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Channel: Les Laboratoires d’Aubervilliers - Les Laboratoires d’Aubervilliers
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UIQ - un projet multiforme

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À la suite de leur exposition «it took forever getting ready to exist» à The Showroom à Londres, visible du 12 févier au 28 mars 2015, et dans le cadre de leur résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers, Silvia Maglioni et Graeme Thomson souhaitent développer et partager un espace expérimental pour explorer de nouvelles voies de recherche et des formes d'engagement collectif inspiré par le moteur du film de science-fiction non réalisé de Félix Guattari, Un Amour d'UIQ : l'Univers Infra-quark.

Dans le scénario de Félix Guattari, UIQ, une force 'alien' invisible venant d'une dimension parallèle, rentre en contact et contamine une communauté de marginaux ('naufragés d'une nouvelles catastrophe cosmique'), tout en interférant simultanément avec les réseaux mondiaux de communication, tandis qu’il commence à désirer et développer une conscience et une forme (un visage, un corps, une langue) pour communiquer avec le monde de ses hôtes.

Guattari commença à travailler sur le projet au début des années 1980, initialement en collaboration avec le cinéaste indépendant américain Robert Kramer. La vision radicale de Félix Guattari d'un cinéma populaire subversif l'occupa par intermittence durant les sept années suivantes, tandis que sa notion d'un Univers Infra-quark machinique suggère un fascinant relai science-fictionnel pour la recherche théorique de ses dernières textes, Cartographies schizoanalytiques et Chaosmose, ainsi que une connexion inframince à son parcours militant - de son implication au sein du mouvement italien Autonomia à son engagement auprès des radios libres et de la Psychothérapie Institutionnelle.

En travaillant avec la condition paradoxale de la non-réalisation comme quelque chose d’à la fois déjà et pas encore présente, un champ potentiel des formes et des forces en mouvement, Silvia Maglioni et Graeme Thomson ont développé de nombreuses variations autour de l'Univers Infra-quark, depuis l'édition du script inédit de Guattari, avec la participation de la psychanalyste Isabelle Mangou (Editions Amsterdam, 2012). Ces expérimentations autour de l'idée de la non-réalisation incluent notamment une bande annonce radiophonique pour le film qui manque (Arte Radio, 2012), plusieurs performances et 'un-workshops', le long-métrage In Search of UIQ (2013) et, plus récemment, une tentative de produire le film de Guattari sans film ni caméra, à travers une expérience collective de contamination et partage de visions.

Ce processus cinématographique a évolué au cours d'une série de «seeances» organisés dans différentes villes d'Europe (2013-2015), dont l'une a eu lieu aux Laboratoires d'Aubervilliers en janvier 2015. Entrant parfois dans l'état hypnagogique d'une hypnose collective, les participants ont habité une zone de temporalité autonome où, en réponse à des séquences centrales du script, ils sont devenus les hôtes, récepteurs et émetteurs d'UIQ, contaminant l'autre tour à tour avec leurs propres visions et idées du film de Guattari et de manifestations possibles de l’Univers Infra-quark.
Des fragments enregistrés de ces «seeances» ont ensuite été recombinés dans une installation sonore polyphonique, «UIQ (the unmaking-of)», venant constituer la pièce centrale de l'exposition à The Showroom. Composée d'une myriade de voix et des signaux électroniques, cette œuvre offre l’aperçu d'un film qui manque et d’un univers qui, bien qu'invisible, pourrait commencer à affecter la vision des auditeurs.

L'espace-temps particulier tout à la fois des «seeances» et de cette oeuvre sonore sera le point de départ vers de nouvelles formes et protocoles d'investigation de l’Infra-quark que Silvia Maglioni et Graeme Thomson vont développer au cours de leur résidence aux Laboratoires, qui commence à l'automne 2015 – inspirés par le film de Guattari mais déjà au-delà ou bien en dessous de son cadre.



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Publication
http://www.editionsamsterdam.fr/un-amour-duiq/

Bande annonce radiophonique pour un film manquant
http://www.arteradio.com/son/616182/un_amour_d_uiq/

Film In Search of UIQ
http://www.phantom-productions.org/films/in-search-of-uiq/

Exposition personnelle 'it took forever getting ready to exist'
http://www.theshowroom.org/programme.html?id=1998



Vue de l'exposition 'it took forever getting ready to exist', à The ShowRoom à Londres


UIQ - a multiform project

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Following on from their exhibition 'it took forever getting ready to exist' at The Showroom Gallery (London, 12 February-28 March 2015), for their residency at Les Laboratoires d'Aubervilliers Silvia Maglioni and Graeme Thomson wish to develop and share an experimental space in which to explore new lines of research and forms of collective engagement inspired by the motor of Félix Guattari's unmade science-fiction film Un Amour d’UIQ – the Infra-quark Universe.

In Guattari’s original script, UIQ, an invisible alien force from a parallel dimension, makes contact with and contaminates a community of outsiders while simultaneously interfering with global communications networks, as it begins to develop consciousness and to desire a form for itself (a face, a body, a language) commensurate with the world of its hosts.

Guattari began work on the project at the beginning of the 1980s – initially in collaboration with US independent filmmaker Robert Kramer – and his radical vision for a subversive popular cinema would occupy him on and off for the next seven years, while his notion of a machinic “Infra-quark” Universe suggests an alluring science-fictional relay to the theoretical research that informed Guattari’s last major works, Schizoanalytic Cartographies and Chaosmosis, as well as connecting to his militant activities – from his involvement with the Italian Autonomia movements to free radio and Institutional Psychotherapy.

Working with the paradoxical condition of the unmade as something both already and not yet present, a potential field of shifting forms and forces, Maglioni and Thomson have developed a number of variations around UIQ, beginning from their editing and designing a publication of the original script, with the collaboration of psychoanalyst Isabelle Mangou (Editions Amsterdam, 2012). These include a radio trailer for the missing film (Arte Radio, 2012), several performances, talks and un-workshops, their own film In Search of UIQ (2013) and, most recently, an attempt to produce Guattari's film without filming a single scene, through a collective experience of contamination and envisioning.

This cinematic process evolved during a series of "seeances" held in different cities in Europe, one of which took place in Les Laboratoires d'Aubervilliers in January 2015. At times entering into the hypnagogic state of a collective hypnosis, participants inhabited a zone of autonomous temporality where, in response to key sequences from the script, they became the hosts, receivers and transmitters of UIQ, contaminating each other in turn with their own visions and ideas of Guattari’s film and of UIQ’s possible manifestations, both within and beyond its limits.
Fragments of these seeances were then recombined into a polyphonic soundwork, 'UIQ (the unmaking-of)', installed as the central piece of Maglioni and Thomson's Showroom exhibition. Composed of myriad voices and electronic signals, this work offers glimpses of a missing film and universe that, though invisible, may begin to affect the listeners' own vision.

The peculiar time-space of both the seeances and the soundwork mark a starting point for research towards new forms and protocols of Infra-quark investigation which Maglioni and Thomson will develop during their residency at Les Laboratoires, beginning in Autumn 2015 – forms suggested by, but at the same time going beyond and perhaps even subverting, the frame of Guattari’s film.


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Publication
http://www.editionsamsterdam.fr/un-amour-duiq/

Bande annonce radiophonique pour un film manquant
http://www.arteradio.com/son/616182/un_amour_d_uiq/

Film In Search of UIQ
http://www.phantom-productions.org/films/in-search-of-uiq/

Exposition personnelle 'it took forever getting ready to exist'
http://www.theshowroom.org/programme.html?id=1998



View of the solo show 'it took forever getting ready to exist', at The ShowRoom in London

UIQ (the unmaking-of) ― light enough to see by

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UIQ (the unmaking-of)
light enough to see by

par Graeme Thomson et Silvia Maglioni

 


UIQ (the unmaking-of) est une pièce électroacoustique spatialisée que Graeme Thomson et Silvia Maglioni ont créée autour du scénario non réalisé du film de science-fiction de Félix Guattari : Un amour d'UIQ. En travaillant cette condition paradoxale de la « non-réalisation » comme quelque chose étant à la fois déjà et non encore présent, comme un champ potentiel de formes et de forces en mouvement constant, les cinéastes ont cherché à produire le film de Guattari à travers une expérience collective de « tournage » de visions , sans pour autant filmer une seule scène.

