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Dark Matter Cinema

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DARK MATTER CINEMA

 

 



Dark Matter Cinéma consists of a series of special meetings of the Nocturnal Committee conceived to foster a mode of regarding and making use of cinema that exposes it to the possibilities of infra-image perception and liminal states of consciousness, reaching towards the dark matter that haunts the cinematographic image. At the same time we will try to tease out alternative narrative and even divinatory possibilities that may be harboured in a single frame of film, requiring no more than the right encounter with other instants similarly torn from time for them to be revealed.

Each session may begin and/or end with a collective reading of the Dark Matter Cinema Tarot– for which we have replaced all the face and numbered cards of the major and minor arcana with 78 still images dredged up from our own cinematic memory. This procedure questions the traditional archetypes of the tarot through the use of these shards of cinema that constitute the (un)common debris of a modern collective unconscious. Removed from their own narrative contexts, these frozen instants of cinema may begin to function autonomously and enter into new constellations, correspondences, dichotomies and alliances. The DMC tarot hopes to “make use” of cinema in a way that can “infract” upon the imaginary of daily life and the questions it poses. For us, cinema is precisely the site of the emergence of a “minor image” that invests the more mundane aspects of the Minor Arcana with the enigmatic symbolic force of the Major. In this sense we consider all the cards of the Dark Matter Cinema Tarot“minor”, but having “major” powers.

The assembled committee are invited to pose questions, which we will try to answer together by asking the tarot cards, with each reading forming a chain of gestures, postures, situations and relations that may also set us off down unforeseen narrative paths. This will serve as preparation for us to enter a night where all cows are dark, and images sleepwalk in the folds of time.

Graeme Thomson & Silvia Maglioni
Aubervilliers, février 2016










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photos:

Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Nocturnal Committee #1 aux Laboratoires d'Aubervilliers, vidéo still 2016, courtesy the artists

Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Tarot, 2016, courtesy the artists




Dark Matter Cinema

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DARK MATTER CINEMA

 

 



Dark Matter Cinéma propose une série de rendez-vous du Comité Nocturne pour ouvrir notre regard et notre usage du cinéma en l'exposant aux potentialités de l'infra-perception de l'image et aux états liminaires de la vision, ainsi que pour le replonger dans la matière noire qui hante l'image cinématographique. Le Comité mettra tout en œuvre pour tracer des récits parallèles, voire des possibilités divinatoires, qui se départent d'un photogramme pour se tisser dans les rencontres avec d'autres instants arrachés au montage.

Chaque soirée commencera ou terminera par une lecture collective du Tarot Dark Matter Cinéma. Pour créer ces cartes, nous avons remplacé les Arcanes Majeurs et Mineurs du Tarot de Marseille avec 78 photogrammes ressortis de notre mémoire cinématographique. Cette procédure de travail nous a permis de questionner les archétypes traditionnels des cartes à travers un usage des fragments du cinéma qui constituent les débris (in)communs de l'inconscient collectif. En se retirant de leurs contextes narratifs, à chaque tirage, ces instants de cinéma peuvent commencer à fonctionner de manière autonome et entrer dans de nouvelles constellations, correspondances, dichotomies et alliances. Le Tarot Dark Matter Cinema propose de « faire usage » du cinéma pour pouvoir « infracter » l'imaginaire de la vie quotidienne et les questions qu'elle pose. Pour nous, le cinéma a toujours été le lieu de cette infra/ction, de l'émergence de cette « image mineure » capable de charger les détails les plus banals de l'Arcane Mineur avec la puissance symbolique du Majeur. En ce sens, nous considérons toutes les cartes du Tarot Dark Matter Cinéma comme des cartes mineures avec la puissance du majeur.

Les membres du Comité Nocturne réunis sont donc invités à tirer les cartes et à poser des questions, auxquelles nous tentons de répondre ensemble. Chaque lecture forme un agencement de gestes, postures, relations, récits qui pourrait déclencher des chemins collectifs inattendus. Cela nous sert de préparation pour entrer dans la nuit où toutes les vaches sont noires et les images somnambulent dans les plis du temps.

Graeme Thomson & Silvia Maglioni
Aubervilliers, février 2016










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photos:

Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Nocturnal Committee #1 aux Laboratoires d'Aubervilliers, vidéo still 2016, courtesy des artistes

Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Tarot, 2016, courtesy des artistes



Séminaire "Pratiques de soin et collectifs" - Rencontre #2

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25. Février 2016 - 19:00» 21:00
Jeudi 25 février 2016, 19h




Collectives of « experts by experience » :
How do they alter the practices of mental health professionals?



During our second seminar we will be attempting to articulate the collective experimentation carried out by individuals living with the singular experience of voice hearing with that of healthcare professionals who have pursued the approach begun in the 1970s under the name of Psychiatric Democracy.

On the one hand, with the French Voice Hearers Network (REV) and the ICARUS project, we have a logic of emancipation characterised by refusal of psychiatric diagnosis, by a new mode of existence and experience, and by mutual support among peers. On the other hand, a will to include within the community the specificity of mental suffering. How can we overcome the antagonism between the institution and emancipatory logics?  Are there potential alliances?

With the participation of Yann Derobet, a founding member of REV, P’itcarus of the ICARUS project, Charles Burquel (psychiatrist) and Mounia Ahammad (nurse), who have both led various institutional experiments in Brussels (L’Autre lieu, Pianocktel…).



Free Entrance, booking required
reservation@leslaboratoires.org or
01 53 56 15 90



photo : Xavier Ribas, Diumenge / Barcelona Picture 19, 1997





Labo des Labos

GRIMACES DU RÉEL LATIFA LAÂBISSI

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GRIMACES DU RÉEL / LATIFA LAÂBISSI


Premier ouvrage conséquent et monographique consacré au travail de Latifa Laâbissi, artiste, danseuse et chorégrahe, GRIMACES DU REÉL LATIFA LAÂBISSI rassemble une dizaine de contributions permettant de saisir les multiples enjeux qui traversent son travail.

Avec les contributions de Gilles Amalvi, Alexandra Baudelot, Bojana Bauer, Carole Boulbès, Emmanuelle Chérel, Anna Colin, Latifa Laâbissi, Isabelle Launay, Nadia Lauro, Barbara Rodriguez Muñoz.




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Informations techniques et commande de l'ouvrage

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Introduction
par Alexandra Baudelot

Depuis ses premières créations au début des années 2000, Latifa Laâbissi creuse un sillon unique dans le paysage chorégraphique en Europe. Loin des clichés, la chorégraphe fait du corps le lieu du politique, pour questionner les rapports de pouvoir et de domination. Elle le confronte au réel, l’ouvre à sa propre histoire, celle qui façonne les identités. Chacune de ses pièces et de ses projets de recherche fait ressurgir des représentations inédites d’un corps sauvage, burlesque, intime, peuplé d’images qui interpellent autant qu’elles dérangent. La figure de la sorcière, de la femme guerrière ou archaïque, celle du fantôme, d’une nudité tribale, sont autant d’incarnations qui prennent forme sur le plateau pour déplacer les attendus du spectateur, pris dans ses propres clichés. Mais à quels stéréotypes et formes de représentations se confronte-t-elle ? Où le corps du danseur, de la danseuse, du performeur est-il assez puissant aujourd’hui pour déjouer les attendus de la scène artistique et d’un monde qui, sur l’échiquier du social et du politique, penche toujours plus du côté des blancs que des noirs ? Latifa Laâbissi invente radicalement. Elle va là où il y a la différence, l’autre, l’endroit où commence la fracture, celle du langage, des gestes, des esthétiques. Là où l’identité cherche à se construire, dans les plis de sa marginalité, quand le récit historique des identités minoritaires et du colonialisme se dissout pour faire place à une nécessaire histoire faite de fragments intimes, incarnés, voire autobiographiques. Une enquête patiemment menée qui entremêle la figure unique, inquiétante et joyeuse de l’étrangeté à celle des masses informes, silencieuses et sans couleur, conséquence des stéréotypes raciaux. Ce qui se joue alors, d’une pièce à l’autre, c’est la construction de figures plurielles comme forces vives capables de drainer avec elles des formes d’émancipation individuelle et collective.

