la question du corps et aux opportunités de découvertes et de pensée qu’un corps transformé peut permettre de saisir. Voir ce que l’on gagne et non uniquement ce que l’on perd.

La maladie de Huntington a longtemps été appelée « chorée de Huntington » parce que l’un des symptômes de la maladie consiste en l’expression de mouvements, en apparence aléatoires et incontrôlables ; aujourd’hui la chorée n’est plus qu’un symptôme à traiter or pourtant, on – y compris les médecins – ne sait pas grand chose de cette chorée. Elle provoque une certaine transformation du corps qui peut être assez spectaculaire et peut engager un certain nombre de difficultés, mais plutôt que de l’enfermer, nous pourrions faire le choix de déceler les possibles contenus dans cette situation de transformation, qui révèle aussi, chemin faisant, notre difficulté à considérer le corps comme étant pleinement partie prenante – en interaction - du milieu dans lequel nous vivons.

Le collectif Dingdingdong (Institut de coproduction de savoir sur la maladie de Huntington) fait le pari de considérer la chorée comme une énigme à explorer. Elle le fait, entre autres, par la danse et la création qui permet d’échapper aux deux seules façons jusque-là de l’appréhender et dont il est très difficile de sortir : la chorée comme symptôme et la chorée comme stigmate.

Prendre soin c’est déjà accorder une attention toute particulière à cette expérience du corps dans son altérité. La chorée est un point de départ pour les échanges à mener dans cette séance : appréhender cette expérience particulière c’est aussi faire émerger une pensée qui est elle-même expérience, s’engager dans un vaste champ de recherche autour des questions de l’objectivité et de la subjectivité ; du corps et de l’esprit ; du privé et du public. Bref, il s’agit ici d’une écologie de la perception.

Pour cette troisième rencontre, nous échangerons avec Valérie Pihet et Anne Collod, du collectif Dingdindong, qui travaillent plus spécifiquement sur la question de la chorée, et avec Thierry Drumm, philosophe pragmatiste qui mène un travail sur les rapports entre la pensée, le corps et les choses. Et, Alice Rivières, co-fondatrice du collectif Dingdingdong, nous accompagnera dans nos échanges.


Entrée libre, sur inscription à reservation@leslaboratoires.org
ou au 01 53 56 15 90




photo : Xavier Ribas, Habitus 10-5, 2007



Labo des Labos

Séminaire "Pratiques de soin et collectifs" - Rencontre #4

$
0
0
non
28. Avril 2016 - 19:00» 21:00
Jeudi 28 avril 2016, de 19h à 21h





« Prostitution : travail, stigmatisation et salut. Des collectifs de travailleurs du sexe contre les pratiques policières »



Le pastoralisme gouvernemental s’exhibe avec éclat lorsqu’il peut masquer ses pratiques policières sous la rhétorique du salut. On sait que longtemps, faire émerger plainte, constituer des identités à partir d’un statut de victimes aura été au cœur de l’Etat social : une véritable « politique de la plainte ».

Pourtant, il n’est pas difficile de considérer que la prohibition des pratiques prostitutionnelles ne peut que conduire à davantage de précarité et de vulnérabilité, à une plus grande exposition aux violences (dont les violences policières) de celles et ceux qui les exercent. Par ailleurs, la pénalisation des « usagers », nous disent des travailleurs de sexe, est la très fausse bonne solution qui produit les mêmes effets.
Nous retrouvons ici le « cas » caractéristique de la prohibition des usages de drogue : « c’est pour votre bien », affirment politiciens, flics, juges et soignants (ils sont de plus en plus nombreux cependant à en douter)… Tout en rendant plus précaires, plus risqués, moins éclairés les usages de drogues et en favorisant des modes de sociabilité parfois catastrophiques.

Or ce « bien » correspond à une logique de minorisation, de pathologisation et, au bout, de criminalisation, des travailleurs du sexe comme des usagers de drogues. Cela correspond aussi à un certain effroi lorsqu’il faut penser d’autres rapports au corps. Comme le disait un travailleur du sexe : « tout le monde n’est pas fait pour la prostitution mais certain(e)s l’expérimentent et comme une activité parfaitement intégrable dans leur vie ». Donnons donc des droits pour l’exercice du travail du sexe et on leur donnera alors une véritable protection, tout comme le choix de cesser cette activité (une prostituée disait avec humour : « en ayant, par exemple, le droit à une reconversion professionnelle »). N’existe-t-il en Nouvelle Zélande des maisons closes autogérées sous des régimes coopératifs ?

De la même façon, laissons ouverte la possibilité de consommer des drogues d’une façon éclairée, en permettant l’information, la circulation et le partage d’expériences entre pairs. Et la prise de risques diminuera. Prendre soin suppose ici, plus que jamais, prendre soin des conditions sociales, donc collectives, d’une pratique.