En se demandant comment donner forme au film ainsi qu’à l'entité désincarnée de son personnage central, UIQ (l'Univers Infra-quark) - qui, selon Guattari, n'a pas d'identité fixe ni des limites spatiales ou temporelles - Silvia Malgioni et Graeme Thomson ont ainsi tenu dans plusieurs villes (dont une aux Laboratoires d'Aubervilliers) un certain nombre de seeances. Les participants étaient invités à devenir les récepteurs, les hôtes et les émetteurs de UIQ, contaminant chacun de ses propres visions du film de Guattari et des manifestations possibles de UIQ, tant au-dedans qu’au-delà les limites du scénario.

La pièce sonore recombine des fragments enregistrés de ces seeances dans une composition à 75 voix, que les artistes ont tissés ensemble avec des signaux électroniques et des field recordings traités, des éléments circulant dans l'espace, offrant des aperçus d'un film manquant et d’un univers qui, bien qu'invisible, pourrait commencer à affecter la vision des auditeurs.

Initialement installée à The Showroom à Londres en février-mars 2015, lors de l’exposition personnelle des deux artistes, “It took forever getting ready to exist”, actuellement présentée à Casco à Utrecht dans le cadre de l’exposition collective “We are the Time Machines”, la pièce sonore sera activée aux Laboratoires d’Aubervilliers dans une forme spécialement conçue pour l’occasion : light enough to see by.






La pièce a été co-produite par The Showroom (Londres) et The Otolith Collective (Londres), avec le soutien de l’Arts Council England et de Fluxus. Les seeances ont été accueillies et soutenues par black tulip/espacio practico (Barcelona), ZdB (Lisbonne), Univerzita Karlova/Druna (Prague), no.w.here (Londres), Casco (Utrecht), Les Laboratoires d’Aubervilliers (Aubervilliers) et Bulegoa z/b (Bilbao), et par tous les voyants qui ont donné de leur temps et partagé leurs visions.



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photos :
1. courtesy Silvia Maglioni et Graeme Thomson - tous droits réservés
2 à 5. Vues de l'activation de la pièce sonore le vendredi 22 janvier 2016 aux Laboratoires d'Aubervilliers - tous droits réservés/MLL

 

UIQ (the unmaking-of) ― light enough to see by

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UIQ (the unmaking-of)
light enough to see by

par Graeme Thomson et Silvia Maglioni

 


UIQ (the unmaking-of) is a spatialized electro-acoustic soundwork that Graeme Thomson and Silvia Maglioni have created around Félix Guattari’s unmade science-fiction screenplay, Un Amour d'UIQ. Working with the paradoxical condition of the unmade as something both already and not yet present, a potential field of shifting forms and forces, the filmmakers have sought to ‘produce’ Guattari's film through a collective experience of envisioning, without filming a single scene.

Wondering how to give shape to the film and to the bodiless entity of its central character, UIQ (the Infra-Quark Universe) - that according to Guattari has no clear sense of identity nor spatial or temporal limits - Silvia Maglioni and Graeme Thomson held a number of seeances in several different cities (including one at Les Laboratoires d'Aubervilliers). They invited participants to become the receivers, hosts and transmitters of UIQ, contaminating each other in turn with their own visions and ideas of Guattari’s film and of UIQ’s possible manifestations, both within and beyond the limits of the screenplay.

The soundwork recombines recorded fragments of these seeances in a composition of 75 voices, woven together with electronic signals and processed field-recordings, elements that circulate in the space, offering glimpses of a missing film and universe that, though invisible, can begin to affect the listener's vision.

Originally installed at The Showroom, London for the artists' solo exhibition it took forever getting ready to exist, and currently on show at Casco, Utrecht as part of the collective exhibition We are the Time Machines, the soundwork will be presented at Les Laboratoires d'Aubervilliers in a specially conceived, site-specific form: light enough to see by.






The work was co-commissioned by The Showroom and The Otolith Collective, with the support of Arts Council England and Fluxus. Seeances were hosted and supported by black tulip/espacio practico (Barcelona), ZdB (Lisbon), Univerzita Karlova/Druna (Prague), no.w.here (London), Casco (Utrecht), Les Laboratoires d’Aubervilliers (Aubervilliers) and Bulegoa z/b (Bilbao), and by all the seers who gave their time and visions.



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photos :
1. courtesy Silvia Maglioni et Graeme Thomson - all right reserved
2 à 5. View of the activation of the soundwork Friday 22nd January 2016 at Les Laboratoires d'Aubervilliers - all right reserved/MLL

 

Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #8

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4. Février 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 4 février 2016, 16h18h



Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.


Atelier # 8


A l'occasion du prochain atelier de lecture, jeudi 4 février, nous proposons d'échanger autour du texte de Tim Ingold, Une brève histoire des lignes (Éditions Zones Sensibles, Belgique) en nous attachant plus particulièrement au chapitre 3 : « Connecter, traverser, longer ». Le texte original fut publié  en 2007, sous le titre Lines: A Brief History (Éditions du Routledge, UK).

Tim Ingold est un anthropologue anglais contemporain (né en 1948) dont les méthodes hors normes, aux frontières de la phénoménologie, des sciences de la nature et des arts, sont autant de manières d’explorer notre environnement. Il pratique l’anthropologie selon les méthodes du métier à tisser.

Auprès d’autres (Latour, Descola, Viveiros de Castro) son anthropologie, formulée à l’ère de l’anthropocène, abolit le dualisme nature/culture, et avec lui son cortège d’oppositions entre humain et non-humain, sujet et objet, individu et société, acquis et inné, forme et matière. Cette opposition nature-culture est remplacée par la synergie dynamique de l’organisme et de l’environnement. Pour renouer avec le processus de la vie elle-même, l’écologie qu’il énonce restitue la perception animique du monde en plaçant la relation au centre de l’être dont elle est constitutive. Soit, une écologie du sensible, du geste, de l’habileté.

« Nous ne vivons pas dans un certain environnement, nous sommes un ensemble de relations qui nous constituent en même temps qu’elles constituent notre environnement. L’environnement n’est plus simplement ce qui entoure l’organisme mais un domaine d’enchevêtrement. C’est à l’intérieur d’un tel d’enchevêtrement de trajectoires entrelacées que les êtres se développent et poussent le long des lignes de leurs relations. Cet enchevêtrement est la texture du monde. »

À l’instar de Deligny, Ingold fait l’éloge d’une marche sans dessein. A l’inverse du touriste qui se déplace de points en points, refusant la facilité des trajectoires tracées, il nous faut redevenir un voyageur itinérant, un chasseur-cueilleur évoluant au gré des traces que nous découvrons sur notre chemin.

Etayant son texte par de nombreux exemples (des pistes chantées des Aborigènes australiens aux routes romaines, de la calligraphie chinoise à l’alphabet imprimé, des tissus amérindiens à l’architecture contemporaine), Ingold analyse la production et l’existence des lignes dans l’activité humaine quotidienne. 

« Comme l’araignée, comme les peuples des contrées enneigées, nous faisons notre environnement (physique et mental, individuel et collectif) au fil des sentiers que nous y frayons, selon les lignes d’inspirations que nos différents médias tracent constamment en nous. »

Le monde ne peut être perçu que si l’on s’engage dans ses activités. Pour cela il nous faut retrouver du geste (c’est du geste même, intransitif, que nous tirons la plus grande gratification de nos activités) pour tracer des lignes, repriser les fils dans un mouvement continu, à rebours des dynamiques de fragmentation et de détachement engagées par la modernité, redonner de la longueur, du mou, de la dérive, contre les lignes droites, ces raccourcis qu’elle a érigés.