Les personnages des pièces de Latifa Laâbissi se glissent dans les failles de nos imaginaires collectifs pour faire surgir avec force la présence des identités marginalisées, ces identités à peine visibles, dérangeantes, celles que la chorégraphe désigne comme des « figures toxiques » et qui ont cette force salutaire de générer une mise en abyme critique de notre histoire collective et du regard que nous portons sur elle et sur les figures qui l’habitent. Les chorégraphies de Latifa Laâbissi ne jouent pas sur les seuls effets esthétiques ou conceptuels de la scène : elles rejouent également les signes et les effets de l’histoire, offrent une voix radicale qui perturbe notre propre regard de spectateur, déplace notre perception critique pour mieux nous confronter à nous-mêmes. Car nous faisons tous partie de cette histoire, celle qui prend la mesure des effets des rapports de pouvoir sur notre quotidien, des discours où s’entrecroisent les questions de classe, de sexe et de race, en tentant de les arranger selon tel ou tel ordre, pour mieux servir telle ou telle histoire. La danse a ce pouvoir d’incarnation, et c’est précisément là que la chorégraphe et danseuse rejoue les signes pour mettre en avant les déformations, les intoxications, les cicatrices de l’histoire et les stratégies d’asservissement inscrites à même le corps.
En faisant de la scène et de la danse contemporaine le lieu d’émergence des problématiques identitaires et l’espace d’apparition de figures retranchées dans l’invisibilité, Latifa Laâbissi ouvre un territoire où se joue également une autre histoire de la danse, nourrie des déformations, manipulations et stigmates du corps, pour contourner les stratégies d’asservissement racial qui sévissent depuis plusieurs siècles. Ses références chorégraphiques s’attachent à construire une autre ligne, non plus celle qui oppose la danse savante à la danse populaire, ou la danse moderne à la danse traditionnelle comme un partage « naturel » – la danse blanche vs la danse noire ou minoritaire –, mais comme la possibilité d’inclure, dans cette histoire, d’autres régimes gestuels, issus du grotesque et du burlesque des danses noires américaines qui apparaissent sur la scène française dès le milieu du XIXe siècle et qui parcourent le XXe siècle, des gestes « tordus » propres au corps hystérique et à ses mises en scène par Charcot à la Salpêtrière, ou à ceux de la danse expressionniste allemande des années 1920 et 1930.

L’ensemble des textes et entretiens proposés ici explore les différentes strates qui constituent l’approche chorégraphique des pièces de Latifa Laâbissi, ainsi que des formats de recherche collective qui viennent ponctuer la production des œuvres pour le plateau. De la politique des corps au corps social, des figures grimaçantes qui trouvent leur origine aussi bien dans les référents gestuels et chorégraphiques cités plus haut que dans les codes de la figure opprimée par l’histoire de la colonisation, en passant par Freud, Buster Keaton, Godard, Joséphine Baker, Mary Wigman ou Toshirō Mifune, les modèles ici convoqués de manière plus ou moins visible agissent, parlent, dérangent, ouvrent des brèches dans le continuum faussement ordonné de l’Histoire. C’est à une histoire de partage entre ce qui est convoqué sur scène et l’expérience que le spectateur en fait que Latifa Laâbissi nous convie. Car la scène est le lieu où s’opèrent les glissements : celui d’un regard occidentalisé, à la fois sur un corps comme artefact culturel et témoin d’un passé qui n’a de cesse de rejouer malgré lui les formes d’oppressions raciales, et sur un corps qui revendique sa propre identité et, par elle, son autonomie passée, présente et future. Sur scène, Latifa Laâbissi déjoue par l’humour et l’excès les stratégies d’enfermement des corps, leur stigmatisation et l’intériorisation des stéréotypes racistes et féministes. Elle crée un nouvel espace d’appropriation qui ne concerne pas seulement la relation de son corps à sa propre histoire, mais aussi à la nôtre. Longtemps, la scène et le spectacle vivant ont contribué à relayer ces images d’une identité et d’un corps stéréotypés, d’une représentation idéalisée, voire conceptualisée, de l’esthétique blanche. Latifa Laâbissi la détourne pour créer des espaces d’hospitalité.

Chacun des textes qui suivent adopte un point de vue différent sur une pièce en particulier ou sur un ensemble de pièces, sur le lien existant entre les créations chorégraphiques et les projets qu’elle considère comme des espaces de recherche collective. Ils examinent la façon dont le travail de Latifa Laâbissi repense l’histoire des minorités raciale et celles des régimes gestuels et chorégraphiques de l’histoire de la danse. Une part de cette monographie est également consacrée à la scénographe et plasticienne Nadia Lauro, qui collabore avec Latifa Laâbissi depuis ses premières créations. Les auteurs ayant participé à cet ouvrage accompagnent le travail de Latifa Laâbissi depuis plusieurs années, certains d’entre eux étant également des collaborateurs privilégiés qui participent directement aux projets de l’artiste.

Ce livre s’inscrit dans la continuité du travail que Latifa Laâbissi a mené entre 2013 et 2015 aux Laboratoires d’Aubervilliers et de l’espace de réflexion qu’il nous a été donné de partager ensemble, au cours de ces trois années. Il nous a semblé nécessaire, aux Laboratoires, d’initier et de porter cette première monographie consacrée à son travail afin de rassembler, de prolonger et de rendre visible un ensemble de points de vue critiques, de prises de position et de débats aujourd’hui salutaires dans le domaine de l’art et de la danse contemporaine.
















Research program

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research



During this week of meetings / projections / performances, some discussions, intended as separate moments for research, will not be open to the public. They are included in this schedule in order to give readers an overview of all the issues that will be dealt with throughout the week.


Monday 9th December

- Ruser l’image: synthèse et rebonds: overview of the session that occured on January 2013 at the Ecole des Beaux-arts de Nantes with the research group.


Tuesday 10 December

- Figure imposée: encounter around Europe nomadic populations. With Azouz Gharbi, social worker in Aubervilliers ("Régies de quartier") and Patrick Bernier & Olive Martin, artists.
-Nancy Cunard and the realization of Negro Anthology — 1931-1934, by Sarah Frioux Salgas
- Place aux femmes: encounter with the association Place aux femmes, based in Aubervilliers


Thursday 12th December

- Chanson, musique et stratégies de détournements
- "De la « figure toxique » à la « figure rythmique ». La « beurette modérée » comme modèle d’émancipation dans le R&B français by Karima Ramdani, Phd. researcher in political science
- La chanson de variétés est-elle toxique ? Du rire de Joséphine à celui de Salvador by historian Yves Borowice.
- Followed by a round table with all participants of the day.


Friday 13th December

- L’approche documentaire, by Yolande Zauberman and Alice Diop. The two documentarists will evoke persones and encounters that made the fabric of their films. Past experiences and projects to come will be spoken about, between dialogues and screenings.
- Toxic Phobics Love Affair, intervention by Yolande Zauberman
- Penser le film entrain de se faire, by Alice Diop



"Ruser l'image: synthèse et rebonds"

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  • recherche
  • performance
  • projection
  • rencontres
  • Débats


Certains moments de cette semaine de rencontres / projections / spectacles (9-13 décembre) ne seront pas publics, ils sont indiqués ci-dessous pour offrir une vision d’ensemble des questions traitées au cours de cette semaine.