Les invités de cette rencontre sont Thierry Schaffauser du STRASS (syndicat de travailleurs du sexe), Maxime Maes, fondateur du collectif UTSOPI d’entraide de travailleurs du sexe bruxellois ainsi qu'une représentante du collectif Rose d’acier qui regroupe des travailleuses du sexe majoritairement d’origine chinoise. Nous compterons également sur la présence de Fabrice Olivet de l’association ASUD (auto-support d’usagers de drogues).
Tous mènent un combat contre la prohibition indissociable du partage de ces expériences singulières qui ont trait aux limites de ce qui est institué comme normalité dans les rapports à notre corps et les échanges entre les corps, leurs affects et perceptions.


Labo des Labos

Projection de "Through the Letterbox" par Silvia Maglioni et Graeme Thomson

$
0
0
non
7. Avril 2016 - 20:30» 22:00
Jeudi 7 avril 2016, 20h30

 

Through the Letterbox
par Sivlia Maglioni et Graeme Thomson


Dans la continuité de l'atelier de lecture du jeudi 7 avril 2016 (Printemps des Laboratoires #4 / Psychotropification de la société), au cours duquel aura été exploré le plateau Un ou plusieurs loups ?, Silvia Maglioni et Graeme Thomson proposent une immersion dans le cours de Gilles Deleuze à Vincennes (1975-1976), avec la projection d'un nouveau montage de Through the Letterbox, spécialement  réalisé à partir de certains motifs liés au thème de la Psychotropification.

Dans ce projet épistolaire in progress entamé en 2006, alors que les archives vidéo tournées par Marielle Burkhalter ont été transmises à la télévision italienne - évènement qui constitua le point de départ de leur film Facs of Life - Silvia Maglioni et Graeme Thomson refilment (et souvent traduisent et sous-titrent) des longues séquences du cours de Deleuze en les recadrant en format 16/9 "letterbox", en proposant une “chance” cinématographique pour la pensée et pour ces images fragiles d'une pédagogie toujours en péril d'être perdue.


Une présentation plus complète du montage Through the Letterbox est disponible sur le site de Silvia Maglioni et Graeme Thomson Cargo Collective/Terminal Beach





photo : Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Through the Letterbox (Deleuze à Vincennes, archives vidéo Marielle Burkhalter / Fuori Orario)


Labo des Labos

Projection de "Through the Letterbox" par Silvia Maglioni et Graeme Thomson

$
0
0
non
7. Avril 2016 - 20:30» 22:00
Thursday 7th April 2016, 8:30 pm

 

Through the Letterbox
by Sivlia Maglioni and Graeme Thomson


Following the reading group of Thursday April 7th, where we will explore the plateau One or several wolves?, Silvia Maglioni and Graeme Thomson propose to continue with an immersion in the courses of Gilles Deleuze at Vincennes (1976-1976), through the screening of a new edit of Through the Letterbox, taking up a series of motifs around the theme of Psychotropification.

For this ongoing epistolary project, begun in 2006 when the the video archives shot by Marielle Burkhalter were broadcast on Italian television, an event which marked the starting point for their film Facs of Life, Silvia Maglioni and Graeme Thomson refilm (and often translate et subtitle) long sequences of Deleuze's courses reframing them in 16/9 letterbox format, as though envisioning a cinematic “chance” for thought and for these fragile images of a pedagogy always in danger of being lost.


For a more detailed presentation of Through the Letterbox see Silvia Maglioni and Graeme Thomson's website Cargo Collective/Terminal Beach





photo : Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Through the Letterbox (Deleuze in Vincennes, archives vidéo Marielle Burkhalter / Fuori Orario)


Labo des Labos

Dark Matter Cinema

$
0
0
non
0

 

DARK MATTER CINEMA

 


Dark Matter Cinéma propose une série de rendez-vous du Comité Nocturne pour ouvrir notre regard et notre usage du cinéma en l'exposant aux potentialités de l'infra-perception de l'image et aux états liminaires de la vision, ainsi que pour le replonger dans la matière noire qui hante l'image cinématographique. Le Comité mettra tout en œuvre pour tracer des récits parallèles, voire des possibilités divinatoires, qui se départent d'un photogramme pour se tisser dans les rencontres avec d'autres instants arrachés au montage.

Chaque soirée commencera ou terminera par une lecture collective du Tarot Dark Matter Cinéma. Pour créer ces cartes, nous avons remplacé les Arcanes Majeurs et Mineurs du Tarot de Marseille avec 78 photogrammes ressortis de notre mémoire cinématographique. Cette procédure de travail nous a permis de questionner les archétypes traditionnels des cartes à travers un usage des fragments du cinéma qui constituent les débris (in)communs de l'inconscient collectif. En se retirant de leurs contextes narratifs, à chaque tirage, ces instants de cinéma peuvent commencer à fonctionner de manière autonome et entrer dans de nouvelles constellations, correspondances, dichotomies et alliances. Le Tarot Dark Matter Cinema propose de « faire usage » du cinéma pour pouvoir « infracter » l'imaginaire de la vie quotidienne et les questions qu'elle pose. Pour nous, le cinéma a toujours été le lieu de cette infra/ction, de l'émergence de cette « image mineure » capable de charger les détails les plus banals de l'Arcane Mineur avec la puissance symbolique du Majeur. En ce sens, nous considérons toutes les cartes du Tarot Dark Matter Cinéma comme des cartes mineures avec la puissance du majeur.