Ingold insiste encore et avec brio sur le fait qu’habiter n’est pas occuper et qu’il nous faut penser l’interpénétration permanente, auquel cas nous demeurons des « ex-habitants ».

 



Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Pierre Simon: p.simon@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).

Labo des Labos

Ateliers de lecture / Psychotropification de la Société

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Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.

Les dates exactes de ces ateliers sont les suivantes : les jeudi 22 octobre 2015, 5 novembre et 19 novembre 2015, 3 décembre et 17 décembre 2015, 7 janvier et 21 janvier 2016, 4 février et 18 février 2016, 10 mars et 24 mars 2016, et pour finir le jeudi 7 avril 2016.

 

Jeudi 22 octobre 2015 - Atelier # 1

Nous avons ouvert ce cycle de lectures le jeudi 22 octobre en étudiant deux textes qui se font écho l’un à l’autre. La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?, de François Gonon, neurobiologiste et directeur de recherche CNRS à l’institut des maladies neurodégénératives, université de Bordeaux, qui démontre comment la Recherche (et les politiques qui la financent) s’accroche à une vision génétique et biologique, nécessairement réductrice, et en ce sens dangereuse, de la maladie psychiatrique. Et, d’autre part, Ne tirez pas sur le messager ! Le mouvement international des entendeurs de voix, de Caroline von Taysen, psychologue spécialisée dans les situations de crise à Berlin, qui relate l’histoire d’Intervoice, la communauté internationale des entendeurs de voix, constituée par des gens en désaccord avec le modèle psychiatrique de la soi-disante schizophrénie. Contre les prescriptions neuroleptiques, un nombre important d’entendeurs de voix revendiquent une relation harmonieuse avec “leurs voix”,  présentant en cela un lien pertinent avec leur vie.

Jeudi 5 novembre 2015 - Atelier # 2

Au cours de ce second atelier, nous avons étudié en présence de Josep Rafanell i Orra deux passages de son livre En finir avec le capitalisme thérapeutique, soin, politique et communauté : l'introduction de la deuxième partie "En finir avec le capitalisme thérapeutique" ainsi que le chapitre 2 de cette même partie, "Fragments : Le communisme de la guérison".

 
Jeudi 19 novembre 2015 - Atelier # 3

Ce troisième atelier a été l'occasion de travailler sur deux textes issus de La perte des sens d’Ivan Illich, penseur de l'écologie politique et figure importante de la critique de la société industrielle, en particulier de la contre-productivité. Originellement parus en 1995 et 1998, ces deux textes ont également été publiés dans un recueil posthume en 2004 : « La société amortelle. De la difficulté de mourir de sa propre mort en 1995 » et « Ne nous laissez pas succomber au diagnostic, mais délivrez-nous des maux de la santé ».


Jeudi 3 décembre 2015 - Atelier # 4

Pour ce quatrième atelier de lecture, nous avons discuté de l’étonnant texte Addict - fixions et narcotextes de la philosophe américaine Avital Ronell, paru aux Etats Unis en 1992 sous le titre anglais de Crack Wars : Literature Addiction Mania. La traduction française parue chez Bayard date de 2009. Et avons abordés à travers les extraits choisis, les questions de liberté,  d’addiction et d’éthique de la décision. Publié en 1992 aux États-Unis, ce livre s’inscrit en réaction à une situation politique précise : quand, à l’apparition du crack, correspond un ethnocide déclaré. Proclamant avec Walter Benjamin « un droit des nerfs », Avital Ronell répond, énervée, un panaché d'essais philosophiques, d’analyses littéraires et de pièces de théâtre. Un livre kaléidoscope, traversé de voix multiples, qui miment, dans sa forme, le fonctionnement addictif dont il est question.

 
Jeudi 17 décembre 2015 - Atelier # 5

Ce cinquième atelier a été l'occasion de recevoir le collectif Dingdingdong pour la présentation des deux textes qui ont été étudiés ce jour-là : le manifeste dingdingdong d'une part et le chapitre 7 de l'ouvrage de Vincianne Despret Au bonheur des morts, Récits de ceux qui résistent (paru en 2015 aux éditions La Découverte), intitulé « Faire confiance aux esprits. Enquête sur les modes d'apostrophe », pp. 155 à 180, d'autre part.


Jeudi 7 janvier 2016 - Atelier # 6

Pour inaugurer l'année 2016, ce sixième atelier de lecture s'est attaché à échanger autour du texte de Fernand Deligny L’Arachnéen, afin notamment de mettre à jour ce qu’il a nommé un « réseau de présences » et continuer à écrire au pluriel les modes d’être au monde. Fernand Deligny (1913 -1996), figure importante de l’éducation spécialisée, se dit poète et éthologue. D’Ivan Illich, il reprend l’idée d’une langue vernaculaire, et comme lui s’insurge contre les enfermements causés par les institutions, en l’occurrence celle de la psychiatrie.
Le texte a été introduit par Bertrand Ogilvie, philosophe et psychanalyste, professeur à l'université de Nanterre et directeur de programme au Collège international de Philosophie et qui a signé la postface de L’Arachnéen.


Jeudi 21 janvier 2016 - Atelier # 7

L'atelier de lecture du 21 janvier a été consacré au texte de Tobie Nathan, Nous ne sommes pas seuls au monde, et plus particulièrement le chapitre 2 : « Psychothérapie et politique. Les enjeux théoriques, institutionnels et politiques de l'ethnopsychiatrie ». Tobie Nathan est un important représentant de l’ethnopsychiatrie en France, dont le mouvement a engagé une déconstruction des pratiques psychanalytiques en vue d’accueillir et de soigner des personnes issues de cultures non-occidentales, pour lesquelles les traitements cliniques s’avéraient inopérants (éthiquement et non performants). En ce sens l’ethnopsychiatrie s’inscrit dans une démarche anti-néocoloniale.


Jeudi 4 février 2016 - Atelier # 8


Jeudi 18 février 2016 - Atelier # 9


Jeudi 10 mars 2016 - Atelier # 10


Jeudi 24 mars 2016 - Atelier # 11


Jeudi 7 avril 2016 - Atelier # 12



Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Clara Gensburger: c.gensburger@leslaboratoires.org


GRIMACES DU RÉEL / publication

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GRIMACES DU RÉEL / LATIFA LAÂBISSI



Depuis une dizaine d’années les pièces de la chorégraphe Latifa Laâbissi sont, par les questions qu’elles abordent, exemplaires sur la scène chorégraphique actuelle. Travaillant les figures ethno-raciales de nos sociétés occidentales, elles exhortent le spectateur à prendre conscience des normes et des hégémonies héritées des imaginaires coloniaux que le spectacle vivant (danse, théâtre, cabaret, musique) a contribué à constituer et à pérenniser.

Premier ouvrage conséquent consacré au travail de Latifa Laâbissi, la monographie GRIMACES DU RÉEL rassemble une dizaine de contributions permettant de saisir les multiples enjeux qui traversent son travail.

Avec les contributions de Gilles Amalvi, Alexandra Baudelot, Bojana Bauer, Carole Boulbès, Emmanuelle Chérel, Anna Colin, Latifa Laâbissi, Isabelle Launay, Nadia Lauro, Barbara Rodriguez Muñoz.