Le dossier de presse composé à l'occasion de cette semaine de rencontre est également disposible derrière ce lien.



Lundi 9 décembre 2013

Ruser l’image: synthèse et rebonds
(matinée): le groupe de recherche reviendra sur les questions et les problématiques, les matières visuelles et théoriques soulevées lors de la session de travail Ruser l’image? Stéréotypes, anti-stéréotypes, contre-stéréotypes (janvier 2013 à l’école des Beaux Arts de Nantes), en autres, à partir du travail cartographique mené par Elise Hallab. Cette première journée permettra ensuite d’engager et de discuter nos approches et nos définitions de l’expression Figures Toxiques. Isabelle Launay, historienne de la danse, esquissera, dans Sourires et secousses de Joséphine Baker, en quelques hypothèses fragiles, une généalogie des valeurs du sourire, du rire et des grimaces de J. Baker à partir des figures contrariées de l'hystérique, du clown et de la danseuse nègre. Stéphane Menti et Lola Peuch présenteront "Légendes, légendes", un travail en cours.


Mardi 10 décembre 2013

- Figure imposée: aujourd’hui encore les populations nomades en Europe focalisent amalgames et stéréotypes tenaces. Comment "cette figure", perçue comme facteur de désordre, peut-elle offrir un exemple de résistance aux exercices de domestication imposés par l'ordre social? Pour y répondre, Azouz Gharbi, acteur de l'économie sociale et solidaire, en charge du projet Régies de quartier à Aubervilliers, parlera du fait républicain français, de son incapacité à mettre en œuvre l'égalité de traitement entre les personnes, au profit de tutelles censées permettre l’exercice de cette égalité. Patrick Bernier et Olive Martin, artistes, invités à produire une oeuvre au printemps prochain en relation avec l'histoire de l'internement des "nomades" sur le site des Salines d'Arc et Senans entre 1941 et 1943, évoqueront les prémisses de ce projet.

- Nancy Cunard et la réalisation Negro Anthology — 1931-1934
: Sarah Frioux Salgas présentera son projet d’exposition "L’atlantique noir" (Musée du Quai Branly, du 4 mars au 18 mai 2014), consacrée à Nancy Cunard, écrivaine et militante, symbole de l’avant-garde anglo-saxonne et française du début du vingtième siècle, ainsi que son projet Negro Anthology (1931-1934), une grande enquête documentaire, mêlant culture populaire, sociologie, politique, histoire, histoire de l’art. Elle s'attardera sur la structure et les enjeux de cette anthologie, sur ses auteurs, sur les réseaux artistiques, intellectuels et politiques engagés dans les années 1930, en France, aux Etats-Unis et en Angleterre.

- Place aux femmes: rencontre avec l’association Place aux femmes, basée à Aubervilliers


Jeudi 12 décembre 2013

Chanson, musique et stratégies de détournements

Modératrices: Lotte Arndt et Isabelle Launay. Comment l’altérité raciale se construit-elle dans les cultures populaires, et plus spécifiquement dans la musique? En quoi une histoire sociale et politique de la chanson est-elle un terrain particulièrement fécond pour analyser les puissances, les ruses et les dilemmes qui traversent des figures aussi différentes que celles de Joséphine Baker, Henri Salvador, et celles des chanteuses de R&B actuelles.

- De la « figure toxique » à la « figure rythmique ». La « beurette modérée » comme modèle d’émancipation dans le R&B français
: Karima Ramdani s'intéresse à un regard particulier, historiquement constitué, celui de l'"Occident" sur les femmes musulmanes depuis l'époque coloniale notamment en Algérie. Figure mythique, "la femme musulmane"était et est représentée sous différentes variantes allant de "la femme voilée" excessivement pudique à la femme lascive. Selon les enjeux et les contextes, différentes représentations des femmes musulmanes sont mises en avant et c'est à travers une rhétorique féministe que l’"Occident" se donnait et se donne aujourd'hui pour mission de les aider dans leur émancipation. En exposant une figure controversée que K. Ramdani nomme "la beurette modérée", qui serait ni excessivement pudique comme la femme voilée ni lascive, le R&B en France joue le rôle de plateforme commerciale permettant de vendre un modèle d'émancipation pour les femmes musulmanes dans le but d'une "intégration réussie".

- La chanson de variétés est-elle toxique ? Du rire de Joséphine à celui de Salvador: si le terme de "figure toxique" désigne à la fois le stéréotype aliénant et son dynamitage émancipateur, la chanson dite de variétés constitue sans doute un observatoire fécond pour en comprendre les stratégies symboliques. Par son impact, sa polysémie naturelle, ses incarnations populaires et les modes d’appropriation-contagion qu’elle suscite, la chanson façonne en effet "l’outillage mental" d’une société et d’une époque. Sous l’angle de cette toxicité,Yves Borowice propose d’analyser dans l’histoire du XXe siècle quelques répertoires et figures, pour l’essentiel autour du motif du "Noir chantant". En France, avec peut-être aussi un détour par l’Amérique d’Al Jolson (Le Chanteur de jazz) et de Louis Armstrong.

- Table ronde
réunissant les intervenant/es de la journée


Vendredi 13 décembre 2013

L’approche documentaire de Yolande Zauberman et Alice Diop
. Modérateurs: Patrick Bernier et Olive Martin. Ces deux cinéastes attachées au documentaire évoqueront les personnes et les rencontres qui ont fait la matière vive de leurs films. Expériences passées et projets à venir seront abordés entre dialogue et projections.

- Toxic Phobics Love Affair:"J'ai toujours été attirée par les couples d'ennemis,les amours qui surviennent aux frontières invisibles, qui séparent les Blancs des Noirs (en Afrique du Sud avec Classified People), les juifs des goys (en Pologne avec Moi Ivan Toi Abraham), les Palestiniens des Israéliens (en Israël avec Would You have Sex With An Arab?). Entrelacement entre un désir irrésistible et une situation politique qui pose pour règle la séparation, j'aime filmer des êtres qui ont parfois la grâce de subvertir les désignations religieuses ou raciales, C'est le cœur de mon cinéma, la résistance par l'intime." (Yolande Zauberman)

- Penser le film entrain de se faire: Alice Diop évoquera le processus d'écriture de son prochain film documentaire. Un huis clos dans une permanence d'accès aux soins pour migrants à l'hôpital Avicenne. Un documentaire sur la souffrance psychique des migrants.  Elle est  en  repérage pour ce projet depuis plusieurs mois.



Présentation

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DEsFIGURES TOXIQUES



Lors de sa résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers, Latifa Laâbissi a rassemblé un groupe de recherche, qui avait été initié à Nantes en 2012, réunissant des artistes (Mathieu Kléyébé Abonnenc, Patrick Bernier, Latifa Laâbissi, Olive Martin) ainsi que des théoriciennes et historiennes (Lotte Arndt, Emmanuelle Chérel) issus de différents champs disciplinaires. Ce groupe s'est formé dans l’objectif de réfléchir aux stratégies esthétiques développées dans le champ de l’art (notamment en France) pour notamment transformer les habitus visuels hérités de la colonisation et de ses conséquences. Une première étape de travail à l’École des Beaux-Arts de Nantes en janvier 2013fut consacrée aux notions de stéréotype, contre-stéréotype et anti-stéréotype. La seconde étape de travail a notamment comportée un semaine de rencontres organisée aux Laboratoires d'Aubervilliers, du 9 au 13 décembre 2013.