Les membres du Comité Nocturne réunis sont donc invités à tirer les cartes et à poser des questions, auxquelles nous tentons de répondre ensemble. Chaque lecture forme un agencement de gestes, postures, relations, récits qui pourrait déclencher des chemins collectifs inattendus. Cela nous sert de préparation pour entrer dans la nuit où toutes les vaches sont noires et les images somnambulent dans les plis du temps.

Graeme Thomson & Silvia Maglioni
Aubervilliers, février 2016




___________________

photos: Silvia Maglioni et Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Nocturnal Committee #1 aux Laboratoires d'Aubervilliers, le mardi 16 février 2016
_copyright Ouidade Soussi-Chiadmi





Dark Matter Cinema

$
0
0
non
0

 

DARK MATTER CINEMA

 




Dark Matter Cinéma consists of a series of special meetings of the Nocturnal Committee conceived to foster a mode of regarding and making use of cinema that exposes it to the possibilities of infra-image perception and liminal states of consciousness, reaching towards the dark matter that haunts the cinematographic image. At the same time we will try to tease out alternative narrative and even divinatory possibilities that may be harboured in a single frame of film, requiring no more than the right encounter with other instants similarly torn from time for them to be revealed.

Each session may begin and/or end with a collective reading of the Dark Matter Cinema Tarot– for which we have replaced all the face and numbered cards of the major and minor arcana with 78 still images dredged up from our own cinematic memory. This procedure questions the traditional archetypes of the tarot through the use of these shards of cinema that constitute the (un)common debris of a modern collective unconscious. Removed from their own narrative contexts, these frozen instants of cinema may begin to function autonomously and enter into new constellations, correspondences, dichotomies and alliances. The DMC tarot hopes to “make use” of cinema in a way that can “infract” upon the imaginary of daily life and the questions it poses. For us, cinema is precisely the site of the emergence of a “minor image” that invests the more mundane aspects of the Minor Arcana with the enigmatic symbolic force of the Major. In this sense we consider all the cards of the Dark Matter Cinema Tarot“minor”, but having “major” powers.

The assembled committee are invited to pose questions, which we will try to answer together by asking the tarot cards, with each reading forming a chain of gestures, postures, situations and relations that may also set us off down unforeseen narrative paths. This will serve as preparation for us to enter a night where all cows are dark, and images sleepwalk in the folds of time.

Graeme Thomson & Silvia Maglioni
Aubervilliers, février 2016



 







___________________

photos: Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Nocturnal Committee #1 at Les Laboratoires d'Aubervilliers.
_copyright Ouidade Soussi-Chiadmi


Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #12

$
0
0
oui
7. Avril 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 7 avril 2016, 16h


Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.

 

Atelier # 12

On se retrouve pour le dernier atelier de lecture Psychotropification de la saison, ce jeudi 7 avril à 16h aux Laboratoires d’Aubervilliers pour discuter du Chapitre 2 – 1914 Un seul ou plusieurs loups, de Mille plateaux – Capitalisme et schizophrénie 2, livre publié aux Editions de Minuit en 1980.

Après les traces d’Inuit déposées dans la neige blanche racontées par Tim Ingold, les trajectoires sans planification et les cartes combinées de Deligny, c’est au tour de Deleuze et Guattari de proposer une trame composée de lignes de fuite et de multiplicités, celles qui s’énonce depuis l’observation des loups.

L’occasion d’aborder à nouveau les lieux qu’on habite, les chemins qu’on trace, les distances auxquelles on se tient les uns des autres, nos foules mobiles. Mais aussi de considérer des modes d’existence en deçà ou au-delà de l’individu, dans la rencontre de nos meutes intérieures, dans le faire et le défaire permanent de nos collectivités.

Dans un texte est à la fois drôle et virulent à l’encontre de l’esprit borné des psychanalystes et en particulier de Freud, qui se cantonne à calquer les récits des patients au tableau familial, qui s’en remet à un oedipe qui ne fait rien d’autre que d’écouter lui-même et écraser les multiplicités, qui rabat l’interprétation à de simples racines quand il est en passe de découvrir un rhizome. Ce texte abrite tout autant la beauté de la prose de Deleuze que l’excitation intellectuelle de la collaboration menée avec Guattari.

Ce qu’ils critiquent che Freud, c’est cette « réduction jubilatoire », trop facilement satisfaite du tableau explicatif recherché, qui recourt au signifiant (le signifiant, décrié ici comme l’instance despotique sournoise qui se substitue elle-même aux noms propres asignifiants, comme elle substitue aux multiplicités la morne unité d’un objet déclaré perdu), qui cherche la réponse à ce que le thérapeute a pré déclaré comme névrose. « Freud ne connaît rien aux loups, ni de la fascination qu’ils exercent, ni de l’appel à devenir-loup […] Qui ignore en effet que les loups vont par meute ? Personne sauf Freud. » Si Freud a abordé les phénomènes de foule depuis l’inconscient, il a omis de considérer  que l’inconscient lui-même était foule. 