Informations techniques et commande de l'ouvrage






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Introduction

Entretien avec Latifa Laâbissi
par Alexandra Baudelot



Alexandra BAUDELOT— Histoire par celui qui la raconte, c’est d’abord un titre, un titre programmatique comme c’est souvent le cas dans tes pièces. Celui-ci s’inspire du film de Godard Histoire(s) du cinéma. La phrase d’origine telle que citée dans le film de Godard est : « L’histoire, pas celui qui la raconte. » Le titre de Godard met en avant le principe de base de la discipline historiographique, à savoir que la subjectivité de l’historien doit nécessairement s’effacer afin de permettre l’objectivité de son analyse. Pourtant, dans le contexte du cinéma, de la photographie et du spectacle vivant – puisque c’est à partir de là que parle ta pièce –, cette vérité appelle son sujet, elle est dite à la première personne, l’objectivité de l’histoire n’est ici racontable qu’investie subjectivement par une personne qui s’exprime à la première personne du singulier.
C’est donc assez naturellement, et forte de ce constat que tu réinterprètes le titre de Godard, que tu laisses clairement entendre que la question de l’Histoire sera ici abordée sous l’angle du récit, de la fiction et de l’autofiction, qui sont essentiels dans la constitution de ton processus créatif. Nous pouvons donc commencer par le commencement, le titre, le récit, la fiction.

Latifa LAÂBISSI— C’est un très bon point de départ. Quand je me suis déterminée pour trouver des formes de mise au travail et de matériau qui fassent récit, je me suis orientée vers des outils très différents et je me suis autorisée à chercher des modalités de récits performatifs. Ce merveilleux projet réalisé par Godard, Histoire(s) du cinéma, m’a beaucoup stimulé à plus d’un titre. J’ai été particulièrement attentive aux modalités d’énonciation dont il fait usage, notamment avec ses affichages de mots, qui prennent sens également dans la façon dont les syllabes s’accrochent les unes aux autres. Le mélange d’archives historiques et cinématographiques présent dans son film a été aussi stocké quelque part dans une zone de désirs et d’imaginaire qui a ressurgi au moment de chercher la façon dont des matériaux pouvaient faire récit. Le titre Histoire par celui qui la raconte me correspond bien. C’est encore un titre tout en camouflage, une surface de projection et une modalité de réinterprétation : il n’y a pas un sens figé du récit mais une multiplicité d’interprétations. Parmi les sources qui m’ont inspirée, il y avait aussi cette phrase dont je ne me souviens plus d’où elle est extraite, disant en substance que l’Histoire avec un grand H est un mensonge répété suffisamment de fois pour qu’on finisse par y adhérer. Ce qui fait vérité, c’est ce qu’on accepte de regarder depuis le même angle. C’est cette épreuve-là, choisie parmi d’autres, qui sera celle par laquelle s’énoncera une vérité.

A.B.— La singularité du traitement de l’angle que tu abordes dans cette pièce, celle notamment de la préhistoire et de ses modes de représentation comme une sorte de corpus d’images puisées dans un imaginaire collectif, perturbe d’autant plus cette approche consentie que nous nous faisons de l’Histoire.

L.L.— Également puisée dans le registre cinématographique, je me suis beaucoup inspirée de l’approche subjective du récit telle qu’on la retrouve dans le film Rashômon d’Akira Kurosawa. C’est cette source qui m’a conduite à l’élaboration des tableaux vivants. Dans le traitement de l’« Histoire », il y a ici celle de la préhistoire, explorée comme un corpus très largement partagé et donc plus assimilable par un plus grand nombre de personnes. Avec le film Three Ages de Buster Keaton et plus particulièrement la partie « Stone Age », cela a redoublé mon désir de jouer avec les matériaux, comme des enfants qui se disent entre eux : « Et si on jouait à la préhistoire », et de ne pas s’encombrer de la peur d’une forme de littéralité. Au cours de longues improvisations à partir de ces éléments, ce qui m’a le plus intéressée, c’est l’imaginaire d’un récit vocal, d’un cri qui surgirait en deçà du langage, et de soustraire l’image pour ne garder que la bande-son. Je souhaitais également garder tout ce qui nous a mis, Jessica Batut, Robert Steijn et moi, au travail pour la construction de cette bande-son, c’est-à-dire les cris, qui construisent une vraie partition physique pensée. Cela se passe dans le noir mais nous avons tout un récit de corps et d’espace qui structure cette partition. Nous ne nous sommes pas mis derrière un pupitre pour commencer à crier. C’est une partition écrite. Nous avons gardé l’espace physique qui traversait cette partition, auxquels s’est ajoutée l’obscurité. Je n’arrivais pas à résister à cette idée – peut-être au final difficile à lire pour le public – de monter des matériaux ensemble en passant de manière assez brute d’une partition sonore dans le noir à l’ouverture sur le plateau de la présence de Jessica et de son texte. Ce découpage très fragmenté des récits a peut-être posé question, cette pièce ayant moins trouvé son public, et en même temps, je n’arrivais pas à résister à ça : chaque matériau valait en soi comme des expériences sur le récit. Je ne parvenais pas à me dire qu’il fallait que tout ça soit cousu par une sorte de magie dramaturgique pour que cela construise un récit unifié. J’aimais bien que ces fragments se décrochent les uns des autres sans offrir une lecture globale. Dans le processus même du travail, j’avais l’impression qu’on pouvait échapper à la nécessité de construire cette lecture globale.

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Pour lire la suite, vous pouvez commander l'ouvrage ici.



Psychotropification de la Société

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Le Printemps des Laboratoires #4


Le Printemps des Laboratoires est une proposition curatoriale formulée par Dora García, Alexandra Baudelot et Mathilde Villeneuve, codirectrices des Laboratoires d’Aubervilliers. Il s'agit d'une programmation qui se déploie toute l’année via ateliers et évènements publics (projections de films, tables rondes, performances, etc) relatifs à une problématique particulière, afférente à l’art mais débordant son cadre. 

Ce projet construit tout au long de l’année un public “concerné” (chacun est invité à y prendre part, habitants d’Aubervilliers, étudiants, amateurs, experts) qui puisse échanger et mettre en partage ses points de vue et ses expériences. Il s’achève au printemps par un rendez-vous public offrant une mise en perspective finale à une échelle internationale. Il aura lieu cette année les 4 et 5 juin 2016.

Le Printemps des Laboratoires est une plateforme de travail collective qui privilégie les expériences de l’art et du politique à ses représentations, la circulation et la confrontation des idées à leurs formes de transmission autoritaire. Il est un endroit de développement transversal et critique des différents projets menés par les artistes des Laboratoires d’Aubervilliers. Il offre enfin la possibilité d’observer et de penser, depuis un contexte artistique, les questions sociales et politiques actuelles.

La première édition du Printemps des Laboratoires (2013), abordait sous l’intitulé "Commune, Commun, Communauté",  la question des communs. La seconde édition (2014), "Ne travaillez jamais!", posait celle des relations qui unissent l’art et le travail, tandis que la troisième édition, “Performing Opposition” (2015) explorait l’art dans sa relation à la “polis” à contre courant des pouvoirs institués, la question de performer l’espace public y étant centrale.

Cette quatrième édition du Printemps s’intéressera au mouvement exponentiel des prescriptions et de la consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques, pour notamment réfléchir aux effets de normalisation et de contrôle que cela implique, et plus globalement explorer le rapport que la société entretient à la maladie et la folie.

Les ateliers de lecture qui, comme chaque année, accompagnent la préparation de cette édition du Printemps des Laboratoires ont débuté le jeudi 22 octobre 2015, dont le calendrier des dates est disponible ici.

 


Atelier de lecture "Psychotropification de la société" #7

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21. Janvier 2016 - 16:00» 18:00
Jeudi 21 janvier 2016, 16h-18h



Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».

Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une  idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.

Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.


Atelier # 7

« Nous n’en avons pas fini avec le colonialisme ! Car le problème de la pratique de la psychothérapie, en temps de mondialisation, reste tout de même celui-ci : comment, sans renier ma tradition de rationalité, faire en sorte que mes pratiques et les concepts qui en rendent compte ne fassent pas insulte à ceux qui ont d’autres racines, d’autres référents, d’autres objets » - Tobie Nathan

Nous vous proposons d'étudier un texte de Tobie Nathan, Nous ne sommes pas seuls au monde, lors du prochain atelier de lecture du 21 janvier, à 16h, et plus particulièrement le chapitre 2 : « Psychothérapie et politique. Les enjeux théoriques, institutionnels et politiques de l'ethnopsychiatrie ».