 

L’expression « figures toxiques » désigne des formes, des images, des corps, des gestes générés par des représentations et des comportements qui produisent dans le champ social et culturel des assignations identitaires, des effets nocifs sur les individus et sur le corps social. Car ils reconduisent des  inégalités, des processus discriminatoires, des différenciations et des réifications identitaires. Elle signifie également un processus de rupture, de transformation, de résistance qui passe par l’utilisation complexe de ces représentations assujettissantes, par leur incarnation, leur déformation, leur torsion, leur défiguration. Ceci afin de retourner ces représentations, de les déconstruire, les désorienter et de désagréger l’enfermement de ces subjectivités étroitement policées. La « figure toxique » est une réaction à la violence éprouvée. Elle habite la crise, elle est omniprésente dans notre société.

DEsFIGURES TOXIQUES s'est attaché à identifier les « figures toxiques » opérantes aujourd’hui dans notre société. Quelles constructions ? Quels effets ? Le corps, comme lieu de symptôme et site de son dépassement, la performance comme espace de transaction de gestes, de circulation, l’institution comme lieu de transmission et d’expériences ont été au cœur de la semaine de rencontres et de programmation, programmée aux Laboratoires d’Aubervilliers en décembre 2013, en guise de seconde étape de travail.

A l'invitation du groupe de recherche, des invités interviendront quotidiennement pour des rencontres, plateformes de discussions et conférences (avec Alice Diop, Marie-Laure Allain, Elena Agudio, Yves Borowice, Maxime Cervulle, Azouz Gharbi, Olivier Marbœuf, Zahia Rahmani, Karima Ramdani, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, Ninette Succab-Glissant, Yolande Zauberman). Par ailleurs des performances de Nadia Beugré, Volmir Cordeiro et Latifa Laâbissi ont ponctuées cette semaine de rencontres.


Les échanges, matériaux et réflexions ont été rendus visibles en s’articulant autour d’un display — agencement malléable d’images et de textes exposés dans les Laboratoires d’Aubervilliers. Ce dispositif s’est enrichi tout au long de la semaine au fur et à mesure des différentes interventions.

Le programme de cette semaine de rencontres est disponible derrière ce lien Ruser l'image.






Ce projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis, et a été mené en collaboration avec l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes et le Département Danse de l’Université de Paris 8, Saint-Denis.


Mots-clés: 

  • résidence
  • chorégraphie
  • 2013-2014
  • recherche

Lancement du premier numéro de la revue Glass Bead

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The Depth and the Ply

 

Glass Bead (www.glass-bead.org) est une plateforme de recherche et une revue dédiées aux transferts de savoirs entre l’art, la science et la philosophie, ainsi qu’à leurs dimensions pratiques et politiques.

Glass Bead a entrepris une année d’enquête sous la forme d’un programme de recherche audio et d’une série d’événements publics. Initiée à New York en avril 2014, cette enquête s'est poursuivit à l'automne de la même année aux Laboratoires d’Aubervilliers.

Pour le lancement de son premier numéro en ligne, intitulé Site 0: Castalia, le jeu des fins et des moyens (glass-bead.org), Glass Bead organise deux soirées de conférences, de projections de films, et de performances musicales aux Laboratoires d’Aubervilliers (Paris) qui seront l'occasion de présenter les perspectives théoriques déployées dans la revue.

Cet événement est programmé aux Laboratoires d'Aubervilliers les vendredi 19 février 2016 à 19h et samedi 20 février 2016 à 15h.




The Depth and the Ply


Le propre de l’humain consiste à entrer dans un jeu articulant des fins et des moyens. Ce jeu n’est pas un jeu naturel. Les animaux n’y participent pas. C’est un jeu au travers duquel les humains se construisent eux-mêmes ainsi que leur environnement. C’est un jeu normatif qui recoupe l’ensemble des engagements humains avec le monde, et dont les règles peuvent être altérées et transformées.

Poursuivant le travail du premier numéro de la revue Glass Bead, ces deux soirées de lancement sont dédiés aux questions suivantes : quelle est la fonction de l’art dans ce jeu? Comment des formes d’expression théoriques et pratiques peuvent aider à refondre les règles du jeu et transformer notre paysage normatif ?

À ce jeu de normes, l’art contemporain oppose généralement un libre jeu de signifiants et de représentations indéterminés, affirmant ainsi que la créativité et la liberté ne peuvent être atteintes qu’en opérant des percées hors du jeu et de sa logique normative. Ce faisant, l’art contemporain tend à rejeter la normativité dans un arrière-plan qu’il devient alors impossible de saisir.

Glass Bead soutient au contraire que toute sortie hors du jeu suppose déjà un certain type d’engagement avec sa fabrique. Il n’y a pas d’échappée, pas de retrait, pas de dehors à ce jeu. La liberté n’est pas l’indétermination du jeu : elle est une pratique d’engagement dans un processus de construction, de révision et de transformation des règles du jeu. Une telle conception n’implique pas d’assimiler la liberté à la normativité, mais de considérer que la liberté elle-même relève du jeu normatif des fins et des moyens. C’est à travers l’articulation dialectique des fins et des moyens que les normes peuvent être rendues explicites, et ainsi transformées en l’objet d’une appropriation collective.

C’est à une telle redéfinition du jeu et du rôle de l’art en son sein que l'événement organisé aux Laboratoires d’Aubervilliers est dédié. Cet événement s’articule autour des deux dimensions caractéristiques de tout jeu : la “profondeur” de jeu (the Depth), et les “tours” de jeu (the Plies). La profondeur de jeu nomme la capacité du joueur à prévoir les coups à venir et à adapter son jeu en conséquence. Un tour de jeu décrit un échange de coups entre deux joueurs. Prendre part au jeu implique ainsi la corrélation stratégique de ces deux dimensions où tout engagement local avec le jeu (le tour) transforme sa structure globale (la profondeur).

Opérer un mouvement dans le paysage normatif du jeu est nécessairement lié à un acte d’auto-transformation. Un tel mouvement ne nous laisse pas indemnes : il ne préserve pas ce que nous sommes mais nous implique dans une redéfinition constante de ce que nous pourrions être. Ce double événement est consacré à la formalisation collective d’une telle pratique du déracinement.






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photo :
Alice et Guy Debord jouant au Jeu de la Guerre, août 1987
Photographie de Jeanne Cornet / BnF, dpt. Manuscrits, fonds Guy Debord



Mots-clés: 

  • recherche
  • séminaire
  • publications
  • lancement de revue en ligne

Launch of Glass Bead's first online issue

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The Depth and the Ply


Glass Bead (www.glass-bead.org) is a research platform and a journal concerned with transfers of knowledge across art, science and philosophy, as well as with their practical and political dimensions.

Glass Bead undertook in 2014 of inquiry under the form of an audio research program and a series of public events. Launched in New York in April 2014, this inquiry was pursued during the fall of the same year in Les Laboratoires d’Aubervilliers.

For the launch of its first online issue, titled Site 0: Castalia, the game of ends and means, Glass Bead organizes two days of talks, screenings, and musical performances at Les Laboratoires d’Aubervilliers (Paris) unfolding some of the theoretical perspectives structuring the contents of the journal.

This event is scheduled at Les Laboratoires d'Aubervilliers Friday 19th February 2016 at 7 pm and Saturday 20th February 2016 at 3 pm.




The Depth and the Ply


To be human is to enter into a game of ends and means. This game is not a natural game. Animals do not play it. It is the game through which humans construct themselves as well as their environment. It is a normative game whose rules can be altered and transformed, crossing over the whole range of human engagements with the world.

Elaborating on the contents of the first issue of Glass Bead’s journal, this launch event is dedicated to the following questions: what is the function of art in this game? How can theoretical and practical forms of expression help to reshape the rules of the game and further transform our normative landscape?