La notion de « corps sans organes » y est également développée : « un corps sans organe n’est pas un corps vide et dénué d’organes, mais un corps sur lequel ce qui sert d’organes (loups, yeux de loups, mâchoires de loups ?) se distribuent d’après des phénomènes de foule, suivant des mouvements brownoïdes, sous forme de multiplicités moléculaires. Le désert est peuplé. […] Le corps plein sans organes est un corps peuplé de multiplicités. »

« la manière dont un individu, tel ou tel, pris dans une masse, a lui-même un inconscient de meute qui ne ressemble pas nécessairement aux meutes de la masse dont il fait partie. »

A nous de poursuivre et penser l’enchevêtrement de nos plateaux contemporains, de nos « régions continues d’intensités », des combinaisons à dessiner, de nos devenirs minoritaires.



Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon : p.simon@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).



Labo des Labos

Walk, Hands, Eyes (a city) / Publication

$
0
0
non
0


The book Walk, Hands, Eyes (a city), attempts to describe the geography constructed by the perceptual experience of Myriam Lefkowitz’s eponymous walk project. The fragmentary book is a montage of conversations conducted with those who took part in the experiment and the guides who worked on the project during its eight-year long activation, as well as exclusive texts by contributors invited by the artist, offering a range of new theoretical, scientific and poetical explorations. The book is not only an archive but also a tool for transmission and a space for observing and analysing the forms of knowledge that emerged from the practice.

With the participation of Myriam Lefkowitz, Esther Salmona, Sophie Houdart, Yaël Kreplak, Clément Morier, Valentina Desideri, Valérie Pihet and Mathilde Villeneuve.

Co-published by Les Laboratoires d’Aubervilliers and Beaux-Arts de Paris, Walk, Hands, Eyes (a city) will be published in October 2015 with a launch event scheduled on Sunday, 25th October.




_________________________ 


Technical information and order

                              __________________________  _________________________





Postface
Mathilde Villeneuve

               

Presque rien, et pourtant : pas rien. Un quelque chose, et cependant : seulement un tissu formé d’espaces creux et de parois très subtiles.
Peter Sloterdijk, Écumes, Sphères III, pluriel, 2013, p 23



Je ne compte plus les personnes que je rencontre témoignant, en bordure du langage, de l’émotion ressentie pendant la balade conçue par Myriam Lefkowitz. Qu’ils ont eu la sensation de perdre pied mais jamais véritablement, de tomber amoureux de leur guide sans l’être vraiment, de voir les yeux fermés, d’être tenu sans à peine être touché, d’entendre de nouveaux bruits du monde…

Je me rappelle de ma balade à la biennale de Venise en 2013. Puis de ma soif, intarissable, de raconter ce que je venais de vivre. S’en est suivie l’envie d’offrir à d’autres la possibilité d’en faire l’expérience et l’invitation faite à l’artiste de s’installer quelque temps aux Laboratoires d’Aubervilliers. Elle y restera deux années, pendant lesquelles elle mènera, accompagnée des guides avec lesquels elle collabore, plusieurs sessions de Walk, Hands, Eyes (Aubervilliers). Elle concevra également un nouveau dispositif, pensé tel son équivalent inversé : immobile cette fois, dans un espace circonscrit et plongé dans le noir. Elle initiera enfin une première série de rencontres à la piscine de Pantin, conviant d’autres artistes à entremêler leur pratique de soin et de perturbations des sens, pour les donner à expérimenter au public lors de parcours en solitaire.

« Embarqué », c’est le mot qui convient pour décrire le sentiment que procure les plongées sensitives et mentales proposées Myriam Lefkowitz, qui a su aménagé un espace singulier entre les arts visuels, la performance, la danse et les pratiques thérapeutiques. La qualité de sa présence, qu’elle ne cesse d’affuter, rejoint celle de la chorégraphe américaine Lisa Nelson, qui venait exceptionnellement aux Laboratoires donner un workshop aux étudiants de l’école des arts politiques de Paris où Myriam a enseigné et une représentation publique le soir. Entre ces deux femmes qu’une génération sépare, une semblable délicatesse du mouvement et de puissance du regard, comme dilaté à force d’observer le monde avec attention.
C’est cette attention à l’autre et à ce qui nous environne qui inscrit ce livre dans le prolongement de la volonté de partage et de transmission de l’artiste. L’écriture a opéré un montage des conversations accumulées pendant des années auprès d’une communauté dispersée de spectateurs. Il creuse un sillon dans les nombreuses traversées individuelles de la balade et tend à rendre la pratique à son caractère éminemment collectif. Il donne à lire et à penser les espaces de respiration, la pénétration des couches atmosphériques, les phénomènes de dilatation et de rétraction, les formes de co-isolation, l’espace commun et le comment toucher, les possibles renouvellements des rapports entre langage, expérience et signification. Ce livre est né du désir de produire et de donner à lire une pensée au plus proche de l’expérience sensible générée par la pratique de Myriam Lefkowitz.









