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APPEL A PARTICIPATION

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Graph Commons, Network Mapping Workshop,

Atelier mené par Burak Arikan (artiste), limité à 30 personnes
sur inscription uniquement à reservation@leslaboratoires.org


L’atelier se concentrera sur la conception et la compréhension de réseaux complexes grâce à la cartographie et l’analyse visuelle afin d’ouvrir la pensée de l’individu sur le réseau comme moyen créatif. A partir de simples diagrammes dessinés à la main, les participants construiront progressivement des modèles de réseaux complexes. L’accent mis sur la cartographie du réseau, la modélisation, la pensée relationnelle, le protocole de création, d’analyse centralisée, d’analyse de la concentration, et la conception de l’information. Les participants apprennent ainsi par l’observation et l’extraction de réseaux dans leur domaine d’intérêts, par la réalisation collaborative de cartes et de croquis et par la discussion autour de diagrammes.

Le site http://graphcommons.com est utilisé durant le workshop pour les cartographies collaboratives et d’analyses. Les archives du workshop sont disponibles à cette adresse http://blog.graphcommons.com/workshops


Cet atelier aura lieu le jeudi 4 juin et le vendredi 5 juin, de 11h à 18h et se déroulera exclusivement en anglais.






"APPEL A PARTICIPATION"

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Graph Commons, Network Mapping Workshop
by Burak Arikan (artist), limited to 30 persons
on booking at reservation@leslaboratoires.org

 


The workshop will focus on the design and understanding of complex networks through mapping and visual analysis in order to expand the individual’s thinking about the network as a creative medium. Starting from hand drawn simple graph diagrams, participants gradually build complex network models. Emphasis on network mapping, modeling, relational thinking, protocol authoring, centrality analysis, clustering analysis, and information design. Participants learn the most through observing and extracting networks from their area of interests, collaborative mapping, sketching, and discussing diagrams. Graph Commons is used at the workshops for visualization, group collaboration, and further sharing.

http://graphcommons.com is used at the workshops for collaborative mapping and analysis. Workshop Archive http://blog.graphcommons.com/workshops

This workshop will take place in June, Thursday 4th and Friday, 5th from 11 am to 6 pm. The two days of the workshop will be only in English.





Le Printemps des Laboratoires #3 - Day 2

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7. Juin 2015 - 11:00» 17:30
Sunday 7 June 2015, 11 am - 5:30 pm





These two days will be punctuated by song interludes and will enjoy the musical accompaniment of Alexey Asantcheeff (piano).

Free entrance on reservation: please tell us if you are booking for Saturday and/or Sunday, and if you want to stay for Saturday dinner, at reservation@leslaboratoires.org and +33 153 561 590
(for the dinner, there is a 6€ participation, including 1 drink)




Sunday 7th June

1 pm: Lunch

5.30 pm: Closing time.

11.30 am: Film screenings :
Paradise Now : The Living Theatre
(1969), Marty Topp and Melvin Clay [ 46 mn ] ;
Out on the streets (2013), Jasmina Metwaly and Philip Rizk  [ 70 mn ] ;
Common Assembly: Deterritorializing the Palestinian Parliament / DAAR [ 15 mn ].

14h00. Occuper l’institution.
With Alexandra Baudelot, Dora García and Mathilde Villeneuve (co-directors of the Laboratoires d’Aubervilliers). Thomas Hirschhorn (artist), Renata Lucas (artist), Antonia Alampi (director of the Beirut art centre, Cairo).
And a contribution by students of the Oslo National Academy of the Arts : L’artiste incarcéré, la pratique artistique dans l’institution : de Pussy Riot à Tania Bruguera.




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The two days of public platforms will be punctuated by song interludes.
All contributions will be translated into French/English.
* please specify if you wish to attend the Saturday evening ‘musical supper’ (paying event).

 

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Le Printemps des Laboratoires #3 - Jour 2

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7. Juin 2015 - 11:00» 17:30
Dimanche 7 juin 2015, 11h-17h30



Ces deux journées seront ponctuées d’intermèdes chantés, accompagnés musicalement par Alexey Asantcheeff (pianiste). Avec la collaboration et la participation de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy of the Arts.

Entrée libre sur réservation: merci de préciser si vous assistez à la journée du samedi et/ou dimanche, et si vous souhaitez rester dîner le samedi soir à reservation@leslaboratoires.org et au 0153561590
(pour le dîner: règlement sur place de 6€, 1 boisson comprise)


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Dimanche 7 juin

13h00. Déjeuner

17h30. Clôture

11h30. Projection des films suivants : Paradise Now : The Living Theatre (1969) Marty Topp et Melvin Clay [ 46 mn ] ; Out on the streets (2013)  Jasmina Metwaly et Philip Rizk  [ 70 mn ] ; Common Assembly: Deterritorializing the Palestinian Parliament / DAAR [ 15 mn ].

14h00. Occuper l’institution.

Avec Alexandra Baudelot, Dora García et Mathilde Villeneuve (co-directrices des Laboratoires d’Aubervilliers) - modératrices

Thomas Hirschhorn (artiste)
En présentant le "Gramsci Monument", travail réalisé dans le Bronx à New York en 2013, Thomas Hirschhorn tient à partager ce que cette expérience incroyable, belle, difficile et complexe lui a permis de comprendre et d’apprendre. Le "Monument Gramsci"était pour lui une sorte de «Paradis» : “non pas dans le sens d’un lieu qui serait beau, confortable, résolu et accompli, pas du tout - mais un «paradis» dans le sens où la question de l'Art, sa signification, son pouvoir de transformation, son impact, la question de l’audience et de la forme de l'Art ont été des questions que je me suis posé et qui m'ont engagé chaque minute, chaque heure, chaque jour de ce projet”.

Renata Lucas (artiste)
Artiste brésilienne née en 1971, Renata Lucas vit et travaille à São Paulo. En 2001, en collaboration avec un groupe d’artistes, elle crée la galerie non commerciale « x 10,20 3,60 ». Elle travaille habituellement à partir de situations préexistantes. En se basant sur des fictions, elle intervient dans des paysages et des architectures où l’arrière-plan devient le personnage principal. Ces déplacements créent des espaces qui deviennent le principal centre d’attention, révélant leurs structures profondes et proposant de significatives transformations. Elle est aux Laboratoires d’Aubervilliers depuis mai 2015 pour un premier temps de résidence.

Antonia Alampi (directrice de Beirut, centre d’art / Caire)
Sur le rôle des institutions indésirables : Le paysage dynamique des institutions indépendantes en Egypte constitue un front de résilience et une infrastructure alternative à celle du gouvernement. Ces institutions travaillent en direction de la justice sociale et de la responsabilité civique, de la liberté d'expression et de la recherche dans différents domaines. En dépit de leurs multiples et incisives activités, le cadre juridique et économique dans lequel ces institutions existent est particulièrement menaçant et instable. Cette conférence fera valoir le rôle primordial que ces institutions effectuent en offrant des formes nouvelles et hautement nécessaires de travail et d'action, et dans la promotion de l'imaginaire social et politique. Cette intervention parlera du contexte dans lequel ces institutions existent au sein du nouveau programme politique du président général Abd al-Fattah al-Sisi et analysera le projet éducatif “Imaginary School Program” en mettant l'accent sur les institutions et les formes d'organisation (y compris collectives, non-movements, groupes informels, etc.) au Caire.

Et avec l’intervention des étudiants de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy of the Arts : L’artiste incarcéré, la pratique artistique dans l’institution : de Pussy Riot à Tania Bruguera.