Contemporary art generally opposes this game of normative gestures with an endless play of indeterminate signification. It puts forward an understanding of creativity and freedom as that which can only be achieved by escaping the game and its all encompassing logic. Doing so, it paradoxically projects normativity into the background, as an implicit condition with which it becomes impossible to engage.

Contrary to this position, Glass Bead contends that any escape from the game already supposes a type of engagement with its fabric. There is no seclusion, no retreat, no outside to the game. Freedom is not the indeterminacy of play: playing the game means committing to an ongoing process of construction and revision that continually changes its nature. Such a claim does not mean that normativity is freedom, but that freedom pertains to the normative game of ends and means. It is through the congruence and divergence of ends and means that norms can be made explicit, revised and transformed.

The event at Les Laboratoires d’Aubervilliers proposes an investigation into this redefinition of the game and art’s role within it. This exploration will articulate the two dimensions of any game: its depth and its plies. The depth of play names the ability to foresee future moves and adapt the play accordingly. The ply, describes a turn of the game between two players. To take part in the game implies the strategic correlation of these two dimensions where any local engagement within it (the ply) is a transformative commitment with its global structure (the depth).

In such a conception, making a move in the normative landscape of the game is necessarily bound to an act of self-transformation. It does not leave us intact as players by preserving what we are but involves us in a constant redefinition of what we can be and ought to be. These events are dedicated to the collective formalization of this uprooting.






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photo :
Alice and Guy Debord playing at Jeu de la Guerre, août 1987
Photograph by Jeanne Cornet / BnF, dpt. Manuscrits, fonds Guy Debord


Mots-clés: 

  • research
  • seminar
  • publications
  • launch of the online journal

GRIMACES DU RÉEL LATIFA LAÂBISSI

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GRIMACES DU RÉEL  LATIFA LAÂBISSI

 


First important monograph dedicated to the work of Latifa Laâbissi, artist, dancer and choreographer GRIMACES DU RÉEL LATIFA LAÂBISSI gathers about ten contributions that approach the multiple issues which compose her  work.

With contributions from Gilles Amalvi, Alexandra Baudelot, Bojana Bauer, Carole Boulbès, Emmanuelle Chérel, Anna Colin, Latifa Laâbissi, Isabelle Launay, Nadia Lauro, Barbara Rodriguez Muñoz.

 




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Technical information and order online of the book

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Une introduction
par Alexandra Baudelot

Depuis ses premières créations au début des années 2000, Latifa Laâbissi creuse un sillon unique dans le paysage chorégraphique en Europe. Loin des clichés, la chorégraphe fait du corps le lieu du politique, pour questionner les rapports de pouvoir et de domination. Elle le confronte au réel, l’ouvre à sa propre histoire, celle qui façonne les identités. Chacune de ses pièces et de ses projets de recherche fait ressurgir des représentations inédites d’un corps sauvage, burlesque, intime, peuplé d’images qui interpellent autant qu’elles dérangent. La figure de la sorcière, de la femme guerrière ou archaïque, celle du fantôme, d’une nudité tribale, sont autant d’incarnations qui prennent forme sur le plateau pour déplacer les attendus du spectateur, pris dans ses propres clichés. Mais à quels stéréotypes et formes de représentations se confronte-t-elle ? Où le corps du danseur, de la danseuse, du performeur est-il assez puissant aujourd’hui pour déjouer les attendus de la scène artistique et d’un monde qui, sur l’échiquier du social et du politique, penche toujours plus du côté des blancs que des noirs ? Latifa Laâbissi invente radicalement. Elle va là où il y a la différence, l’autre, l’endroit où commence la fracture, celle du langage, des gestes, des esthétiques. Là où l’identité cherche à se construire, dans les plis de sa marginalité, quand le récit historique des identités minoritaires et du colonialisme se dissout pour faire place à une nécessaire histoire faite de fragments intimes, incarnés, voire autobiographiques. Une enquête patiemment menée qui entremêle la figure unique, inquiétante et joyeuse de l’étrangeté à celle des masses informes, silencieuses et sans couleur, conséquence des stéréotypes raciaux. Ce qui se joue alors, d’une pièce à l’autre, c’est la construction de figures plurielles comme forces vives capables de drainer avec elles des formes d’émancipation individuelle et collective.

Les personnages des pièces de Latifa Laâbissi se glissent dans les failles de nos imaginaires collectifs pour faire surgir avec force la présence des identités marginalisées, ces identités à peine visibles, dérangeantes, celles que la chorégraphe désigne comme des « figures toxiques » et qui ont cette force salutaire de générer une mise en abyme critique de notre histoire collective et du regard que nous portons sur elle et sur les figures qui l’habitent. Les chorégraphies de Latifa Laâbissi ne jouent pas sur les seuls effets esthétiques ou conceptuels de la scène : elles rejouent également les signes et les effets de l’histoire, offrent une voix radicale qui perturbe notre propre regard de spectateur, déplace notre perception critique pour mieux nous confronter à nous-mêmes. Car nous faisons tous partie de cette histoire, celle qui prend la mesure des effets des rapports de pouvoir sur notre quotidien, des discours où s’entrecroisent les questions de classe, de sexe et de race, en tentant de les arranger selon tel ou tel ordre, pour mieux servir telle ou telle histoire. La danse a ce pouvoir d’incarnation, et c’est précisément là que la chorégraphe et danseuse rejoue les signes pour mettre en avant les déformations, les intoxications, les cicatrices de l’histoire et les stratégies d’asservissement inscrites à même le corps.
En faisant de la scène et de la danse contemporaine le lieu d’émergence des problématiques identitaires et l’espace d’apparition de figures retranchées dans l’invisibilité, Latifa Laâbissi ouvre un territoire où se joue également une autre histoire de la danse, nourrie des déformations, manipulations et stigmates du corps, pour contourner les stratégies d’asservissement racial qui sévissent depuis plusieurs siècles. Ses références chorégraphiques s’attachent à construire une autre ligne, non plus celle qui oppose la danse savante à la danse populaire, ou la danse moderne à la danse traditionnelle comme un partage « naturel » – la danse blanche vs la danse noire ou minoritaire –, mais comme la possibilité d’inclure, dans cette histoire, d’autres régimes gestuels, issus du grotesque et du burlesque des danses noires américaines qui apparaissent sur la scène française dès le milieu du XIXe siècle et qui parcourent le XXe siècle, des gestes « tordus » propres au corps hystérique et à ses mises en scène par Charcot à la Salpêtrière, ou à ceux de la danse expressionniste allemande des années 1920 et 1930.

L’ensemble des textes et entretiens proposés ici explore les différentes strates qui constituent l’approche chorégraphique des pièces de Latifa Laâbissi, ainsi que des formats de recherche collective qui viennent ponctuer la production des œuvres pour le plateau. De la politique des corps au corps social, des figures grimaçantes qui trouvent leur origine aussi bien dans les référents gestuels et chorégraphiques cités plus haut que dans les codes de la figure opprimée par l’histoire de la colonisation, en passant par Freud, Buster Keaton, Godard, Joséphine Baker, Mary Wigman ou Toshirō Mifune, les modèles ici convoqués de manière plus ou moins visible agissent, parlent, dérangent, ouvrent des brèches dans le continuum faussement ordonné de l’Histoire. C’est à une histoire de partage entre ce qui est convoqué sur scène et l’expérience que le spectateur en fait que Latifa Laâbissi nous convie. Car la scène est le lieu où s’opèrent les glissements : celui d’un regard occidentalisé, à la fois sur un corps comme artefact culturel et témoin d’un passé qui n’a de cesse de rejouer malgré lui les formes d’oppressions raciales, et sur un corps qui revendique sa propre identité et, par elle, son autonomie passée, présente et future. Sur scène, Latifa Laâbissi déjoue par l’humour et l’excès les stratégies d’enfermement des corps, leur stigmatisation et l’intériorisation des stéréotypes racistes et féministes. Elle crée un nouvel espace d’appropriation qui ne concerne pas seulement la relation de son corps à sa propre histoire, mais aussi à la nôtre. Longtemps, la scène et le spectacle vivant ont contribué à relayer ces images d’une identité et d’un corps stéréotypés, d’une représentation idéalisée, voire conceptualisée, de l’esthétique blanche. Latifa Laâbissi la détourne pour créer des espaces d’hospitalité.