Walk, Hands, Eyes (a city) / Publication

$
0
0
non
0


Le livre Walk, Hands, Eyes (a city), tente de qualifier la géographie que l’expérience perceptive de la balade de Myriam Lefkowitz, au titre éponyme, recompose. Son écriture fragmentaire procède d’un montage des conversations menées avec les personnes qui ont vécu l'expérience et les guides qui l’ont portée durant huit années d’activation ainsi que des textes inédits d’invités, qui creusent de nouveaux sillons, tour à tour théoriques, scientifiques et poétiques. Le livre constitue non seulement une archive mais aussi un outil de transmission et un espace d’observation et d’analyse des formes de savoirs qui ont émergé de cette pratique.

Avec les contributions de Myriam Lefkowitz, Esther Salmona, Sophie Houdart, Yaël Kreplak, Clément Morier, Valentina Desideri, Valérie Pihet et Mathilde Villeneuve.

Publié en co-édition Les Laboratoires d’Aubervilliers et les Beaux-Arts de Paris, Walk, Hands, Eyes (a city) paraîtra en octobre 2015 avec un lancement prévu le dimanche 25 octobre.



__________________________ 


Informations techniques et commande de l'ouvrage

                                ________________________  ________________________





Postface
Mathilde Villeneuve

               

Presque rien, et pourtant : pas rien. Un quelque chose, et cependant : seulement un tissu formé d’espaces creux et de parois très subtiles.
Peter Sloterdijk, Écumes, Sphères III, pluriel, 2013, p 23



Je ne compte plus les personnes que je rencontre témoignant, en bordure du langage, de l’émotion ressentie pendant la balade conçue par Myriam Lefkowitz. Qu’ils ont eu la sensation de perdre pied mais jamais véritablement, de tomber amoureux de leur guide sans l’être vraiment, de voir les yeux fermés, d’être tenu sans à peine être touché, d’entendre de nouveaux bruits du monde…

Je me rappelle de ma balade à la biennale de Venise en 2013. Puis de ma soif, intarissable, de raconter ce que je venais de vivre. S’en est suivie l’envie d’offrir à d’autres la possibilité d’en faire l’expérience et l’invitation faite à l’artiste de s’installer quelque temps aux Laboratoires d’Aubervilliers. Elle y restera deux années, pendant lesquelles elle mènera, accompagnée des guides avec lesquels elle collabore, plusieurs sessions de Walk, Hands, Eyes (Aubervilliers). Elle concevra également un nouveau dispositif, pensé tel son équivalent inversé : immobile cette fois, dans un espace circonscrit et plongé dans le noir. Elle initiera enfin une première série de rencontres à la piscine de Pantin, conviant d’autres artistes à entremêler leur pratique de soin et de perturbations des sens, pour les donner à expérimenter au public lors de parcours en solitaire.

« Embarqué », c’est le mot qui convient pour décrire le sentiment que procure les plongées sensitives et mentales proposées Myriam Lefkowitz, qui a su aménagé un espace singulier entre les arts visuels, la performance, la danse et les pratiques thérapeutiques. La qualité de sa présence, qu’elle ne cesse d’affuter, rejoint celle de la chorégraphe américaine Lisa Nelson, qui venait exceptionnellement aux Laboratoires donner un workshop aux étudiants de l’école des arts politiques de Paris où Myriam a enseigné et une représentation publique le soir. Entre ces deux femmes qu’une génération sépare, une semblable délicatesse du mouvement et de puissance du regard, comme dilaté à force d’observer le monde avec attention.
C’est cette attention à l’autre et à ce qui nous environne qui inscrit ce livre dans le prolongement de la volonté de partage et de transmission de l’artiste. L’écriture a opéré un montage des conversations accumulées pendant des années auprès d’une communauté dispersée de spectateurs. Il creuse un sillon dans les nombreuses traversées individuelles de la balade et tend à rendre la pratique à son caractère éminemment collectif. Il donne à lire et à penser les espaces de respiration, la pénétration des couches atmosphériques, les phénomènes de dilatation et de rétraction, les formes de co-isolation, l’espace commun et le comment toucher, les possibles renouvellements des rapports entre langage, expérience et signification. Ce livre est né du désir de produire et de donner à lire une pensée au plus proche de l’expérience sensible générée par la pratique de Myriam Lefkowitz.









Grande journée d’enquête ouverte à tous

$
0
0
non
23. Avril 2016 - 13:00» 18:00
Samedi 23 avril 2016, 13h-18h

 


Grande journée d’enquête ouverte à tous

Yoann Thommerel, Sonia Chiambretto,
en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g.)



En résidence aux Laboratoires en 2016, les écrivains Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel ont fondé, en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g.) un nouveau groupe d’information composé d’habitants d’Aubervilliers.

Ce groupe d’information vous invite à le rejoindre pour une grande journée d’enquête ouverte à tous. Venez répondre à notre premier questionnaire écrit collectivement.