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Les deux journées de plateforme publique seront ponctuées d’intermèdes chantés. L’intégralité des interventions sera traduite en français/anglais.
* merci de bien vouloir préciser si vous restez le samedi soir pour le “dîner musical” (payant).

 

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Présentation Générale

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Le Printemps des Laboratoires #3


Le Printemps des Laboratoires est un rendez-vous public annuel. Il est conçu comme un moment fort pour mettre en jeu et débattre, en théorie et en pratique, ces problématiques abordées par les artistes accueillis aux Laboratoires d’Aubervilliers. Prenant la forme d’un dispositif artistique, il se déploie sur deux jours et accueille des discussions pensées comme des espaces de partage à géométries variables, des performances et des ateliers. Ce rendez-vous est l’occasion d’abolir les frontières entre publics et spécialistes, de déployer un dispositif singulier préférant les expériences de l’art et du politique plutôt que ses représentations, la circulation et la confrontation des idées plutôt que leurs formes de transmissions autoritaires. Tout en étant un temps de condensation et de développement critique et artistique du projet des Laboratoires d’Aubervilliers, ce Printemps offre une occasion de nourrir la recherche et d’explorer les différents contextes artistiques, historiques et critiques actuels, aussi bien français qu’internationaux.

La première édition du Printemps des Laboratoires (2013), sous l’intitulé "Commune, Commun, Communauté", abordait la question des communs. La seconde édition (2014), "Ne travaillez jamais!" posait celle des relations qui unissent l’art et le travail. Performing opposition, troisième édition du Printemps qui se déroulera du 1er au 7 juin 2015, explorera les forces et les formes de révoltes qui ont marqué l’Histoire ces dix dernières années et leur rôle dans les transformations de la société. Performing opposition s’intéressera particulièrement aux pratiques et stratégies développées aussi bien par les performances artistiques que par les manifestations citoyennes et politiques.


La troisième édition de ce Printemps des Laboratoires se déroulera en trois temps qui sur la semaine s'organisent de la manière suivante :

Du 1er au 5 juin,
Les étudiants de l’Oslo National Academy of the Arts interviendront dans l’espace public d’Aubervilliers. Une documentation de ces interventions sera présentée au cours du week-end du Printemps.

Les 4 et 5 juin,
L'artiste Burak Arikan mènera en langue anglaise l'atelier Graph Commons, Network Mapping Workshop, en s'attachant à la conception et à la compréhension de réseaux complexes grâce à la cartographie et à l’analyse visuelle permettant d’ouvrir la pensée de l’individu sur le réseau comme moyen créatif. 

Les 6 juin et 7 juin,
Sur le format du dispositif discursif et performatif éprouvé, le rendez-vous annuel du Printemps des Laboratoires se déploie sur les deux jours du week-end invitant le public à participer aux discussions, performances, workshops, dîner, etc, sur la thématique de Performing Opposition.









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En collaboration avec l’HEAD de Genève et l’Academy of Fine Art at Oslo National Academy of the Arts

Mots-clés: 

  • plateforme publique
  • juin 2015

PROGRAMME

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Lundi 1er au vendredi 5 juin

Les étudiants de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy of the Arts interviendront dans l’espace public d’Aubervilliers. Une documentation de ces interventions sera présentée au cours du week-end du Printemps.



Jeudi 4 et vendredi 5 juin, de 11h à 18h

Graph Commons, Network Mapping Workshop,
Atelier mené par Burak Arikan (artiste), limité à 30 personnes
sur inscription à reservation@leslaboratoires.org



Samedi 6 juin

13h. Déjeuner 

16h30 Pause

20h. Dîner musical inspiré de l’oeuvre de Cornelius Cardew*

11h.Pratique artistique, opposition et contestation : la figure des avant-gardes et leur stratégie politique.
Avec Sophie Wahnich (historienne), Marc Partouche (docteur en histoire de l'art et directeur de l'Ensad) et Nathalie Quintane (auteure, poète).

14h.“The Plot Is The Revolution”: le théâtre comme révolution et la performance comme revendication d’un espace public.
Avec Sophie Wahnich, Diane Scott (critique et doctorante en arts du spactacle), Daniela Nicolo et Enrico Casagrande (Motus / Italie), et Marinella Senatore (artiste).

17h.Bloggers, Hackers, Wikileakers, Whistleblowers, Youtubbers : communautés intentionnelles et réseaux sociaux.
Avec Marie Lechner (journaliste), Brian Holmes (critique d’art, théoricien, activiste), Mathias Jud et Christopher Wachter (artistes), Nathalie Magnan (média-activiste) et Burak Arikan (artiste).
Et l’intervention des étudiants de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy f the Arts: Brouillard du Nord: la dépression comme forme d’opposition, les défaites personnelles et politiques comme moteur de changement.



Dimanche 7 juin

13h00. Déjeuner

17h30. Clôture

11h30. Projection des films suivants : Paradise Now : The Living Theatre (1969) Marty Topp et Melvin Clay [ 46 mn ] ; Out on the streets (2013)  Jasmina Metwaly et Philip Rizk  [ 70 mn ] ; Common Assembly: Deterritorializing the Palestinian Parliament / DAAR [ 15 mn ].

14h00. Occuper l’institution.
Avec Alexandra Baudelot, Dora García et Mathilde Villeneuve (co-directrices des Laboratoires d’Aubervilliers), Thomas Hirschhorn (artiste), Renata Lucas (artiste), Antonia Alampi (directrice de Beirut, centre d’art / Caire).
Et avec l’intervention des étudiants de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy of the Arts : L’artiste incarcéré, la pratique artistique dans l’institution : de Pussy Riot à Tania Bruguera.




Les deux journées de plateforme publique seront ponctuées d’intermèdes chantés. L’intégralité des interventions sera traduite en français/anglais.
*merci de bien vouloir préciser si vous restez le samedi soir pour le “dîner musical” (participation financière de 6€)


Entrée libre sur réservation : 01 53 56 15 90 et reservation@leslaboratoires.org






PROGRAM : Printemps des Laboratoires #3

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Monday 1st  June to Friday 5th June

Students from the Oslo National Academy of the Arts will develop action in public space in Aubervilliers. Documentation of these performances will be shown during the Printemps des Laboratoires weekend event.



Thursday 4th June and Friday 5th June, from 11 am to 6 pm

Graph Commons, Network Mapping Workshop,
A workshop run by Burak Arikan (artist), limited to 30 participants.
Booking is required: reservation@leslaboratoires.org

The workshop will focus on the design and understanding of complex networks through mapping and visual analysis in order to expand the individual’s thinking about the network as a creative medium. Starting from hand drawn simple graph diagrams, participants gradually build complex network models. Emphasis on network mapping, modeling, relational thinking, protocol authoring, centrality analysis, clustering analysis, and information design. Participants learn the most through observing and extracting networks from their area of interests, collaborative mapping, sketching, and discussing diagrams. Graph Commons is used at the workshops for visualization, group collaboration, and further sharing.



Saturday 6th June

1 pm: Lunch

4.30 pm: Break

11 am:Pratique artistique, opposition et contestation : la figure des avant-gardes et leur stratégie politique.
With Sophie Wahnich (historian), Marc Partouche (art historian) and Nathalie Quintane (writer and poet).

2 pm:“The Plot Is The Revolution”: le théâtre comme révolution et la performance comme revendication d’un espace public.
With Sophie Wahnich, Diane Scott (critique in theatre), Daniela Nicolo and Enrico Casagrande (Motus / Italy) and Marinella Senatore (artist).