Chacun des textes qui suivent adopte un point de vue différent sur une pièce en particulier ou sur un ensemble de pièces, sur le lien existant entre les créations chorégraphiques et les projets qu’elle considère comme des espaces de recherche collective. Ils examinent la façon dont le travail de Latifa Laâbissi repense l’histoire des minorités raciale et celles des régimes gestuels et chorégraphiques de l’histoire de la danse. Une part de cette monographie est également consacrée à la scénographe et plasticienne Nadia Lauro, qui collabore avec Latifa Laâbissi depuis ses premières créations. Les auteurs ayant participé à cet ouvrage accompagnent le travail de Latifa Laâbissi depuis plusieurs années, certains d’entre eux étant également des collaborateurs privilégiés qui participent directement aux projets de l’artiste.

Ce livre s’inscrit dans la continuité du travail que Latifa Laâbissi a mené entre 2013 et 2015 aux Laboratoires d’Aubervilliers et de l’espace de réflexion qu’il nous a été donné de partager ensemble, au cours de ces trois années. Il nous a semblé nécessaire, aux Laboratoires, d’initier et de porter cette première monographie consacrée à son travail afin de rassembler, de prolonger et de rendre visible un ensemble de points de vue critiques, de prises de position et de débats aujourd’hui salutaires dans le domaine de l’art et de la danse contemporaine.
















Launch event of the book GRIMACES DU RÉEL

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11. Mars 2016 - 19:30» 23:30
Friday 11th March 2016, 7:30



GRIMACES DU RÉEL LATIFA LAÂBISSI

Launch event of a publication co-edited by Les Laboratoires d'Aubervilliers and Les presses du réel



On the occasion of this launch party, Latifa Laâbissi invited Braquage, an experimental cinema broadcast association, to design a programme that highlights the artistic and political sources that nourish her work.

Featuring eleven unreleased experimental films, the programme developed by Sebastien Ronceray leans on the gestures circulating between the movement and the political: grimace, deletion, tumult, how to turn again and again and stand.

The key to achieving this is to commit to another person by complying oneself.

The screening will be followed by a party in the company of DJ Ben Dover  to which everyone is invited to join.





On Danse / On Politics
Screening of films selection by Sébastien Ronceray from Braquage
Approximate duration: 70 min

 

Tanzerische Pantominen de Valeska Gert                       
1925 / fichier numérique / n&b / muet / 3’
« Dans le numéro La Canaille, je montrais une fille qui fait le trottoir, roulant des hanches pour attirer le client puis faisant monter ce dernier... »



Exposed de Siegfried Fruhauf                           
2001 / 16 mm / n&b / son / 9'
« Le fait que les films de Siegfried Fruhauf possèdent un certain effet hypnotique ne peut être nié. Ils sont le théâtre de batailles de matériaux visuels. » Stefan Grissemann



Scaling de Mike Hoolboom                              
1988 / 16 mm / n&b / son / 5'
Alors que Hoolboom peint un rectangle noir sur un pan de mur, son double superposé défait patiemment le travail du premier. La peinture ressemble à un test de Rorschach animé, que nous appréhendons dans le fait que chaque geste amène à son effacement.



Closet Case de Wrik Mead                     
1995 / 16 mm / coul / son / 4'
Dans Closet Case, une figure du discours est littéralement exploitée sous la forme d'un homme en camisole qui essaye de s'en défaire.



Bolero d’Anja Czioska                                
1995 / 16 mm / coul / son / 7'
« Un homme en drag effectue une danse érotique et finalement nu dans une carrière de gravier. Montée pour l'essentiel dans la caméra, cette danse extatique est étonnement en phase avec la musique, parodiant de façon amusante les rythmes macho de Ravel ». Fred Camper.



Song for Rent de Jack Smith                          
1969 / 16mm / coul / son / 5’
« Le film est une ré-interprétation de God Save America par Kate Smith. Vêtue d'une robe de satin rouge, serrant un bouquet de roses fanées, Rose Courtyard est finalement portée afin de se tenir debout et saluée. »
J. Hoberman.



Secrets of Mexuality de Martha Colburn                       
2003 / 16 mm / coul / son / 5'
Un film dense et très détaillé qui explore la sexualité au royaume du catch mexicain et des peintures kitsch via des transformations à l'épreuve des balles.



Kugelkopf de Mara Mattuschka                            
1985 / 16 mm / n&b / son / 6'
Une ode à IBM. La tête humaine à écrire. Un être qui devient machine avant de redevenir à nouveau humain.



The Acrobat de Chris Kennedy                           
2007 / 16 mm / n&b / son / 6'
Ce film est une réflexion sur la relation entre la gravité et la politique, la beauté et la nécessité de s’élever mais aussi, peut-être, la signification de s’autoriser la chute.



Sixième fraction de Guillaume Mazloum                       
2015 / 16 mm / n&b / son / 7'
Fractions est une série de sept films ; « Que d’ensorceleurs en ce bas monde ! »
 : intertitre extrait de Tout va bien (Ensorceleurs et ensorcelés) d'Antonio Gramsci.



Looting for Rodney de Ken Jacobs
1994-1995 / 16 mm / coul-n&b / sil / 3'
« Il s'agit du pamphlet plastique le plus pur qui soit. (…) De la césure plastique, sourd l'injustice ; dans le raccord, s'affirme le sens de l'histoire. » Nicole Brenez.






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photos : stills des films, tous droits réservés

 

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Soirée de Lancement du livre GRIMACES DU RÉEL

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11. Mars 2016 - 19:30» 23:30
Vendredi 11 mars 2016, 19h30



GRIMACES DU RÉEL LATIFA LAÂBISSI

Soirée de lancement de la publication coéditée par Les Laboratoires d'Aubervilliers et Les presses du réel



A l’occasion de cette soirée de lancement, Latifa Laâbissi a invité Braquage, association de diffusion de cinéma expérimental, à concevoir une programmation qui mette en lumière les sources artistiques et politiques qui nourrissent son travail.

Proposant onze films expérimentaux inédits, cette programmation élaborée par Sebastien Ronceray met en lumière les gestes toujours en circulation entre le mouvement et le politique : grimace, effacement, tumulte, comment tourner encore et encore et rester debout.

L’important pour y arriver est sans doute de savoir perpétrer l’autre en s’exécutant soi-même.

La projection sera suivie d’une fête en compagnie du Dj Ben Dover à laquelle tout le monde est convié à se joindre.





De la Danse / Du Politique
Projection d'une sélection de films par Sébastien Ronceray de Braquage
Durée approximative : 70 min

 

Tanzerische Pantominen de Valeska Gert                       
1925 / fichier numérique / n&b / muet / 3’
« Dans le numéro La Canaille, je montrais une fille qui fait le trottoir, roulant des hanches pour attirer le client puis faisant monter ce dernier... »



Exposed de Siegfried Fruhauf                           
2001 / 16 mm / n&b / son / 9'
« Le fait que les films de Siegfried Fruhauf possèdent un certain effet hypnotique ne peut être nié. Ils sont le théâtre de batailles de matériaux visuels. » Stefan Grissemann



Scaling de Mike Hoolboom                              
1988 / 16 mm / n&b / son / 5'
Alors que Hoolboom peint un rectangle noir sur un pan de mur, son double superposé défait patiemment le travail du premier. La peinture ressemble à un test de Rorschach animé, que nous appréhendons dans le fait que chaque geste amène à son effacement.