Tobie Nathan est un important représentant de l’ethnopsychiatrie en France – domaine de recherche qui se situe au croisement de la psychologie clinique et l’anthropologie culturelle. Le mouvement a engagé une déconstruction des pratiques psychanalytiques en vue d’accueillir et de soigner des personnes issues de cultures non-occidentales, pour lesquelles les traitements cliniques s’avéraient inopérants (éthiquement et non performants). En ce sens l’ethnopsychiatrie s’inscrit dans une démarche anti-néocoloniale.

Dans Nous ne sommes pas seuls au monde, Tobie Nathan revient sur son parcours, son expérience, les calomnies dont il fut victime mais également ses interrogations et les avancées d’une science encore jeune. En sept chapitres, le lecteur découvre un chercheur qui ne s’arrête pas aux expériences empiriques et se défie des interprétations. A l’aide de nombreux cas cliniques, il explique les difficultés de cette pratique : Qu’est-ce que l’exil? une souffrance, une richesse? Qu’est-ce que l’attachement à une langue, à des lieux, à des divinités, dans un pays où la liberté signifie être « délié » ?

Ce livre, préfacé par Isabelle Stengers, s'inscrit dans notre recherche en ce qu’il raconte la nécessaire déconstruction des injonctions universalisantes de la psychanalyse (structurée autour notamment du binôme patient/médecin), par le fait d’ouvrir la consultation au collectif et à des formes plurielles d’interventions et d’expertises (ne serait-ce qu’en impliquant un traducteur), faire de la place aux invisibles et ne pas chercher à séparer les gens de leur ombre pour les faire devenir des « quiconque », constituer le patient en expert, apprendre de lui, le considérer non pas comme celui qui est en demande d’aide mais comme auxiliaire de compréhension des mécanismes de « forces réelles » que le thérapeute découvre avec lui. Mais aussi, qui l’aide à identifier et à penser, à apprécier les guérisseurs tels des confrères et non des concurrents, à se sentir embarqué dans une aventure risquée et commune…  enfin, et pour reprendre ses mots, « considérer les êtres avec sérieux peuple la vie, s’orienter à partir d’allégories vide le monde ».

« Nous ne sommes pas seuls au monde » – c’est par cette formule qu’en Afrique de l’Ouest on reconnaît l’action des esprits qui viennent perturber la vie des humains. Dans le cadre d’une psychothérapie, tous les patients doivent être pris en compte, écoutés et aidés comme des témoins et non comme des victimes, à partir de leurs forces et non de leurs faiblesses. Ils sont dès lors tenus pour des experts de leur propre souffrance : toxicomanes, migrants, anciens membres de sectes… deviennent ainsi acteurs de leur thérapie.

Le texte sera présenté par Mathilde Villeneuve, co-directrice des Laboratoires d'Aubervilliers, en ouverture de cet atelier.

 

Pour consulter un résumé des ateliers précédents ainsi que des textes ayant été précédemment étudiés, vous pouvez vous reportez à la synthèse des Ateliers de lecture / Psychotropification de la Société.


Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Clara Gensburger: c.gensburger@leslaboratoires.org


Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).

Labo des Labos

The Depth and the Ply / Day #1

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19. Février 2016 - 19:00» 23:00
Vendredi 19 février 2016, 19h

 

The Depth and the Ply
Launch of the online issue
Site 0: Castalia, the game of ends and means (glass-bead.org)



Friday 19th Febuary 2016


7:00 pm  -  Presentation of the projet by Glass Bead represented by Fabien Giraud, Jeremy Lecomte, Vincent Normand, Ida Soulard and Inigo Wilkins


7:30 pm  -  Projection of the film "The Scroll" by Metahaven


9:00 pm  -  Musical performance by Yoneda Lemma aka Katrina Burch




 



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The Depth and the Ply / Jour #1

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19. Février 2016 - 19:00» 23:00
Vendredi 19 février 2016, 19h

 

The Depth and the Ply
Lancement du site en ligne
Site 0: Castalia, le jeu des fins et des moyens (glass-bead.org)



Vendredi 19 février 2016


19h00  -  Présentation du projet par Glass Bead représenté par Fabien Giraud, Jeremy Lecomte, Vincent Normand, Ida Soulard et Inigo Wilkins


19h30  -  Projection du film The Sprawl de Metahaven


21h00  -  Performance musicale par Yoneda Lemma aka Katrina Burch




 

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The Depth and the Ply / Day #2

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20. Février 2016 - 15:00» 22:00
Saturday 20th February 2016, 3:00 pm



The Depth and the Ply
Launch of the online issue
Site 0: Castalia, the game of ends and means (glass-bead.org)


Saturday 20th February 2016

3:00 pm  -  Presentation of the day by Glass Bead

3:30 pm  -  Why a Rationalist Art? par Suhail Malik

The malaise of contemporary art is by now commonly acknowledged. Beyond the diagnostics of art’s recent and still prevalent conditions, counterproposals are needed for what art might do and, consequently, what it has to be. The recent vindication of rationalism offers one particularly compelling countermanding of contemporary art. It is particularly significant if the concern is to establish criteria for art that are binding yet expansive, obtaining societal traction by extending art beyond the internal concerns of the artworld. Yet, as this presentation will propose, philosophically organised deontologies can not provide the criteria needed for art. As an institutionally-constructed praxis, art is constituted by a risk rationality that abrogates conceptually organised commitments. The question that arises is then: what kind of rationality should art operationalise?

4:00 pm  -  Xenofeminist Manifesto presented by its authors, the collective Laboria Cuboniks, represented by Patricia Reed et Katrina Burch

Laboria Cuboniks will outline some methodological propositions following the demands mapped out in her Manifesto (released in 2015). Answering to the rhetorical question posed by Gilles Châtelet “Can one extract a part from the whole without leaving scars?”, Cuboniks takes up what could be called the ‘geometrical ommission’ from much of post-structuralisms’ derivative disciplines that limit the potential of particularisms (points) by assuming one can properly identify them in isolation, divorced from their field conditions. Following the integrative approach endemic to a synthetic procedure, she will argue for the necessity of an epistemic gluing operation to adequately describe the types of complex, contemporary objects that define our time (extra-local/temporal objects), requiring new cognitive approaches in order to afford suitable modes for their episto-politicization.

4:30 pm  -  Panel with Suhail Malik, Laboria Cuboniks and Glass Bead followed by a discussion with the audience

6:00 pm  - Break


6:15 pm  -  Public conversation between Tristan Garcia and Christopher Priest


8:00 pm  -  Break


9:00 pm  -  Musical performance by Tarek Atoui

 

 

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The Depth and the Ply / Jour #2

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20. Février 2016 - 15:00» 22:00
Samedi 20 février 2016, 15h



The Depth and the Ply
Lancement du site en ligne
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Samedi 20 février 2016

15h00  -  Ouverture de la journée par Glass Bead

15h30  -  Pourquoi une Art Rationaliste ? par Nuhail Malik


16h00  -  Manifeste Xénoféministe présenté par ses auteures, le collectif Laboria Cuboniks, représenté par Patricia Reed et Katrina Burch


16h30  -  Table ronde avec Suhail Malik, Laboria Cuboniks et Glass Bead suivie d'un échange avec le public


18h00  - Pause


18h15  -  Conversation publique entre Tristan Garcia et Christopher Priest


20h00  -  Pause


21h00  -  Performance musicale de Tarek Atoui

 



 

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Intervention #1 / Sonia Chiambretto, Yoann Thommerel, Philippe Artières et Anne-Sarah Huet

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12. Février 2016 - 19:00» 23:00
Vendredi 12 févier 2016, 19h






Pour la première ouverture publique de leur résidence entamée aux Laboratoires d’Aubervilliers, Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel, en association avec le Groupe d’Information sur les Ghettos (g.i.g.), présentent le « QUESTIONNAIRE N°1 », écrit avec le concours des habitants d’Aubervilliers. Pour cette soirée, ils invitent par ailleurs Philippe Artières, historien et écrivain, et Anne-Sarah Huet, économiste et poète. Entre conférence, lectures et performances, ils préposeront tous les quatre une restitution de leurs recherches et une interprétation de documents extraits du fonds d’archives constitué par le g.i.g.