Un aperçu des questions que nous (nous) posons :

1.    Combien êtes-vous chez vous ? 

2.    Entendez-vous vos voisins à travers les murs ? 

3.    Y a-t-il des objets en bois chez vous ? 

4.    Avez-vous choisi l’endroit où vous vivez actuellement ?
5.    Vous êtes-vous déjà senti valorisé grâce à l’adresse postale inscrite sur
       vos documents administratifs ?
6.    Aimeriez-vous vivre ailleurs ?
      Si oui, où ?
      En êtes-vous certain ?


Accueil sur place, sans réservation, de 10h00 à 18h00.

 

Standard

Séminaire / Pratiques de soin et collectifs

$
0
0
non
0

SEMINAIRE 
Pratiques de soin et collectifs

sur une proposition de Josep Rafanell i Orra


                                                   « Sutty s’en fût, et s’abîma dans
                                                   ses réflexions. (…). On en revenait
                                                   toujours aux mots : les Grecs et
                                                   leur Logos, les Hébreux et leur
                                                   Verbe qui était Dieu. Mais, ici, il
                                                   s’agissait de mots. Pas de Logos,
                                                   pas de Verbe, mais des mots. Pas
                                                   un seul mot, mais beaucoup… une
                                                   multitude. Personne ne faisait le
                                                   monde, ne gouvernait le monde,
                                                   ne disait le monde. Il était. Il
                                                   agissait.
»
                                                   Ursula Le Guin. Les dits d’Aka.


La gestion sociale du système de santé suppose des institutions qui opèrent la séparation entre ceux qui soignent et ceux qui sont soignés, entre ceux qui savent et ceux qui font l’objet d’un savoir. Dans les temps dystopiques que nous vivons, le vieux monde disciplinaire semble renaître avec ses logiques punitives, s’hybridant avec des dispositifs de contrôle qui suscitent des expériences normées et des identités déterminées par la maladie.

Un chômeur ne saurait être qu’un demandeur d’emploi, incompétent ou asocial, soupçonné de « profiter du système ». Quelqu’un qui dit entendre des voix « dans sa tête », et qui parfois dialogue avec elles, ne saurait être qu’un psychotique qui tente de s’ignorer. Un drogué attaché aux substances psychoactives est forcément un pervers narcissiste, ou alors un déréglé neuronal, prêt aux pires forfaits pour assouvir « sa relation fétichiste d’objet ». Un mal-logé ne peut-être que quelqu’un qui résiste à s’engager dans un travail d’insertion sociale et un Rrom, bien sur, « quelqu’un qui ne souhaite pas s’intégrer ». Et un « sans-papier » ? Il reste l’aporie absolue : le clandestin sans monde ni qualités, catégorie taxinomique d’une sous-humanité qui doit rester invisible même lorsqu’il travaille dans la construction du tram parisien. Nous savons que la singulière étrangeté de l’étranger, jugée d’abord comme une forme d’anomie, puis comme une déviance à normaliser, finit souvent par se transformer en ennemi à neutraliser.

A la pathologisation de l’expérience nous ne pouvons répondre que par des formes collectives d’expérimentation du partage, par l’attention portée à ce qui dans des relations singulières nous rend en commun des inadaptés. Nous ne voulons plus déléguer aux supposés savoirs des spécialistes nos manières d’habiter le monde. Nous ne voulons pas être «représentés ». Ni par des statistiques, ni par des classifications sociales, ni par des nosographies. Nous ne sommes ni des êtres étiologiques, ni un pronostic, ni un calcul de probabilités. Nous ne voulons pas que nos vies deviennent des pratiques prévisionnelles. La vie ne saurait être réduite à un projet de valorisation de nos compétences ni à l’évaluation de notre capital humain. Contre le probable, et le probable c’est aujourd’hui le pire, il faut faire émerger le possible.

Prendre soin de nos relations, c’est alors se laisser transformer par des rencontres. Autrement dit, s’engager dans des devenirs autres. Il n’y a pas de rencontre dans l’univers du même des identités. Celui-ci n’est habité que par la peur du désordre, la passion de la maitrise, par l’homogénéisation du contrôle. Dans une rencontre, prélude d’une nouvelle communauté,  on a toujours affaire à la différence.
Nous avons plus que jamais besoin de faire exister des lieux d’hospitalité pour que la fabrication commune d’expériences sensibles puisse avoir lieu. Car que sont les gestes et les paroles d’hospitalité sinon les rencontres qui scandent le devenir de la communauté ? L’hospitalité est l’ensemble de gestes, les mots avec lesquels on accueille ce qui nous est étranger. Comme le dit Ivan Illich, il aura fallu un long forçage historique pour que l’hospitalité d’abord vouée à l’étranger inattendu, rendant possibles les liens avec d’autres mondes, ne devienne l’hospitalisme de nos contrées ocidentées. Et qu’avec ce dernier ne s’instaurent la maladie, la déviance, l’anormalité sur le dos de l’étrangeté.