Closet Case de Wrik Mead                     
1995 / 16 mm / coul / son / 4'
Dans Closet Case, une figure du discours est littéralement exploitée sous la forme d'un homme en camisole qui essaye de s'en défaire.



Bolero d’Anja Czioska                                
1995 / 16 mm / coul / son / 7'
« Un homme en drag effectue une danse érotique et finalement nu dans une carrière de gravier. Montée pour l'essentiel dans la caméra, cette danse extatique est étonnement en phase avec la musique, parodiant de façon amusante les rythmes macho de Ravel ». Fred Camper.



Song for Rent de Jack Smith                          
1969 / 16mm / coul / son / 5’
« Le film est une ré-interprétation de God Save America par Kate Smith. Vêtue d'une robe de satin rouge, serrant un bouquet de roses fanées, Rose Courtyard est finalement portée afin de se tenir debout et saluée. »
J. Hoberman.



Secrets of Mexuality de Martha Colburn                       
2003 / 16 mm / coul / son / 5'
Un film dense et très détaillé qui explore la sexualité au royaume du catch mexicain et des peintures kitsch via des transformations à l'épreuve des balles.



Kugelkopf de Mara Mattuschka                            
1985 / 16 mm / n&b / son / 6'
Une ode à IBM. La tête humaine à écrire. Un être qui devient machine avant de redevenir à nouveau humain.



The Acrobat de Chris Kennedy                           
2007 / 16 mm / n&b / son / 6'
Ce film est une réflexion sur la relation entre la gravité et la politique, la beauté et la nécessité de s’élever mais aussi, peut-être, la signification de s’autoriser la chute.



Sixième fraction de Guillaume Mazloum                       
2015 / 16 mm / n&b / son / 7'
Fractions est une série de sept films ; « Que d’ensorceleurs en ce bas monde ! »
 : intertitre extrait de Tout va bien (Ensorceleurs et ensorcelés) d'Antonio Gramsci.



Looting for Rodney de Ken Jacobs
1994-1995 / 16 mm / coul-n&b / sil / 3'
« Il s'agit du pamphlet plastique le plus pur qui soit. (…) De la césure plastique, sourd l'injustice ; dans le raccord, s'affirme le sens de l'histoire. » Nicole Brenez.






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photos : stills des films, tous droits réservés

 

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MétallOpérette - Tournage public

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26. Mars 2016 - 19:30» 21:30
Satirday 26th Marc 2016, 7:30-9:30 pm

 

MétallOpérette - Public filming

Film of a musical piece, sung, danced and spoken, designed and realized collaboratively with all participants of The École de Marinella Senatore


Taking for scenery the story of the former ball bearing fabrik occupied at present by Les Laboratoires d'Aubervilliers, MétallOpérette staged several main characters - a union delegate, a young femal worker, a manager, workers, shareholders, etc. - in the context of social tensions and of the series of strikes launched in 1966 with the announcement of the future closure of the fabrik. By giving its place in real history of the factory Malicet et Blin, MétallOpérette is based on the social, trade-union and cultural heritage of Aubervilliers as a symbol of a struggle still alive and to perpetuate.

Formally, this participatory and engaged « Operetta » using different live show formats - from the experimental and political theater to Operetta through dance as space replaying individual and collective body - to crack forms, systems and fixed structures to ask other perspectives.

Construction of MétallOpérette from the point of view of the scenario, the dialogues writing, the reflection on the historical and social context, and the psychology of the characters, is due to the active, concrete, sustained and real participation of all participants in the workshops of the Ecole de Marinella Senatore who is based at Les Laboratoires d'Aubervilliers between 10th February and 26th March 2016.

 

 

 

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 Photo : L'Ecole de Marinella Senatore : Workshop FORMER DONNER FORME by Charlotte Jankowski the 10th February 2016 at Les Laboratoires d'Aubervillires
_ all rights reserved



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MétallOpérette - Tournage public

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26. Mars 2016 - 19:30» 21:30
Samedi 26 mars 2016, 19h30-21h30

 

MétallOpérette - Tournage public

Film d'une pièce musicale, chantée, dansée et parlée, conçue et réalisée de manière collaborative avec l'ensemble des participants à l'École de Marinella Senatore


Prenant pour décor l’histoire de l'ancienne usine de roulement à billes qu'occupent Les Laboratoires d'Aubervilliers, MétallOpérette met en scène plusieurs personnages principaux - un délégué syndical, une jeune ouvrière, un directeur, des ouvriers, des actionnaires, etc. - dans le contexte des tensions sociales et de la série de grèves lancée en 1966 à l'annonce de la fermeture future de l'usine. En s’inscrivant dans l’histoire réelle de l’usine Malicet et Blin, MétallOpérette s’appuie sur le patrimoine social, syndical et culturel d’Aubervilliers comme symbole d’une lutte encore vivante et à perpétuer.

Formellement, cette « Opérette » participative et engagée utilise différents formats de spectacle vivant - du théâtre expérimental et politique à l’Opérette en passant par la danse comme espace rejouant le corps individuel et collectif - afin de fissurer des formes, systèmes et structures figés en vue de poser d’autres perspectives.

La construction de MetallOpérette tant du point de vue du scénario, de l'écriture des dialogues que de la réflexion sur le contexte historique et social, et sur la psychologie des personnages, est dû à la participation active, concrète, soutenue et réelle de l'ensemble des participants aux ateliers de l'École de Marinella Senatore qui s'est installée aux Laboratoires d'Aubervilliers entre le 10 février et le 26 mars 2016.

 

 

 

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 Photo : L'Ecole de Marinella Senatore : Atelier FORMER DONNER FORME par Charlotte Jankowski le 10 février 2016 aux Laboratoires d'Aubervillires
_ tous droits réservés



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Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #12

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7. Avril 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 7 avril 2016, 16h


Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.

 

Atelier # 3


Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon : p.simon@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).



Labo des Labos

Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #11

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24. Mars 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 24 mars 216, 16h


Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.


Atelier # 11





Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon : p.simon@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).


Labo des Labos

Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #10

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10. Mars 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 10 mars 2016, 16h00



Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.


Atelier #10

À l'occasion de ce dixième atelier, nous proposons d'échanger autour du
le sixième de la série des ouvrages de Jean-François Chevrier publié à L’Arachnéen, L’Hallucination artistique, de William Blake à Sigmar Polke, et plus spécifiquement sur le second chapitre intitulé “Le scandale de l’hallucination et l’expérience mystique”.

Ce livre qui propose une histoire de la place de l'hallucination dans l'art et la littérature depuis le début du XIXe siècle, qui marque les débuts de la psychiatrie, jusqu'à nos jours. Étudiée par la psychiatrie comme le phénomène déterminant de la discipline, l’hallucination est l’expérience des ambiguïtés d’une perception altérée par la vision.