5 pm:Bloggers, Hackers, Wikileakers, Whistleblowers, Youtubbers : communautés intentionnelles et réseaux sociaux.
With Marie Lechner (journalist), Brian Holmes (philosopher, art critic, activist), Mathias Jud and Christopher Wachter (artists), and Nathalie Magnan (media-activist).
And the Oslo National Academy students’ contribution: Brouillard du Nord:  Brouillard du Nord: la dépression comme forme d’opposition, les défaites personnelles et politiques comme moteur de changement.

8 pm: Musical Supper inspired by the work of Cornelius Cardew*



Sunday 7th June

1 pm: Lunch

5.30 pm: Closing time.

11.30 am: Film screenings : Paradise Now : The Living Theatre (1969) Marty Topp and Melvin Clay [ 46 mn ] ; Out on the streets (2013)  Jasmina Metwaly and Philip Rizk  [ 70 mn ] ; Common Assembly: Deterritorializing the Palestinian Parliament / DAAR [ 15 mn ].

14h00. Occuper l’institution.
With Alexandra Baudelot, Dora García and Mathilde Villeneuve (co-directors of the Laboratoires d’Aubervilliers). Thomas Hirschhorn (artist), Renata Lucas (artist), Antonia Alampi (director of the Beirut art centre, Cairo).
And a contribution by students of the Oslo National Academy : L’artiste incarcéré, la pratique artistique dans l’institution : de Pussy Riot à Tania Bruguera.




The two days of public platforms will be punctuated by song interludes.
All contributions will be translated into French/English.
* please specify if you wish to attend the Saturday evening ‘musical supper’ (with fee of 6 €).


Free entrance on reservation : 01 53 56 15 90 and reservation@leslaboratoires.org






Printemps des Laboratoires #3 - Day 1

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6. Juin 2015 - 11:00» 22:00
Saturday 6 June 2015, 11 am - 10 pm


These two days will be punctuated by song interludes and will enjoy the musical accompaniment of Alexey Asantcheeff (piano).

Free entrance on reservation: please tell us if you are booking for Saturday and/or Sunday, and if you want to stay for Saturday dinner, at reservation@leslaboratoires.org and +33 153 561 590
(for the dinner, there is a 6€ participation, including 1 drink)



Saturday 6th June

1 pm: Lunch

4.30 pm: Break

11 am:Pratique artistique, opposition et contestation : la figure des avant-gardes et leur stratégie politique.
With Sophie Wahnich (historian), Marc Partouche (art historian) and Nathalie Quintane (writer and poet).

2 pm:“The Plot Is The Revolution”: le théâtre comme révolution et la performance comme revendication d’un espace public.
With Sophie Wahnich, Diane Scott (theatre historian), Daniela Nicolo and Enrico Casagrande (Motus / Italy) and Marinella Senatore (artist).

5 pm:Bloggers, Hackers, Wikileakers, Whistleblowers, Youtubbers : communautés intentionnelles et réseaux sociaux.
With Marie Lechner (journalist), Brian Holmes (philosopher, art critic, activist), Mathias Jud and Christopher Wachter (artists), and Nathalie Magnan (media-activist).
And the Oslo National Academy students’ contribution: Brouillard du Nord:  Brouillard du Nord: la dépression comme forme d’opposition, les défaites personnelles et politiques comme moteur de changement.

8 pm: Musical Supper inspired by the work of Cornelius Cardew*

 



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All contributions will be translated into French/English.
* please specify if you wish to attend the Saturday evening ‘musical supper’ (with a fee of 6 €).


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Printemps des Laboratoires #3 - Jour 1

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6. Juin 2015 - 11:00» 22:00
Samedi 6 juin 2015, 11h-22h



Ces deux journées seront ponctuées d’intermèdes chantés, accompagnés musicalement par Alexey Asantcheeff (pianiste). Avec la collaboration et la participation de la Kunstakademiet de l'Oslo National Academy of the Arts.

Entrée libre sur réservation: merci de préciser si vous assistez à la journée du samedi et/ou dimanche, et si vous souhaitez rester dîner le samedi soir à reservation@leslaboratoires.org et au 0153561590
(pour le dîner: règlement sur place de 6€, 1 boisson comprise)

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Samedi 6 juin


13h. Déjeuner

16h30 Pause


11h.
Pratique artistique, opposition et contestation : la figure des avant-gardes et leur stratégie politique.

Avec Sophie Wahnich (historienne) - modératrice

Marc Partouche (docteur en histoire de l'art et directeur de l'Ensad)
A la fin du XIXe siècle, de nombreux groupes d’artistes apparaissent, disparaissent, persistent, renaissent. Éphémères ou durables, notables ou insignifiants, ils croisent souvent les grands mouvements de l’époque, qu’ils soient artistiques (le symbolisme, l’impressionnisme) ou plus purement politiques (l’anarchisme). Terreau de l’expérimentation la plus neuve, cette dynamique « groupiste » rassemble un certain nombre d’entités dont l’histoire reste aujourd’hui à écrire, parmi lesquelles on peut citer : L’Eglise des Totalistes, le Groupisme, les Zutistes, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes, les Fumistes, les Vivants, les Incohérents, les Hirsutes, les Phalanstériens, les Nous autres, les Intentionnistes, les J’menfoutistes…
Cette dynamique, qui prend alors forme et force, se prolongera tout au long du XXe siècle et jusqu’à nos jours.

Nathalie Quintane (auteure, poète).
Des littératures critiques revient sur les problèmes de définition, de reconnaissance, et d'étiquetage des textes groupés sous les termes OVNI/OLNI, non-fiction, contre-narration, post-poésie, etc. Il rappelle, d'autre part, qu'il y a eu transformation et persistance des littératures critiques, de politiques d'écriture, et de politique dans l'écriture, des années 80 jusqu'à aujourd'hui (Olivier Cadiot, Manuel Joseph, Stéphane Bérard, etc). Il propose enfin d'étendre au maximum la notion de littérature critique (voire de littérature d'avant-garde) en amont, de manière à réactiver tout un répertoire de formes et de procédés de textes déjà critiques et politiques à leur époque (Pizan, Boèce, etc), bref, de « récupérer » tous les auteurs et formes invisibilisés.



14h. 
“The Plot Is The Revolution”: le théâtre comme révolution et la performance comme revendication d’un espace public.

Avec Sophie Wahnich - modératrice

Diane Scott (critique et doctorante en théâtre)
Il est vrai qu’il serait osé d’affirmer aujourd’hui que le théâtre est un loisir « populaire ». Depuis les années 1990, s’est imposée l’idée d’une crise de la démocratie culturelle. Celle-ci se révèlerait sans cesse plus inapte à faire des grandes oeuvres de l’art le bien de tous. Pourtant si on met en perspective ce discours d’évidence avec deux autres discours, on est obligé de poser les choses autrement. Le premier concerne l’affirmation d’une vocation politique du théâtre : les formes de théâtre aujourd’hui les plus éloignées revendiquent de faire du « théâtre politique », voire, estiment tenir la vérité du rapport entre théâtre et politique. Quelle est donc cette obsession à ce que le théâtre fabrique du « commun », du « peuple », de la « démocratie » ? Le second phénomène concerne la variation de nos sensibilités politiques : la doxa de la crise de la culture prédispose beaucoup d’entre nous à s’offenser du prix des places à l’opéra, mais le prix d’une couronne dentaire trouve les mêmes bien plus indifférents, voire tout à fait compréhensifs. Quel est ce haut sens de l’égalité que seule désormais la culture semble préserver dans nos esprits ? C’est sur les rapports singuliers et complexes qui nouent historiquement théâtre et peuple que je voudrais travailler avec vous, pour mettre en perspective les attentes parfois étroites de notre époque, leur donner au contraire leur vigueur légitime, et s’affronter à cette exigence de tout lieu culturel public : s’adresser à tous.