Centre aux missions modulables pour certains, difficilement situable, boîte noire pour d’autres, le g.i.g rassemble documents textuels, sonores ou visuels sur les ghettos, et se définit comme un ensemble ouvert : « Pour tout point a de E : tout sur-ensemble d'un voisinage de a est lui-même voisinage de a ; l'intersection de deux voisinages de a est elle-même un voisinage de a ; E est un voisinage de a ; tout voisinage de a contient a ; pour tout voisinage V de a, il existe un voisinage W de a tel que V soit voisinage de chacun des points de W ».

En résidence aux Laboratoires en 2016, Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel fondent in situ un nouveau groupe d’information composé d’habitants d’Aubervilliers dont les modalités d’actions sont notamment la création de protocoles d’enquêtes et de leurs modes de circulation : diffusion, récoltes de données, traitements.




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Séminaire "Pratiques de soin et collectifs" - Rencontre #2

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25. Février 2016 - 19:00» 21:00
Jeudi 25 février 2016, 19h



Collectifs de personnes « expertes par expérience » :
Qu’est-ce que ça change dans les pratiques des professionnels
de la psychiatrie ?




Lors de cette seconde rencontre, nous tenterons d’articuler l’expérimentation collective des personnes vivant l’expérience singulière de l’entente des voix, avec celle de professionnels du soin qui ont prolongé ce que dans les années 70 avait été appelé la « psychiatrie démocratique ».

D’un coté, avec le réseau français sur l’entente des voix (REV) et le projet ICARUS, une logique d’émancipation qui passe par un refus du diagnostic psychiatrique, par un nouveau mode d’existence de l’expérience, par l’entraide entre pairs. De l’autre, une logique inclusive de la spécificité de la souffrance psychique dans la communauté. Entre la logique d'emancipation et l'institution, il y a souvent conflit. L'invention de nouveaux « savoirs par expérience », se heurte inévitablement aux savoirs institués des professionnels. Est-il possible de sortir du conflit entre l’institution et ces processus d'empowement? Des alliances sont-elles possibles ?

Nous compterons avec la présence de Yann Derobert, co-fondateur de REV, avec celle de P’itcarus, co-animateur du projet ICARUS, de Charles Burquel, psychiatre et Mounia Ahammad, infirmière, tous deux animateurs de plusieurs expériences institutionnelles à Bruxelles (L’Autre lieu, Pianocktel…).



Entrée libre, sur inscription à reservation@leslaboratoires.org
ou au 01 53 56 15 90



photo : Xavier Ribas, Diumenge / Barcelona Picture 16, 2007





Labo des Labos

Appel à Participation

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L'ÉCOLE DE MARINELLA SENATORE


La pratique artistique de Marinella Senatore se caractérise par la participation active du public. Partout où elle est invitée, Marinella Senatore convoque des communautés entières, qu’elle implique massivement dans ses projets, amenant chacun à révéler son potentiel créatif et à reconstruire un dialogue entre histoire orale, culture et structures sociales.

En 2013, elle fonde The School of Narrative Dance, une école itinérante et gratuite proposant un système d’éducation alternatif basé sur l’émancipation et l’autoformation. Sans lieu physique défini, le projet apparaît sous différentes formes selon les espaces qu’il occupe temporairement. Cette école multidisciplinaire se focalise sur la narration et offre un large éventail d’« expériences » et de leçons sur la littérature, l’histoire orale, la menuiserie, l’histoire de l’art, l’artisanat, la photographie, l’arithmétique, le théâtre, la danse, etc. Elle peut rassembler plusieurs groupes et communautés pour célébrer la grande variété de compétences et de talents que chacun peut offrir ou développer. L’école a déjà vu la participation de milliers de personnes dans plus de sept pays, dont des activistes politiques, des artisans, des analphabètes, des étudiants, des femmes au foyer, des syndicats, des sociétés de secours mutuel, des retraités, des enseignants.

À Aubervilliers, l’artiste propose de déployer avec les albertivillariens cette plateforme ouverte. Le projet s’élaborera au gré d’ateliers ouverts à tous qui sont entre autre intitulés « dramatique », « langage et cinéma », « lire et écrire », « histoire orale ». Et cela afin d'encourager le partage des biens et des activités entre voisins, de penser les « communs » via des situations d’apprentissage réciproque et de tendre vers la co-production d’une oeuvre dont la forme sera déterminée par les participants eux-mêmes (un film? une parade? une radio?)....

La forme et les contours qui se dessineront au fil de l’évolution de The School of Narrative Dance au cours de sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers seront régulièrement relayés sur le site des Laboratoires.

 

Journée Portes Ouvertes

Pour démarrer ce projet collaboratif, Marinella a présenté l'école et les ateliers à tous le samedi 23 janvier 2016 à 14hà l'occasion d'une Journée Portes Ouvertes et autour d'une collation.

 

 

 

 

L'école de Marinella Senatore aux Laboratoires

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Installée aux Laboratoires d’Aubervilliers pour trois mois, L’école de Marinella Senatore, ouvre ses portes au public à compter du mercredi 10 février 2016.

Cette école est l'occasion pour tous de venir partager ses connaissances et savoir-faire et de participer à la création d'une opérette en collaboration avec tous les participants et dont une réprésentation publique aura lieu le samedi 26 mars 2016.


A cet effet, les ateliers suivants ont été créés :

Lumière cinéma //  Lumière théâtre  //  Photos  //  Caméra  //  Son  //  Représentation symbolique  //  Maquillage et Coiffure  //  Costumes  // Décors  //  Chant  //  Danse  //  Musique  //  Écrire l’histoire  //  Théâtre gestuel  //  Tricot  //  Fabrication de bracelets brésiliens  //  Arts plastiques et Céramique  //  Scénographie  //  Feldenkrais  //  Calligraphie chinoise  //  Et, toutes nouvelles propositions de cours sont les bienvenues.


Il est possible de suivre un atelier une seule fois, plusieurs fois ou de venir à tous. Il est également possible de participer aux ateliers sans participer à la création finale qui aura lieu le samedi 26 mars 2016.

Le calendrier en cours de programmation pour les ateliers est le suivant.
Pour plus d'information et pour s'inscrire, venez aux Laboratoires d'Aubervilliers (41 rue Lecuyer 93300 Aubervilliers), ou contactez-nous au 01 53 56 15 90 ou par email à reservation@leslaboratoires.org


A compter du 10 février 2016 :


Tous les lundis de
17h à 19h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir
19h à 21h  -  Atelier d'écriture

Tous les mercredis de
14h à 16h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir
16h à 18h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir

Tous les jeudis de
19h à 21h  -  Atelier d'écriture

Tous les samedis de
13h à 15h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir
14h à 16h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir
15h à 17h  -  Programmation d'un atelier ou d'un cours - à venir
16h à 18h  -  Atelier d'écriture

 

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS
auprès de Sarah Papon et Pierre Simon

sur place au 41 rue Lecuyer 93300 Aubervilliers (Ligne 7 / QuatreChemins)
par téléphone au 01 53 56 15 90
par email à reservation@leslaboratoires.org

 