L’hallucination intéresse Chevrier moins pour son acception pathologique, qu’en tant qu’elle transforme la vue en vision, la description en imagination, la réalité en images, en tant qu’elle peut éclairer les ressorts psychiques de l’activité artistique. La notion d’ « hallucination artistique », définie par Flaubert en 1866, permet de reconsidérer les relations entre l’exigence d’actualité du réalisme (Courbet) et l’intériorisation du fantastique, qui caractérise l’art d’imagination depuis le néoromantisme (Redon) jusqu’au surréalisme (Miró). De chapitres en chapitres, le livre s'offre comme un parcours encyclopédique des pratiques, croyances et études critiques des processus et des phénomènes d'hallucination, à chaque fois contextualisés dans leurs situations artistiques et idéologiques d'émergence, mais toujours marqué par un XIXe siècle qui demeure le fond de provenance et le fonds théorique déterminant de J-F. Chevrier et de ses récits sur la modernité. En mimant la machinerie hallucinatoire, l’auteur rejoue le principe des associations inconscientes, et tisse ainsi une nouvelle toile arachnéenne.

Le chapitre intitulé « Le scandale de l’hallucination et l’expérience mystique » sur lequel nous vous proposons de nous concentrer cette fois-ci, nous permettra d’envisager ensemble le rapport entre l’image et l’hallucination, de poser la question de la représentabilité et l’irreprésentabilité de l’expérience hallucinatoire, de sa reproductibilité, des limites de la représentation, qui fonde sa poétique.

Ceci à travers des écrits d’artistes, d’auteurs, de philosophes et psychanalystes, que viennent étayer de superbes illustrations.

De la « réalisation hallucinatoire du désir » chez Freud à l’hallucination que Lacan, qui s’intéresse à la puissance objectivante de la conviction délirante, place dans l’orbite du « symbolique », en passant par « l’imposture hallucinatoire » décrite par Merleau-Ponty qui voit dans l’hallucination une forme extrême de l’imagination… Des incroyables « figures hideuses » de la peintre Marguerite Burnat-Provins qui s’est toujours efforcée de distinguer ses productions issues de visions de son travail de peintre et décorateur (qui lui ne recherche que « beauté et harmonie ») à l’instauration de la « Compagnie de l’art brut » par Dubuffet... Des écrits sur les drogues de Michaux pour qui le pathos de l’imagination ne vaut pas abandon à l’irrationnel, à ceux de Nerval pour qui « Le rêve est une seconde vie »… De Foucault et sa critique des effets pervers du jugement psychiatrique, fondé sur l’objectivité des diagnostics, aux mystiques dont les différences sont largement générées en fonction des contextes religieux où ils émergent… une mystique que Musil abordait comme « l’autre état humain », là où il décèle une constance anthropologique : « une expérience fondamentale présente dans la religion, la mystique et l’éthique de tous les peuples historiques ».



Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon: p.simon@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).


Labo des Labos

MÉTALLOPÉRETTE - CRÉATION COLLECTIVE

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MÉTALLOPÉRETTE - CRÉATION COLLECTIVE


Dans la continuité de la dynamique de L’École de Marinella Senatore, et afin de continuer de manière collaborative la création de MétallOpérette aux Laboratoires d'Aubervilliers, nous vous invitons tous, adultes ou enfants, amateurs ou professionnels, à venir participer à une aventure collective.

Prenant pour décor l’histoire de l'ancienne usine de roulement à billes qu'occupent Les Laboratoires d'Aubervilliers, MétallOpérette met en scène plusieurs personnages principaux - un délégué syndical, une jeune ouvrière, un directeur, des ouvriers, des actionnaires, etc. - dans le contexte des tensions sociales et de la série de grèves lancée en 1966 à l'annonce de la fermeture future de l'usine. En s’inscrivant dans l’histoire réelle de l’usine Malicet et Blin, MétallOpérette s’appuie sur le patrimoine social, syndical et culturel d’Aubervilliers comme symbole d’une lutte encore vivante et à perpétuer. Formellement, cette opérette participative et engagée utilise différents formats de spectacle vivant, du théâtre expérimental et politique à l’Opérette en passant par la danse comme espace rejouant le corps individuel et collectif, afin de fissurer des formes, systèmes et structures figés en vue de poser d’autres perspectives.

À compter du 7 mars, les ateliers se répartissent donc en cinq grandes thématiques qui servent chacune à finaliser la co-construction de l’Opérette, mais également à son tournage et à sa restitution : chant, danse, décors, maquillage, musique.

Il est possible de participer de façon continue ou discontinue aux ateliers en fonction de vos disponibilités et envies.

Un calendrier des cours programmés est téléchargeable ici,
et toutes les informations sont disponibles sur la page facebook de l'Ecole de Marinella Senatore.

 

Renseignements et inscriptions auprès de Sarah Papon
au 01 53 56 15 90 ou à s.papon@leslaboratoires.org


 


 

 


Le Journal des Laboratoires 2015 2016

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Le Journal des Laboratoires 2015 2016



The yearly publication Le Journal des Laboratoires is the fruit of the engaging events and talks that have taken place and the forms and reflections produced at Les Laboratoires d'Aubervilliers over the course of 2015, with the artists and researchers in residency at Les Laboratoires or those invited to participate in specific events. The Journal is composed of four distinct sections, setting out the main orientations pursued over the course of the year: artist Yael Davids’s project on the distancing of geography and identity (section B), an exploration and interrogation of new practices in cinema and dance (cahier C), and learning at the heart of art’s stakes (section D). The opening section (section A) is, for its part, devoted to Le Printemps des Laboratoires, a research programme we develop every year in connection with workshops and other discussion- and performance-based public events which aim to engage collectively with a contemporary question that in our view urgently needs to be posed in the current social, political and artistic context. This year, Le Printemps des Laboratoires engaged with « Performing Opposition », or how we might use the strategies of art and performance to take hold of public and political space in order to develop an operative critical space.

Alexandra Baudelot,
Dora García et
Mathilde Villeneuve


Le Journal des Laboratoires is available in French at Les Laboratoires d’Aubervilliers (41 rue Lecuyer, 93300 Aubervilliers) and can also be downloaded on our website: http://www.leslaboratoires.org/editions


English version of some articles are available just below :

Cahier B - La distance entre V et W

Nine years, siw words, one text - by Vanessa Desclaux

Objects in Diaspora - by Yael Davids

Ghost Town - by Malkit Shoshan

35' - by Yasmin Eid-Sabbagh


Cahier C - Mouvements et Performance

Film-Performance, Lecture-Performance - by Uriel Orlow

 

 




 

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Le Journal des Laboratoires 2015 2016



L’édition annuelle de ce Journal des Laboratoires est le résultat des passionnantes rencontres et productions de formes et de pensée qui se sont déployées aux Laboratoires entre 2015, en présence des artistes et chercheurs invités en résidence sur plusieurs mois, ou sur des événements plus ponctuels. Composé de quatre cahiers distincts, ce journal souligne un certain nombre d’axes forts développés pendant l’année : le projet autour des dynamiques de distanciation géographiques et identitaires de l’artiste Yael Davids (cahier B), une exploration et un questionnement sur les nouvelles pratiques du cinéma et de la danse (cahier C), et l’apprentissage au coeur des enjeux de l’art (cahier D). Quant à ce premier cahier (cahier A), il est consacré au Printemps des Laboratoires, un programme de recherche que nous développons chaque année autour d’ateliers et d’événements publics discursifs et performatifs pour penser collectivement une question contemporaine qu’il nous semble urgent de poser dans le contexte social, politique et artistique actuel. Cette année, le Printemps portait sur « Performing Opposition », ou comment se ressaisir de l’espace public et politique par les stratégies de l’art et de la performance, afin d’y creuser un espace critique opérant.

Alexandra Baudelot,
Dora García et
Mathilde Villeneuve


Le Journal des Laboratoires est disponible aux Laboratoires d’Aubervilliers (41 rue Lecuyer, 93300 Aubervilliers) et peut également être téléchargeable sur le site internet: http://www.leslaboratoires.org/editions






 

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