Daniela Nicolo et Enrico Casagrande (Motus / Italie)
Enrico Casagrande et Daniela Nicolò ont fondé en 1991 la compagnie Motus basée à Rimini en Italie, qu’ils dirigent depuis. Ils pensent leurs projets en réaction à l’actualité, à partir de l’observation de faits sociaux, se nourrissant des contradictions contemporaines les traduisant afin de produire une matière à réflexions et à provocations. La pratique théâtrale de Motus se caractérise par la mise en relation et la combinaison sur scène de textes classiques - comme Antigone de Sophocle, réécrit par B. Brecht, ou La Tempête de Shakespeare - et de sujets, conflits ou blessures caractéristiques de notre réalité socio-politique actuelle. Ils croient profondément en un théâtre qui impacte, soulève des questions plutôt qu’il ne rassure.

Marinella Senatore (artiste)



17h. 
Bloggers, Hackers, Wikileakers, Whistleblowers, Youtubbers : communautés intentionnelles et réseaux sociaux.

Avec Marie Lechner (journaliste) - modératrice

Brian Holmes (critique d’art, théoricien, activiste)
Critique d’art, théoricien et activiste, Brian Holmes vit actuellement aux États-Unis et consacre une grande partie de son travail à la cartographie du capitalisme contemporain. Depuis « le Carnaval contre le Capital » dans la ville de Londres en 1999, il a pris part à la plupart des grandes manifestations contre la mondialisation des entreprises partout dans le monde et a écrit de nombreux textes à ce sujet. Récemment, il a publié l’anthologie d’essais Hieroglyphs of the Future (Zagreb: Arkzin/WHW, 2003).
Brian Holmes a vécu en France pendant de nombreuses années au cours desquelles il a collaboré avec le groupe d’art conceptuel français « Bureau d’Etudes » et est devenu membre de l’association militante « Ne pas plier ».

Mathias Jud et Christopher Wachter (artistes)
Leurs projets picidae (depuis 2007), New Nations (depuis 2009) et qaul.net (depuis 2012) ont notamment bénéficié d’un large intérêt. Ces projets, basés sur l’ « open-source », luttent contre les formes de censures sur internet, visent à réduire la concentration du pouvoir politique et à rendre indépendante l’infrastructure. Les outils produits par ces artistes sont utilisés par des communautés aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et dans des pays tels que la Syrie, la Tunisie, l’Egypte, l’Iran, l’Inde, la Chine, la Thaïlande et même en Corée du Nord. En 2012, le projet HOTEL GELEM, réalisé avec des familles roms à travers l’Europe, a été primé par le Conseil Européen tandis que Manuel Valls a organisé une manifestation contre ce projet artistique.

Nathalie Magnan (média-activiste)
Que faire ? comment faire ? quelques exemples de ce qui a été fait et de ce qui se fait. Collection Facebook, et autres interventions de media tactique, plus précisément le travail de Cornelia Sollfrank « Female extension » crée avant 2000.

Burak Arikan (artiste)
Burak Arikan est un artiste vivant entre Istanbul et New York. Il est diplômé du MIT Media Laboratory en « Physical Language Workshop » (PLW). Dans sa pratique, il utilise les réseaux complexes et prend comme entrées principales les questions sociales, économiques et politiques élémentaires qu’il aborde par un mécanisme abstrait, génèrant des cartes de réseaux et des interfaces algorithmiques. Il en résulte des données performantes et des prédictions visant à rendre visibles des relations de pouvoir vouées à être débattues. Burak Arikan est le fondateur de « Graph Commons », une plateforme de cartes de réseaux collaboratives.

Et l’intervention des étudiants de l'Oslo National Academy of the Arts : Brouillard du Nord : la dépression comme forme d’opposition, les défaites personnelles et politiques comme moteur de changement.


20h.
Dîner musical inspiré de l’oeuvre de Cornelius Cardew*

 



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L’intégralité des interventions sera traduite en français/anglais.
*merci de bien vouloir préciser si vous restez le samedi soir pour le “dîner musical” (participation financière de 6 €)


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General Presentation

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Le Printemps des Laboratoires #3


Le Printemps des Laboratoires is a yearly invitation to the public. It was developed to be the ideal moment to bring up and debate, both in theory and in practice, the issues that guest artists at Les Laboratoires d’Aubervilliers address. In the form of an artistic tool, it takes place over two days and includes discussions intended to be moments for sharing, performances and workshops, on different scales and in different formats. This meeting is the opportunity to break down the divide between audiences and specialists, to roll out a singular tool that encourages experiences of art and politics rather than representations of them, the circulation and comparison of ideas rather than their authoritative forms of transmission. While being a critical and artistic condensation and development of les Laboratoires d’Aubervilliers project, this year’s Printemps des Laboratoires offers an opportunity to nurture research and explore a variety of current artistic, historical and critical contexts, both French and international.

The first instance of the Printemps des Laboratoires (2013), entitled "Commune, Commons, Community", raised the issue of the commons. Second instance (2014), "Ne travaillez jamais!", was about links that unite art and work. "Performing Opposition", the third instance of the Printemps des Laboratoires (June 2015) will explore the forces and shapes of the revolts that left a mark on History in the past ten years, and their role in social transformations. "Performing Opposition" will be particularly interested in practices and strategies developped by artistic performances, as well as political and civil manifestations.



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In collaboration with the Kunstakademiet of Oslo National Academy of the Arts.

Mots-clés: 

  • plateforme publique
  • juin 2015

"Performing Opposition"

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plateforme publique


Le Printemps des Laboratoires #3 - Performing Opposition

Sous l’intitulé Performing Opposition, cette troisième édition du Printemps des Laboratoires explore l’art dans sa relation à la “polis” à contre courant des pouvoirs institués. De la naissance des avant-gardes au XIXe siècle jusqu’aux engagements des artistes dans des mouvements de contestations et de révoltes sociales récents, l’art renouvelle ses conditions, ses stratégies et ses formes d’opposition. C’est à travers la mise en perspective de certains héritages historiques et artistiques (agit-prop, spaßguerrilla, situationisme, Indignados) que Performing Opposition entend souligner une dynamique actuelle qui participe à creuser des brèches dans le continuum réglementé de l’espace public, pour le (re)peupler et se l’approprier. La question de “performer l’espace public” y est centrale, particulièrement à l’ère numérique qui redistribue autrement les stratégies de visibilité et de représentation. Performing Opposition met en avant les mouvements antagonistes qui reconfigurent à travers le monde et d’une localité à l’autre la carte d’un pouvoir aujourd’hui diffus et moléculaire. Un art qui est aussi capable de déjouer ses rapports à l’institution pour y inventer, encore et malgré tout, des stratégies critiques et opérantes.