 

 
photos : courtesy Marinella Senatore / DR

The Depth and the Ply / Biographies

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Christopher Priest est né à Cheshire, Angleterre. Il a commencé à écrire après avoir quitté l’école et est un écrivain depuis 1968. Il a publié treize romans, quatre collections de nouvelles et un certain nombre d’autres livres, notamment des oeuvres critiques, des biographies et des livres de non-fiction pour enfants. Son Roman La Séparation a gagné à la fois le Arthur C. Clarke Award et le BSFA Award. En 1996, Priest a gagné le James Tait Black Memorial Prize pour son roman Le Prestige. Il a été nominé quatre fois pour le Hugo award. Il a gagné de nombreux prix, dont the Kurd Lasswitz Award (Allemagne), le Eurocon Award (Yougoslavie), le Ditmar Award (Australie), et Le Grand Prix de L’Imaginaire (France). En 2001, il a reçu le Prix Utopia (France) pour l’ensemble de son oeuvre. Il a écrit des pièces radiophoniques (BBC Radio 4) et pour la télévision (Thames TV and HTV). En 2006, Le Prestige a été N°1 au US box office dès la première semaine. Il a reçu deux nominations aux Academy Award. Le nouveau roman de Christopher Priest The Gradual sera publié par Gollancz en 2016 et aux USA par Titan Books. Priest est vice-président de la H.G. Wells Society. En 2007, une exposition basé sur son roman The Affirmation a été présenté à Londres. En tant que journaliste, il a écrit des revues et articles pour The Times, Guardian, Independent, New StatesmanScotsman, et de nombreux autres magazines.


d-n-e (Donatas Tubutis & Katrina Burch) est un xxx somnanbule. Qui a un millions de dollars pour les sauver? Katrina, la fille aux un million de dollars et Donata, le garçon aux un million de dollars creusent leur cuisine pour empêtrer leurs proches dans le cauchemar via des étapes qui bouclent.


Laboria Cuboniks (b.2014) est un collectif xénoféministe réparti dans cinq pays et trois continents. Elle cherche à démanteler le genre, à détruire ‘la famille’ et à mettre fin à la ‘nature’ comme garant de positions politique non-égalitariennes. Son nom est un anagramme de ‘Nicolas Bourbaki’, un pseudonyme sous lequel un groupe de mathématiciens français ont travaillé à une affirmation de l’abstraction, de la généralité et de la rigueur en mathématique, au début du 20e siècle. Elle sera représentée par Katrina Burch et Patricia Reed pour cet évènemement.


Metahaven est un studio de design et de recherche basé aux Pays-Bas. Leur travail reflète des questions politiques et sociales dans des objets et medias graphiques. En 2010, leur publication Uncorporate Identityétait une enquête à partir de ce que le Herald Tribune International appelait l’ « objectif et la valeur du design dans une ère neurotique et insidieuse d’instabilité politique ». Les projets de Metahaven incluent Black Transparency, une investigation sur plusieurs années des relations entre transparence et secret. Dans le cadre de ce projet, Metahaven a designé un ensemble de marchandises pour WikiLeaks qui ont été vendues par l’organisation pour éviter le blocage financier qui empêchait l’organisation de recevoir des donations par d’autres moyens. Ils ont récemment reçu le 2013 Cobra Art Prize. Metahaven est affilié au Centre for Design and Geopolitics à l’université de Californie à San Diego. Ses fondateurs, Daniel van der Velden et Vinca Kruk, enseignent à ArtEZ Academy of Arts à Arnhem, au Sandberg Institute d’Amsterdam et à Yale University à New Haven. En 2014, Metahaven a filmé, dirigé et designé City Rising, un court métrage sur “l’internet” et la propagation mondiale d’un travail affectif et précaire capturé par la notion d’amour.


Suhail Malik est co-directeur du MFA Fine Art de Goldsmiths, Londres où il tient la chaire d’études critiques. Il a été en 2012-2015 visiting faculty à CCS Bard, New York. Ses publications récentes et à venir incluent, en tant qu’auteurs, On the Necessity of Art's Exit From Contemporary Art (2016) et 'The Ontology of Finance' dans la revue Collapse 8: Casino Real (2015), et en tant que co-éditeur, Realism Materialism Art (2015), Genealogies of Speculation (2016) et The Flood of Rights (2016).

 
Né au Liban en 1980, Tarek Atoui s’installe en 1998 en France où il étudie l’économie et la musique électro-acoustique. En 2008, il est directeur artistique au STEIM d’Amsterdam, un centre de recherche et de développement des nouveaux instruments de musique électronique. Artiste son et compositeur, Atoui développe une réflexion permanente autour de la notion d’instrument et de l’acte même de la performance en tant que procédé complexe, ouvert et dynamique. Il s’est notamment produit au New Museum à New York (2009/2011), aux Biennales de Sharjah 9 et 11 aux Emirats Arabes Unis (2009/2013), à la documenta 13 de Kassel (2012), à la 8e Biennale de Berlin (2014) et la Fondation Louis Vuitton à Paris (2014/2015).

Né en 1981 à Toulouse, Tristan Garcia est entrée en 2000 à l’Ecole Normale Supérieure. Après avoir travaillé avec Alain Badiou, il a obtenu un doctorat pour une thèse sur le thème de la “représentation” dans les arts humain qu’il a écrit sous la direction de Sandra Laugier. La même année (2011) il a publié sa première nouvelle, La Meilleure Part des Hommes, qui a reçu le prix de Flore. Il a travaillé comme enseignant à l’université d’Amiens tout en continuant sa carrière d’écrivain (Mémoires de la jungle, 2010 ; En l’absence de classement final, 2011 ; Les Cordelettes de Browser, 2012 ; Faber. Le destructeur, 2013 ; 7, 2015). Il a mené d’autres recherches en métaphysiques qui ont menées à la publication de Forme et Objet. Un traité des choses (2014). Il a écrit des essais critiques sur la souffrance animale (Nous, animaux et humains, 2011), la subjectivité politique (Nous, 2016) et une série tv (Six Feet Under. Nos vies sans destin, 2012). Depuis 2015, il est professeur associé de philosophie à l’Université de Lyon-3.


Yoneda Lemma
est une création quasi-causale pour l'exploration abstraite, la recherche expérimentale et une plateforme de productions conçue par l'archéologue, la compositrice/productive et penseuse féministe Katrina Burch qui pratique la musique pour approfondir le jeu de pensée avec l'univers. Les couches harmoniques complexes de Yoneda Lemma creusent le son profondément, déplaçant des éléments soniques d'une fiction à l'autre.


The Depth and the Ply / Biographies

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Christopher Priest was born in Cheshire, England. He began writing soon after leaving school and has been a full-time freelance writer since 1968. He has published thirteen novels, four short story collections and a number of other books, including critical works, biographies, novelizations and children’s non-fiction. His novel The Separation won both the Arthur C. Clarke Award and the BSFA Award. In 1996 Priest won the James Tait Black Memorial Prize for his novel The Prestige. He has been nominated four times for the Hugo award. He has won several awards abroad, including the Kurd Lasswitz Award (Germany), the Eurocon Award (Yugoslavia), the Ditmar Award (Australia), and Le Grand Prix de L’Imaginaire (France). In 2001 he was awarded the Prix Utopia (France) for lifetime achievement. He has written drama for radio (BBC Radio 4) and television (Thames TV and HTV). In 2006, The Prestige was filmed by Warner Bros. Directed by Christopher Nolan, The Prestige went to No.1 US box office in its first week. It received two Academy Award nominations. Chris Priest’s most recent novel The Gradual will be published by Gollancz in 2016, and in the USA by Titan Books,
He is Vice-President of the H. G. Wells Society. In 2007, an exhibition of installation art based on his novel The Affirmation was mounted in London.
As a journalist he has written features and reviews for The Times, the Guardian, the Independent, the New Statesman, the Scotsman, and many different magazines.

d-n-e (Donatas Tubutis & Katrina Burch) is a sleepwalking cru. Who has a million bucks to save them? Million bucks girl Katrina and million bucks boy Donatas excavate their kitchen to entangle their relatives into the nightmare via looping stepping-stones.

Laboria Cuboniks (b. 2014) is a xenofeminist collective, spread across five countries and three continents. She seeks to dismantle gender, destroy ‘the family,’ and do away with nature as a guarantor for inegalitarian political positions. Her name is an anagram of ‘Nicolas Bourbaki’, a pseudonym under which a group of largely French mathematicians worked towards an affirmation of abstraction, generality and rigour in mathematics in the early twentieth century. She will be represented by Katrina Burch and Patricia Reed for this event.