Nous voulons partager la fabrication de nouveaux modes d’intelligibilité de nos expériences singulières, accueillir d’autres régimes de sensibilité que ceux des dispositifs de soin qui nous rendent incapables d’expériences communes. Il nous faudra alors renoncer à la garantie des savoirs « légitimes », à leurs régimes de visibilité. La clinique médicale, la psychopathologie, les déterminations sociologiques ont entraîné une lente sédimentation de savoirs qui donnent à voir les expériences de l’anormalité tout en rendant pathologique la différence.
Les logiques de coproduction de savoirs collectifs sont à ce prix : se réapproprier ce qui singulièrement s’écarte de la norme, c’est prendre le risque de renoncer à l’évidence des savoirs de ceux qui sont censés savoir à notre place ce qu’est la pathologique. Contre les causalismes, les fondements, les structures universelles, contre tout déterminisme, il s’agira de « situer » nos savoirs, de rester au plus près de nos expériences, de s’attacher à ce qui, singulier, est la condition d’émergence du nouveau qui nous est donné en partage. La fabrication d’un monde commun est un processus de composition qui a lieu par hétérogénèse, par des transformations mutuelles qui convoquent des nouvelles sensibilités.

« Faire sentir », voilà la question qui sera première. Non pas pour instituer une logique compassionnelle mais pour rendre possibles la nouveauté d’une expérience et d’autres manières collectives de s’y engager.
Ceci suppose aussi de fabriquer de nouveaux problèmes : on dira alors des problèmes amis. Dans le soin en tant que pratique relationnelle, il est toujours question d’amitié.
Mais les pratiques de soin ne sauraient se soustraire à la création d’un champ polémique, au conflit avec les institutions de gestion de la santé. Si prendre soin, c’est toujours prendre soin d’une situation que nous habitons et qui nous transforme, il n’est plus question d’être représentés. Et il devient alors impossible de se laisser gouverner. Les logiques d’institution d’une asymétrie entre soignants et soignés, entre gouvernants et gouvernés peuvent enfin commencer à se défaire.

Nous avons programmé un certain nombre d’ateliers qui débuteront à partir de janvier 2016. Nous inviterons à chaque fois des personnes qui ont participé à l’expérimentation de formes collectives de soin ou de résistance face aux dispositifs d’assignation à un statut de malade ou de déviant. Lors de ces rencontres il ne s’agira pas de déterminer le caractère « exemplaire » de quelques expériences, mais seulement de proposer des « cas » collectifs. Un cas institue une puissance qui lui est propre, qui en spécifie sa singularité. Mais aussi des résonances possibles avec d’autres cas qui eux-mêmes, dans leur caractère situé, dans leur singulière composition collective, échappent à toute généralité. Ce dont il sera question c’est donc d’une logique s’association et donc d‘alliances possibles. Mais pour cela Il faut produire des nouveaux récits, accorder notre attention aux paroles de la transmission.


28 janvier 2016, 19h
« L’usage de drogues, hier et aujourd’hui. Quelles pratiques d’auto-support dans l’adversité de la prohibition ? »

25 février 2016, 19h
« Collectifs de personnes « expertes par expérience » : qu’est-ce que ça change dans les pratiques  des professionnels de la psychiatrie ? »

31 mars 2016, 19h
« Communauté des corps transformés. Créations collectives autour de la maladie somatique »

28 avril 2016, 19h
« Prostitution : travail, stigmatisation et salut. Des collectifs de travailleurs du sexe contre les pratiques policières »

19 mai 2016, 19h
« Rendre la ville habitable : vivre et errer dans la rue »

   

A l’approche de chaque séance, on proposera la présentation des intervenants invités et d’un certain nombre de problématisations élaborées avec eux.

Seminar / Therapeutic practices and collectives

$
0
0
non
0

SEMINAIRE 
Therapeutic practices and collectives

 

Convened by Josep Rafanell i Orra


                                                   « Sutty went away and brooded …
                                                   It always came back to words.
                                                   Like the Greeks with their Logos,
                                                   the Hebrew Word that was God.
                                                   But this was words. Not the
                                                   Logos, the Word, but words. Not
                                                   one but many, many… Nobody
                                                   made the world, ruled the world,
                                                   told the world to be. It was. It
                                                   did.
»
                                                   Ursula Le Guin. The Telling.


The social management of the healthcare system presupposes institutions that effect a separation between healthcare providers and healthcare receivers, between those in possession of knowledge and those to whom this knowledge is applied. In these dystopian times, the old disciplinary world seems to have returned, along with its punitive logic, hybridising with apparatuses of control to produce standardised experiences and identities determined by illness.

In this way, an unemployed person will be apprehended as a (benefit-receiving) jobseeker — incompetent, asocial, and suspected of “taking advantage of the system”. Likewise, a person who claims to hear voices ‘in their head’ and who might sometimes enter into conversation with them will be considered a psychotic ignorant of their own condition. A psychoactive substance-user will be apprehended as a narcissistic pervert or a person affected by a neuronal imbalance — prepared to commit the most heinous of acts just to satisfy his or her ‘fetishistic object relation’. A person living in substandard housing will be apprehended as a person unwilling to commit to a social inclusion programme, and a Romani person will of course be categorised as “a person who refuses to integrate”. And what about “the undocumented”? Here we have the ultimate aporia: a clandestine without world and without qualities, the taxonomic category of a sub-humanity which must remain invisible (even when performing construction work on the Paris tramway system).  We know that the singular strangeness of the outsider, first apprehended as a form of anomie, then as a deviancy to be normalised, tends ultimately to wind up as ‘the enemy’ to be neutralised.