Durant cette édition du Printemps des Laboratoires nous mettons en dialogue des diversités de témoignages d’expériences et de points de vue. Nous avons ainsi convié différents spécialistes des mouvements activistes (Brian Holmes), des avant-gardes (Marc Partouche), des cultures numériques (Marie Lechner, Nathalie Magnan) ou encore des relations entre le théâtre et la modernité politique (Diane Scott). Ces points de vues théoriques rentreront en résonance avec les paroles des artistes, qui tantôt prennent part à des révoltes populaires (Burak Arikan), tantôt agissent, via leur pratique et selon d’autres temporalités, à la construction de communautés de pensée et d’action (Marinella Senatore), proposent des formes d’occupation de l’espace public en prenant pour intermédiaire l’institution artistique (Thomas Hirschhorn, Renata Lucas) ou encore investissent le champ du théâtre, de la littérature et de la poésie comme lieu privilégié d’observation sociale et de ses injustices (Motus, Nathalie Quintane). Enfin il nous semble important d’interroger ces problématiques depuis l’institution, celle des Laboratoires d’Aubervilliers évidemment, qui cherche à créer les conditions d’émergence et d’accompagnement de formes artistiques libres, celles aussi de complices professionnels engagés à leur tour à travers les activités de leur lieu, à la fabrication d’une révolution lente (Beirut au Caire).

Ces discussions prendront corps au sein d’un ensemble composite: l’accompagnement musical du pianiste Alexey Aasantcheef dont la toile de fond, tissée à partir des morceaux de Cornelius Cardew, sera ponctuée de morceaux révolutionnaires que le public sera invité à chanter; de performances proposées par des étudiants de l’Academie de Beaux Arts d’Oslo; d’un dîner ouvert à tous; d’une projection mettant en regard des films contemporains (les cinéastes égyptiens Jasmina Metwaly et Philip Rizk ainsi que DAAR basé en Palestine) et un documentaire d’une pièce de théâtre majeure des années 70 (Paradise Now du Living Theater). En amont de cette édition du Printemps des Laboratoires aura lieu le workshop “Graph Commons” proposé par l’artiste turc Burak Arikan.

Nous remercions chaleureusement tous les intervenants d’avoir répondu à notre invitation ainsi que les membres des ateliers de lecture, qui se sont tenus durant l’année, contribuant largement à nourrir la programmation de ce Printemps. Nous nous réjouissons de la tenue de ces deux jours de réflexion commune. Ils seront, nous l’espérons, l’occasion de décrypter la manière dont les gestes artistiques contemporains et la politique s’informent, et d’imaginer ensemble l’actualisation de leur puissance d’agir.


Alexandra Baudelot, Dora García, Mathilde Villeneuve (Co-directrices des Laboratoires d’Aubervilliers)



Avec la participation de : Alexey Aasantcheef (pianiste), Burak Arikan (artiste), Thomas Hirschhorn (artiste), Marie Lechner (journaliste), Renata Lucas (artiste), Nathalie Magnan (média-activiste), Marc Partouche (docteur en histoire de l‘art et en esthétique), Jasmina Metwaly et Philip Rizk (cinéastes), Daniela Nicolo et Enrico Casagrande (dramaturge pour le collectif Motus / Italie), Nathalie Quintane (écrivaine, poète), Diane Scott (critique et doctorante en arts du spectacle), Marinella Senatore (artiste), Antonia Alampi et Jens Maier-Rothe (directeurs de Beirut, centre d’art / Caire), DAAR (Decolonizing Architecture Art Residency / Palestine), Christopher Wachter et Mathias Jud (artistes), Sophie Wahnich (historienne) et la participation des étudiants de l’Oslo National Academy of the Arts.


BIOGRAPHIES

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Musicienne de formation, Aminatou Echard réalise des films documentaires, des films expérimentaux ainsi que des installations vidéo. Elle explore la relation entre son et image et le travail de terrain est un élément essentiel de sa pratique artistique. A partir de 2006, elle se rend régulièrement en Asie centrale (Kirghizstan, Ouzbékistan et Kazakhstan) où elle recueille de nombreuses images afin de mieux comprendre les liens particuliers qui se tissent entre les hommes et leur environnement.


Née en 1985 à Paris, Charlotte Imbault est auteur et critique. Ex-rédactrice en chef adjointe de la revue Mouvement, elle a écrit pour Volailles et collabore à A bras le corps. Elle mène actuellement plusieurs projets d’écriture spatiale et sonore.


Pauline Le Boulba est doctorante au département Danse de Paris 8 et bénéficiaire d’un contrat doctoral au Labex Arts H2H. Elle travaille autour de la notion de critique performative et mène pour cela une recherche-création dans laquelle elle expérimente différents formats performatifs.


Violeta Salvatierra intervient avec des outils somatiques et de transmission en danse dans des contextes liés à la précarité sociale, la captivité et le monde du soin. Elle est aussi doctorante au département Danse de Paris 8 et participe au groupe de recherche « Soma & Po : somatiques, esthétiques, politiques », initiés par Isabelle Ginot en 2011.


Né en 1968, Frank Smith est écrivain/poète et vidéaste. Il a publié une douzaine de livres et réalise des films ou « ciné-poésies », dont Le Film des questions (2014), commande du Centre Pompidou.
Frank Smith interroge avec des mots et des images le monde actuel quand il perd son unité, sa stabilité, pour devenir un ensemble de possibles face auxquels se répète la question : qu’est-ce que le monde et comment peut-il être commun ?
Il collabore avec la galerie Analix Forever, à Genève.



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A BRAS LE CORPS

À bras le corps is a publishing platform committed to promoting transversal and pluralistic contemporary creation. It was established in 2012 as an association, bringing together artists, critics and researchers united by their concern to present and defend scarcely publicised research and practices located at the crossroads between the performing arts, the visual arts and the moving image.

The project began as a website, abraslecorps.com, launched in October 2013, which set out to present, via texts and audiovisual documents, recent works from across all disciplines and ways of conceiving their interrelations.
In May 2014 the first issue of the journal Les Cahiers d’À bras le corps was published. Continuing the work initiated on the website, this second issue devoted to the theme of the trial combined interviews with artists (Pierre Weiss and Arnold Pasquier), texts linked to the choreographic work of Xavier Leroy and Volmir Cordeiro, as well as research papers (“L’épreuve” by Jérôme Alexandre).

The journal’s second issue is devoted to the theme of the invitation, structured around the notions of ‘making space/making room’, ‘giving a platform’, ‘meeting/the encounter’…. Once again, the issue explores a diversity of creative fields through texts dealing with the work of Ismaïl Bahri and Simon Quéheillard (visual arts), Aminatou Echard (film), Eszter Salamon and Latifa Laâbissi (dance) and the LFKs collective (theatre). Two interviews with artist Frank Smith and critic Éric Loret provide direct insights into approaches combining creation and research. This second issue is composed of very diverse forms of writing and expression including philosophical essays, critical poetry and graphic work.







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Sans titre, Marie Cousin, 2015


Présentation

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A BRAS LE CORPS

À bras le corps, plateforme éditoriale dédiée à la promotion de la création contemporaine transversale et plurielle, est créée en 2012 sous la forme d’une association. Elle réunit artistes, critiques et chercheurs autour d’une idée simple : exposer et défendre des recherches et pratiques peu médiatisées au carrefour des arts vivants, des arts plastiques et de l’image en mouvement.À bras le corps, plateforme éditoriale dédiée à la promotion de la création contemporaine transversale et plurielle, est créée en 2012 sous la forme d’une association. Elle réunit artistes, critiques et chercheurs autour d’une idée simple : exposer et défendre des recherches et pratiques peu médiatisées au carrefour des arts vivants, des arts plastiques et de l’image en mouvement.

Dans un premier temps, abraslecorps.com, un site internet lancé en octobre 2013, donne à découvrir via textes et documents audiovisuels des œuvres récentes relevant de toutes les disciplines et permettant de penser leurs relations.