Metahaven is a studio for design and research, based in the Netherlands. Their work reflects political and social issues in graphic design objects and media. The group’s 2010 publication Uncorporate Identity investigated what the International Herald Tribune called the « purpose and value of design in a neurotic and treacherous era of geopolitical instability ». Metahaven’s projects include Black Transparency, a multi-year investigation into the relationship between transparency and secrecy. As part of this project, Metahaven designed a set of merchandise for WikiLeaks that were sold by the organisation to circumvent a financial blockade disallowing the organisation to receive donations via other means. They were recently awarded The 2013 Cobra Art Prize. Metahaven is affiliated with the Centre for Design and Geopolitics at University of California, San Diego. Its founders, Daniel van der Velden and Vinca Kruk, teach at ArtEZ Academy of Arts in Arnhem, at the Sandberg Institute in Amsterdam, and at Yale University in New Haven. In 2014 Metahaven filmed, directed and designed City Rising, a short film about « the internet » and the global spread of affective, precarious labour, captured in the notion of love.

Suhail Malik is Co-Director of the MFA Fine Art, Goldsmiths, London, where he holds a Readership in Critical Studies, and was 2012-15 Visiting Faculty at CCS Bard, New York. Recent and forthcoming publications include, as author, On the Necessity of Art's Exit From Contemporary Art (2016) and 'The Ontology of Finance' in Collapse 8: Casino Real (2015), and, as co-editor, Realism Materialism Art (2015), Genealogies of Speculation (2016), and The Flood of Rights (2016).

Born in Lebanon in 1980, Tarek Atoui moved to France in 1998 where he studied economics and electroacoustic music. In 2008 he worked as artistic director at Steim in Amsterdam, a centre for the research and development of new electronic musical instruments. Today Atoui is a sound artist and composer and is developing a permanent reflection on the concept of the instrument and the act of performance itself as a complex, open and dynamic process. He has also performed at the New Museum in New York (2009/2011); the Sharjah Biennial 9 and 11 in the United Arab Emirates (2009/2013); the dOCUMENTA 13 in Kassel (2012), the 8th Berlin Biennial (2014) and the Fondation Louis Vuitton in Paris (2014/2015).

Born in 1981 in Toulouse, Tristan Garcia entered in 2000 the École Normale Supérieure. After working with Alain Badiou, he was awarded his PhD for a thesis on the subject of « representation » in human arts, which he had written under the supervision of Sandra Laugier. On the same year, he published his first novel, awarded by the Flore Prize : La Meilleure part des hommes (Hate : a romance, translated by Lorin Stein, Faber & Faber, 2011). Working as a teacher at the University of Amiens, he continued his career as a novelist (Mémoires de la jungle, 2010 ; En l’absence de classement final, 2011 ; Les Cordelettes de Browser, 2012 ; Faber. Le destructeur, 2013 ; 7, 2015) and he conducted further researches in metaphysics, leading to the publishing of Forme et Objet. Un traité des choses (Form and Object. A treatise on things, translated by Jon Cogburn and Mark A. Ohm, Edinburgh University Press, 2014). He wrote critical essays about animal suffering (Nous, animaux et humains, 2011), political subjectivity (Nous, 2016) or TV series (Six Feet Under. Nos vies sans destin, 2012). Since 2015, he's an associate professor of philosophy at the University of Lyon-3.


Yoneda Lemma is a quasi-causal brainchild for abstract exploration, experimental research, and a platform for productions, plotted by archaeologist, composer/producer and feminist thinker, Katrina Burch, who practices music to deepen the game of thinking with the universe. Sounding with the universe is a fulcrum for relinquishing human intelligence to earth’s extrinsic evolution. The aesthetic science of digital music ought to give back to earth, for earth affords it an objective position equal to that of any hard science. Yoneda Lemma's complex harmonic layers dig into sound densely, shifting sonic elements from one fiction to another.


 





Présentation

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The Depth and the Ply

 

Glass Bead (www.glass-bead.org) est une plateforme de recherche et une revue dédiées aux transferts de savoirs entre l’art, la science et la philosophie, ainsi qu’à leurs dimensions pratiques et politiques.

Glass Bead a entrepris une année d’enquête sous la forme d’un programme de recherche audio et d’une série d’événements publics. Initiée à New York en avril 2014, cette enquête s'est poursuivit à l'automne de la même année aux Laboratoires d’Aubervilliers.

Pour le lancement de son premier numéro en ligne, intitulé Site 0: Castalia, le jeu des fins et des moyens (glass-bead.org), Glass Bead organise deux soirées de conférences, de projections de films, et de performances musicales aux Laboratoires d’Aubervilliers (Paris) qui seront l'occasion de présenter les perspectives théoriques déployées dans la revue.

Cet événement est programmé aux Laboratoires d'Aubervilliers les vendredi 19 février 2016 à 19h et samedi 20 février 2016 à 15h.




The Depth and the Ply


Le propre de l’humain consiste à entrer dans un jeu articulant des fins et des moyens. Ce jeu n’est pas un jeu naturel. Les animaux n’y participent pas. C’est un jeu au travers duquel les humains se construisent eux-mêmes ainsi que leur environnement. C’est un jeu normatif qui recoupe l’ensemble des engagements humains avec le monde, et dont les règles peuvent être altérées et transformées.

Poursuivant le travail du premier numéro de la revue Glass Bead, ces deux soirées de lancement sont dédiés aux questions suivantes : quelle est la fonction de l’art dans ce jeu? Comment des formes d’expression théoriques et pratiques peuvent aider à refondre les règles du jeu et transformer notre paysage normatif ?

À ce jeu de normes, l’art contemporain oppose généralement un libre jeu de signifiants et de représentations indéterminés, affirmant ainsi que la créativité et la liberté ne peuvent être atteintes qu’en opérant des percées hors du jeu et de sa logique normative. Ce faisant, l’art contemporain tend à rejeter la normativité dans un arrière-plan qu’il devient alors impossible de saisir.

Glass Bead soutient au contraire que toute sortie hors du jeu suppose déjà un certain type d’engagement avec sa fabrique. Il n’y a pas d’échappée, pas de retrait, pas de dehors à ce jeu. La liberté n’est pas l’indétermination du jeu : elle est une pratique d’engagement dans un processus de construction, de révision et de transformation des règles du jeu. Une telle conception n’implique pas d’assimiler la liberté à la normativité, mais de considérer que la liberté elle-même relève du jeu normatif des fins et des moyens. C’est à travers l’articulation dialectique des fins et des moyens que les normes peuvent être rendues explicites, et ainsi transformées en l’objet d’une appropriation collective.

C’est à une telle redéfinition du jeu et du rôle de l’art en son sein que l'événement organisé aux Laboratoires d’Aubervilliers est dédié. Cet événement s’articule autour des deux dimensions caractéristiques de tout jeu : la “profondeur” de jeu (the Depth), et les “tours” de jeu (the Plies). La profondeur de jeu nomme la capacité du joueur à prévoir les coups à venir et à adapter son jeu en conséquence. Un tour de jeu décrit un échange de coups entre deux joueurs. Prendre part au jeu implique ainsi la corrélation stratégique de ces deux dimensions où tout engagement local avec le jeu (le tour) transforme sa structure globale (la profondeur).

Opérer un mouvement dans le paysage normatif du jeu est nécessairement lié à un acte d’auto-transformation. Un tel mouvement ne nous laisse pas indemnes : il ne préserve pas ce que nous sommes mais nous implique dans une redéfinition constante de ce que nous pourrions être. Ce double événement est consacré à la formalisation collective d’une telle pratique du déracinement.






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photo :
Alice et Guy Debord jouant au Jeu de la Guerre, août 1987
Photographie de Jeanne Cornet / BnF, dpt. Manuscrits, fonds Guy Debord



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