Our only possible form of response to this pathologisation of lived experience lies in collective forms of experimentation with what we share, in attending to that which in singular relationships makes us all ill-adjusted. We no longer wish to entrust our ways of inhabiting the world to the supposed knowledge of specialists. We no longer want to be ‘represented’. Not by statistics or social classifications or nosographies. We are not etiological beings, we are not a prognosis or a calculation of probabilities. We do not want our lives to become provisional practices. Our lives cannot be reduced to some kind of skills recognition scheme or human capital evaluation. In the face of the probable — and today the probable is the worst-case scenario — we need to bring about the possible.

Taking care of our relationships thus signifies letting ourselves be transformed by our encounters — in other words, engaging with alternative becomings. There can be no encounter in a context where sameness reigns supreme — a world characterised by the fear of disorder, the passion for mastery and the homogenisation of control. An encounter, the prelude to a new community, always entails engaging with difference.
More than ever we need to foster sites of hospitality in order to enable the collective construction of our sensory experiences. For what are acts and words of hospitality if not the encounters that rhythm the becoming of a community? Hospitality is the set of gestures and words we use to receive/welcome that which is foreign/strange. As Ivan Illich states, it took some lengthy historical forcing for hospitality, first destined for the unexpected stranger, enabling ties with other worlds, to become the hospitalism of our westernised regions; and for illness, deviance and abnormality to become associated with that which is foreign or strange.

We want to share in the crafting of new modes for understanding our singular experiences, to welcome alternative regimes of awareness than those of the healthcare apparatuses which prevent us from having shared experiences. This will entail renouncing the guarantee of ‘legitimate’ forms of knowledge and their regimes of visibility. The medical clinic, psychopathology, and sociological determinations have brought about a slow process of sedimentation of knowledge, presenting experiences of abnormality while rendering difference pathological.
The logic of coproduction of collective knowledge carries a cost: re-appropriating that which singularly differs from the norm means taking the risk of renouncing the evidence of the knowledge of those who are supposed to know, on our behalf, what pathology is. In opposition to causalist notions, foundations, universal structures and all forms of determinism, we will need to ‘situate’ our knowledge, to be as experience-near as possible, to attend to the singular condition of emergence of the new that is given to us to share. The making of a common world is a process of composition that comes about through heterogenesis, through mutual transformations which call for new sensibilities.

« Making our experiences felt », that will be our initial focus — not to foster a logic of compassion but to make new experiences and alternative, collective ways of engaging with these experiences possible.
This also entails crafting new problems, to be apprehended as ‘friendly’ problems. Therapeutic care as a relational practice is always about friendship.
But therapeutic practices cannot be subtracted or set apart from the creation of a polemical field, from the antagonism with health management institutions. If care is always apprehended as taking care of a situation that we inhabit and which alters us, then it can no longer be about being represented. And it then becomes impossible to accept being governed.  We can at last start to pull apart the logic that establishes an asymmetrical relationship between care providers and care receivers, between the governing and the governed.

We have scheduled a series of workshops due to begin in January 2016. For each session we will be inviting people who have either taken part in experimental forms of collective care, or in forms of resistance to the apparatuses that assign the labels of mental illness or deviance. The purpose of these sessions is not to demonstrate the ‘exemplary’ character of a handful of experiences and experimentations, but simply to present collective ‘cases’.  An isolated case establishes its own potentiality, which specifies its singularity, but also possible resonances with other cases which, themselves, in their situatedness, in their singular collective composition, elude any generalisation. These sessions will therefore be about identifying possible associations and alliances. To this end, we will need to produce new narratives and to attend to the words transmitted.


28 January 2016, 7 pm
« L’usage de drogues, hier et aujourd’hui. Quelles pratiques d’auto-support dans l’adversité de la prohibition ? » // Substance use, past and present. Looking at self-support practices in the face of prohibition.

25 février 2016, 19h
« Collectifs de personnes « expertes par expérience » : qu’est-ce que ça change dans les pratiques  des professionnels de la psychiatrie ? »  //  Collectives of ‘experts by experience’: how do they impact the practices of psychiatric health professionals?

31 mars 2016, 19h
« Communauté des corps transfigurés. Créations collectives autour de la maladie somatique »  //  A community of transfigured bodies. Collective undertakings related to somatic illness.

28 avril 2016, 19h
« Prostitution : travail, stigmatisation et salut. Des collectifs de travailleurs du sexe contre les pratiques policières »  //  Prostitution: work, stigmatisation and salvation. Sex worker collectives against police practices.

19 mai 2016, 19h
« Rendre la ville habitable : vivre et errer dans la rue »  //  Making the city habitable. Living in and wandering the streets

   

A l’approche de chaque séance, on proposera la présentation des intervenants invités et d’un certain nombre de problématisations élaborées avec eux.

Viewing all 2458 articles
Browse latest View live




Latest Images