En mai 2014, sort le premier numéro d’une revue papier, Les Cahiers d’À bras le corps, sur le thème de l’épreuve. Dans le prolongement du travail effectué sur le site internet, ce numéro combine entretiens avec des artistes (Pierre Weiss et Arnold Pasquier), textes faisant écho aux propositions chorégraphiques de Xavier Leroy et Volmir Cordeiro ou encore articles de recherche (« L’épreuve » de Jérôme Alexandre).

Le thème retenu pour le deuxième numéro de la revue est celui de l’invitation ; « faire place », « donner la parole », « rencontrer » en sont les leitmotivs. Tous les champs de la création sont à nouveau concernés à travers des textes touchant aux travaux d’Ismaïl Bahri et Simon Quéheillard (arts plastiques), Aminatou Echard (cinéma), Eszter Salamon, Latifa Laâbissi et Volmir Cordeiro (danse) ou encore du collectif LFKs (théâtre). Deux entretiens, avec l’artiste Frank Smith et le critique Éric Loret, viennent directement éclairer des démarches mêlant création et recherche. Les formes d’écriture et d’expression les plus diverses, tel que l’essai philosophique, le poème critique ou le geste graphique, rythment ce second numéro.






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Sans titre, Marie Cousin, 2015



LA TRIBUNE

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La Tribune - publication liée au rendez-vous annuel qu'est le Printemps des Laboratoires - est pensée comme un lieu ressource. Cette année la thématique Performing Opposition a permis de rassembler textes et écrits dans cette perspective.

Elle comprend un ensemble de textes proposés par les intervenants ainsi que d'autres, fondateurs, qu’il nous apparaissait important de republier. Figure également, le programme et les biographies des participants.

La conceptionn a été confiée cette année au collectif de graphistes g.u. i., qui a proposé un objet éditorial singulier, à composer sur place et par chacun.

Publié en 350 exemplaires, elle sera disponible aux Laboratoires à compter du samedi 6 juin. Il est également possible de la consulter via ce lien.




Textes en voix : du mot au geste

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Laure Limongi / "Lettres & Création Littéraire"

« Peut-on tout se dire ? Qu'est-ce qu'une performance ratée ? Aimez-vous la langue française lorsqu'elle est tournée sept fois dans votre bouche ? Comment écrit-on les émotions ? Est-ce l'anarchie que la poésie ?

De l'encre à la scène, de l'idée vers l'image : Performances, lectures, vidéos, musiques...

Une soirée à lettres ouvertes sur un kaléidoscope de création littéraire, voilà ce que vous proposeront d'écouter et d'entendre, de voir et regarder, de lire ensemble de jeunes écrivains et artistes au soir du 26 juin 2015 aux Laboratoires d'Aubervilliers. »

Laure Limongi


Lors d’une soirée publique aux Laboratoires d'Aubervilliers, des étudiants présentent leurs travaux de jeunes écrivains performeurs réalisés au cours du master « Lettres & Création littéraire ».

De l'écriture à la performance, le master « Lettres & Création littéraire » cohabilité par l’école supérieure d’art Le Havre-Rouen – l’ESADhAR – et l’Université du Havre et dirigé par Laure Limongi s'emploi à offrir un espace de recherche et de création, un lieu pour éprouver, entre théorie et pratique, une formation littéraire ouverte aux pratiques plurielles.

Les étudiants de la promotion 2014-2015, regroupant des personnalités diverses et dynamiques, investies dans le champ littéraire et artistique, mettront à l'épreuve d'une soirée publique leurs travaux personnels.

Outre l’écriture intensive de textes, certains ont développé une pratique de la performance, du montage sonore – épaulés par l’association PiedNu –, de la photographie, de la vidéo… d’autres encore se sont davantage intéressés aux développements graphiques et à l’espace de la page. Un collectif a été créé l’année passée, le FRAP – Front Révolutionnaire d’Actions Poétiques – mutant, cette année en LA FRAP – Fédération Régionale des Artistes Potentiels –, se développant à travers des actions, des tracts et une revue, Hypogée, imprimée dans l’atelier de sérigraphie de l’ESADHaR.

Pendant l’année, les étudiants sont amenés à mettre chaque jour leurs textes à l’épreuve de la lecture. Leurs sont également proposés : deux émissions de radio live pour faire entendre leurs lectures, performances ou montages sonores (radio PiedNu/ESADHaR), plusieurs interventions publiques (pendant le festival Le Goût des autres, par exemple, mais aussi dans divers lieux culturels), des collaborations avec des étudiants en graphisme… mais aussi diverses rencontres professionnelles avec des programmateurs, des éditeurs, des libraires, des représentants de sociétés d’auteurs, etc. Textes, éditions, actions, bandes sonores, vidéos… les étudiants de cette formation innovante qui souhaite favoriser l’expérimentation tout en étant consciente des défis professionnels des métiers de l’écriture s’affirment comme de jeunes artistes aux réflexions pertinentes et aux propositions foisonnantes.


Textes en voix : du mot au geste

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26. Juin 2015 - 19:00» 22:00
Vendredi 26 juin 2015, 19h



Lors d’une soirée aux Laboratoires d'Aubervilliers, des étudiants du Master de Création littéraire du Havre présentent leurs travaux. Ils sont écrivains, artistes, performeurs…

Les étudiants de la promotion 2014-2015, regroupant des personnalités diverses et dynamiques, investies dans le champ littéraire et artistique, mettront à l'épreuve d'une soirée publique leurs travaux personnels.

 

Master « Lettres & Création Littéraire » : www.crealit.fr












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Photo : Laure Limongi

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"Entretien Silvia Maglioni & Graeme Thomson"

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Interview with Silvia Maglioni & Graeme Thomson
by Erik Bullot



Érik Bullot. Would you define your project around Félix Guattari’s script Un amour d'UIQ as a performative film?

Silvia Maglioni :
 Since our encounter with Un amour d'UIQ and Guattari's other unmade cinema projects in the archives in 2010, we were immediately confronted with the question of how to publish such liminal, unstable documents - structures that wanted to be other structures, to use Pasolini's expression - how to avoid the passage from the archive boxes to book form becoming simply a short journey from one sarcophagus to another. Among the various strategies we came up with while structuring the book and writing an introductory visual essay was to use performative presentations as a research tool. This allowed us to test out our hypotheses within a fabulatory, sometimes even fictional frame, and to reactivate from the very beginning an archive that had been buried for some twenty-five years. The first of these, 'UIQ: A Space Oddity', which took place at Bétonsalon quite a while before we found a publisher, was mainly focused on somewhat hallucinatory connections that we drew between 1980s sci-fi movies and the 1970s Italian Autonomia movement, and possibly because of this approach a real pathway opened up, leading us to the discovery of an overlooked box containing a script for a film on free radio, written around the time of the Autonomia uprisings of 1977, and an outline for a film project that Guattari had written with Robert Kramer in 1979 around two Italian fugitives escaping to France... 'UIQ: A Space Oddity' became a mutable platform for us, each time incorporating different images and sounds, inhabiting a shadow zone which at times could resemble a live-film (in a gallery in Zurich, during the Q&A, some people were convinced it was a "film"). The last time we performed it, at MACBA in Barcelona, we felt its form was becoming rigidified, too much like a "proper performance": it was the right time to exit (just like Ziggy...).
Other elements of our project around UIQ flirt with what we might call the performative dimension (the seeances, the soundwork, parts of our own film In Search of UIQ). But if we go back to Austin's reflections on performative utterances and verbs in particular (verbs that accomplish an act through their very enunciation), with a perverse twist of logic we could also say that what we've been doing all the way through is exactly the opposite. The whole focus of the project has been the idea of non-realisation, undoing or unmaking, and the crafting of a series of variations around this notion. So, to go back to Guattari's unmade screenplay Un amour d'UIQ, we could say that what we have been trying to do is to unaccomplish the film through its very enunciation.

Graeme Thomson :
 Yes, and the question of unmaking equally concerns the ways that the unmade film continually tends to withdraw from, or elude, its various manifestations, and therefore from form in general, in the same manner that UIQ itself, in Guattari's script, never arrives at a stable form or locus of self. Of course one could say that the performative in some way embodies this type of instability. But for me the word has always had connotations of efficiency or efficacy - not surprisingly it's one of the most frequently used terms in the liturgy of neo-liberalism - so I would prefer not to use it. In some sense, what we look for is more of the order of inefficiency, a kind of stepping aside from form or embodiment, the careful preparation of partially empty spaces, spaces of non-inscription, of disappointment even, that might compel the viewer to look further or to look elsewhere. Our vocation is vacation. But we're also interested in the contaminative effect of these zones.





É.B.
 Could an installation or a display be a film for you?

G.T. For a long time now, we've been interested in the notion of "exploded" cinema, and the films we've made up to this point have all, to a greater or lesser degree, harboured installation forms in potentia. That said, we have little interest in the procedure, quite widespread in the art world, of simply installing a film in a gallery. For us the installation of a film necessary involves a formal and even material mutation, a process of virtualization that reverses the actualized film into the problematic field of its making, and, we could also say, of its unmaking or undoing. For installations, we operate a bit like a "distribution" company in the sense that we redistribute the film by dismantling it and dispersing its component parts. And installation is also a question of the redistribution of time. One of the most powerful things about cinema is the sense in which a film can kidnap the viewer and remove them from their temporal habitus. We are generally carried or transported by a film (even the most deconstructed, non-linear films will have this effect), while an installation allows us to drift and our attention to wander. It has no real hold over us. That's because the weight of time is distributed differently. With a film, if it's a good one, all of time is in the film, even that of the person watching it. In the case of an installation, the viewers and the work generally keep their time at a distance from one another, even if there is some overlap. Yet, if we continue to be interested in installation it is partly because of the challenge it presents in trying to overcome this distance. For us it's often a question of spatial montage and of transforming the interstitial spaces between elements into cracks in time, letting in a draught of elsewhere wind that will gently, or violently, loosen the viewer's hold on their own time.

S.M. But your question was partly addressing the reversal of this, the process through which an installation or a mixed-media environment can become, or aspires to be perceived as, a film. There would be a lot to say on the subject so for the moment I'll continue to dwell in the infinitely small dimension of the Infra-quark Universe. The most recent manifestation of UIQ took the form of a soundwork, comprised of about 70 voices that we edited together - mixed with music and sound textures that Graeme composed - from recordings made in various countries on the occasion of a series of what we called seeances. For these, we invited small groups of envisionaries to gather around passages of Guattari's screenplay and to share and build upon their own visions of the unmade film or of UIQ itself, and its effects on them.
Rather than a cinematic production that would reduce the indeterminate matter of UIQ to a specific set of representations, exploitable as commercial product, the film gradually came into being through its unworking as a living process of variations. In simultaneously inhabiting the roles of reader, writer, director, actor, medium, seer, listener and viewer, the participants forming these temporary communities (vaguely mirroring the community who make contact with UIQ) could explore and expand the territories of the film both from within and without, multiplying its narrative and affective folds, blurring the borders between actualisation and virtual projection. Which also meant that the UIQ effect could be there in the room with and between us. People would start to feel the space and each other’s presence differently, their tone of voice would change, something in the atmosphere shifted, though it’s hard to say exactly what.
To go back to the question of time, our temporal perception also changed in these sessions (which lasted up to 18 hours) and became like zones of autonomous temporality. As we went on with the seeances, we began to realise we didn’t need to rely so heavily on the script. Sometimes just the suggestion of a situation or scene was enough to set imaginations going. Plus there were aspects of the script some people didn’t find particularly fruitful or that they wanted to take in another direction.
In the soundwork, these voices, spaces and visions co-exist, resonate, feed off and build upon each other. In the beginning, the idea was to ‘recompose’ Guattari’s film through glimpses of what had been evoked or speculated upon by the more than 70 envisionaries, but during the mixing process where we began to spatialise the voices, we and our mixing engineer, Thomas Fourel, noticed another ‘film’ emerging in parallel to UIQ: the film of this scattered community coalescing and coming into some kind of being of its own.
The soundwork was installed at The Showroom in London in February-March 2015, for our solo show it took forever getting ready to exist: UIQ (the unmaking of), together with a Quantum Archive and other works around Guattari's missing cinema. But can we say that this was a sort of invisible film? And, if so, at what point did it start to become one? During the seeances, which for us were a kind of shoot without a movie camera, a documentary that would be screened only once - at the time of its making? At the vernissage, or during the exhibition, when visitors might themselves be contaminated by the unseen visions of UIQ they were hearing? Or after leaving the gallery, when they might start to wonder or discuss with others who hadn’t been to the exhibition what UIQ would look, smell or feel like – or whether it ate, breathed, slept?

G.T.
 Another thing worth mentioning here is that the soundwork was designed to function simultaneously as the centrepiece and accompaniment of the show, its presumed centrality was continually being undone by other pieces (or components of pieces) we had made over the five years of research.





É.B.
 Could you describe your relationship and practice towards archives?

G.T. I suppose our approach to archives has been heavily influenced by the literature of the fantastic, Poe, Borges and Kafka especially. There is the question of the space of the archive itself as a somewhat sinister labyrinth of buried secrets and pockets of dark matter, a space of fiction and possible delirium for the researcher, but also a kind of limbo.
This leads us to the second important consideration for us: the nature of the archive documents we are drawn to, often marginal, derisory or unachieved fragments hovering on the edges of a writer’s official oeuvre, trapped somewhere between being and non-being, and usually troubling the prevailing image we have of the author. In our first feature film Facs of Life, the video archive of Deleuze’s seminar at Vincennes, shot by Marielle Burkhalter and some of her comrades in 1975-76, served primarily as a pretext to locate some of the students who appear in the images, though it was also an image of pedagogy, and of a pedagogical possibility (informal, somewhat ragged, polycorporeal) that had been in some way suppressed. In the case of Guattari’s sci-fi film and his filmmaking ambitions in general, what emerged were the lineaments of another possible “career” for a schizoanalyst whose thinking already traversed so many different fields of enquiry, one that held the promise of slightly unhinging the models of production and desire that mainstream cinema represented.

S.M.
 Both film projects that Graeme mentioned - around what we could call Deleuze and Guattari's lost cinema - took many years to develop, and went through different forms and articulations. To a certain extent, we can say that they are still in progress. While working on Facs of Life we came up with a word that best described our approach to the archive, inarchivé - which seemed to us a more useful concept than Derrida’s notion of the ‘anarchivic.’
More recently, we've been  experimenting with archives in a more rapid, punctual manner adopting methods and tools that will hopefully develop into a collective platform. In a series of short films that we call tube-tracts, we've been drawing upon situationist strategies of détournement and the artisanal methodology of the ciné-tracts pioneered by Godard, Marker, Resnais and others during May 1968 to hypothesize a deconstructivist, poetic use for contemporary viral media, using material mainly from the vast oceanic archive of youtube. The idea initially came as a provisional and partial response to what was for us a burning question surrounding the evolution and diffusion of technologies of the image. Given the tools and material resources we now have at our disposal, how can we rethink montage to harness and mobilize the virtual reserves of political and affective singularity and duration at work in images that are often produced, or uploaded, for immediate consumption and circulation, and generally destined to anarchival oblivion?
We are now starting to think about a new feature film project that will incorporate some of this archival experimentation within a more traditional fictional framework.




G.T. For the cycle Le film et son double, meanwhile, we’ve been thinking about the performativity of subtitles as something potentially autonomous from the film dialogues they normally serve to translate. The procedure we have created is quite simple: we've selected around 300 subtitled frames (from the 700 we had pre-selected) from different films, and put them in a sequence so that each subtitle will link to the one that follows. During the event, Silvia re-enacts the role of a kind of projectionist figure, launching the stills, while I am at my laptop accompanying the images "underwritten by shadows still" with a live improvised electronic score. Most of the films we watch are subtitled and we like to closely supervise the subtitling of our own films, so for us subtitles are in a way an actual component of the image, rather than just a functional addition to it. For instance, for the brief time it occupies the screen a subtitle is a static presence in relation to the film’s movement. It's also something of a paradox, being both under and over, at the bottom of the screen but overlaid on the image. And being text, it opens up a potential "book" dimension of cinema. Sometimes subtitles begin to function like a kind of commentary on the image or they give visible shape to the dimension of what Pasolini and Rohmer refer to as a free indirect mode of discourse. We wanted to treat the subtitle text as something akin to the neutral or the middle voice Blanchot speaks about, to think about how we could create a single discourse (or how a latent speech might emerge) from a sequence of stills culled from hundreds of different films. So rather than performing a film, we have this meta-film perform and speak in our place (in the last person, as Beckett would have it, or perhaps even the lost person) and see what it has to say to us. For our residence at Labos, we're planning to continue to experiment with these infra-forms... 









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Photos :

UIQ: A Space Oddity, Le Foyer Zurich, photo courtesy of Petra Koehle

UIQ Seeance at CASCO - Office for Art, Design and Theory, Utrecht, photo courtesy of Casco

A hard case speaking softly / underwritten by shadows still / A soft touch playing hard to get, Les Laboratoires d'Aubervilliers, 2015, photo courtesy Ouidade Soussi-Chiadmi




"Entretien Silvia Maglioni & Graeme Thomson"

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Entretien avec Silvia Maglioni & Graeme Thomson
par Erik Bullot



Érik Bullot. Définiriez-vous votre projet autour du scénario Un amour d'UIQ de Félix Guattari comme un film performatif ?



Silvia Maglioni :
 Depuis notre rencontre en 2010 avec Un amour d'UIQ et la découverte dans les archives de Guattari d’autres projets de cinéma non réalisés, nous nous sommes posés la question de savoir comment publier de tels documents, liminaires et instables — structures qui tendent à être d'autres structures, pour reprendre l'expression de Pasolini —, comment éviter que le passage de la boîte d'archives à la forme du livre devienne purement et simplement le court voyage d'un sarcophage à un autre. L’une des différentes stratégies auxquelles nous avons pensé en préparant le livre et en écrivant la présentation fut celle d'utiliser des conférences comme outil de recherche. Cela nous permettait de tester nos hypothèses dans un cadre de fabulation, parfois même de fiction, et de réactiver dès ses prémices une archive enterrée depuis vingt-cinq années. La première de ces performances, UIQ: A Space Oddity, qui a eu lieu à Bétonsalon avant que nous trouvions un éditeur, était centrée principalement sur les connexions quelque peu hallucinatoires entre les films de science-fiction des années 1980 et les Autonomistes italiens des années 1970. Et, peut-être à cause de cette approche, une autre voie s'est ouverte et nous a conduit à la découverte d'une boîte oubliée contenant un script pour un court-métrage sur les radios libres, écrit au moment des soulèvements de Bologne (1977), et un plan pour un projet de film écrit avec Robert Kramer en 1979 autour de deux fugitives italiennes réfugiées en France. UIQ: A Space Oddity est ainsi devenu pour nous une plate-forme labile, rassemblant à chaque fois différents sons et différentes images, située dans une zone d'ombre qui pourrait ressembler parfois à un film performé (dans une galerie à Zurich, au cours du débat, certaines personnes étaient convaincues qu’il s’agissait d’un « vrai film »). La dernière fois que nous l'avons présenté, au MACBA à Barcelone, nous avons senti que sa forme commençait à se rigidifier, trop proche d’une "vraie performance" : c'était le bon moment pour arrêter (comme Ziggy…).

D'autres éléments de notre projet autour de UIQ se rapprochent de ce que nous pourrions appeler la dimension performative : les seeances, l’œuvre sonore, les fragments de notre film In Search of UIQ. Mais si nous revenons aux réflexions d'Austin sur les énoncés performatifs et les verbes en particulier (verbes qui accomplissent un acte par leur propre énonciation), avec une touche de logique perverse, nous pourrions dire également que tout le chemin parcouru à travers ce projet se situe exactement à l'opposé. L’idée principale est celle d’une non réalisation, d’un non faire ou d’un défaire, et la fabrication d'une série de variations autour de ces notions. Donc, pour revenir au scénario non réalisé de Guattari, nous pourrions dire que ce que nous avons essayé de faire est le non accomplissement du film à travers son énonciation.


Graeme Thomson :
 Oui, et la question de défaire concerne également la manière dont le film non réalisé tend constamment à se soustraire, ou à échapper, à ses diverses manifestations, et donc à la forme en général. De la même manière que UIQ lui-même (l’Univers infra-quarck), dans le script de Guattari, ne parvient jamais à une forme stable ou une identité. Bien sûr, on pourrait dire que le performatif d’une certaine manière incarne ce genre d'instabilité. Mais pour moi, le mot s’est toujours caractérisé par des connotations de compétence et d'efficacité — en fait c'est l'un des termes les plus fréquents dans la liturgie néo-libérale —, c’est pourquoi je préférerais ne pas l'utiliser. Ce que nous recherchons est plus de l'ordre de l'inefficacité, en nous écartant de la forme ou de l’incarnation. La préparation minutieuse d’espaces partiellement vides, des espaces de non inscription, ou même de déception, qui pourraient inciter le spectateur à regarder plus loin ou à regarder ailleurs. Notre vocation est vacante, en vacances. Mais nous sommes également intéressés par le pouvoir de contamination de ces zones.






É.B.
 Est-ce qu'une installation pourrait être un film pour vous ?

G.T.
Depuis longtemps maintenant, nous sommes intéressés par la notion de cinéma « explosé » et les films que nous avons réalisés ont tous induit, plus ou moins, des formes d'installation in potentia. Cela dit, nous avons peu d'intérêt pour la procédure, assez répandue dans le monde de l'art, de la simple installation d'un film dans une galerie. Pour nous, l'installation d'un film implique nécessairement un déplacement formel et même matériel, un processus de virtualisation qui renvoie le film actualisé vers le champ problématique de sa fabrication, et, nous pourrions dire, de sa non réalisation ou de sa non fabrication. Pour les installations, nous fonctionnons un peu comme une entreprise « de distribution » au sens où nous redistribuons le film en démantelant et en dispersant ses éléments. L’installation est aussi une question de redistribution du temps. Une des forces du cinéma réside dans sa manière de kidnapper le spectateur et de l'extraire de ses habitudes temporelles. Nous sommes généralement portés ou transportés par un film (même les films non linéaires les plus déconstruits produisent cet effet), tandis qu’une installation nous permet de dériver et de laisser flotter notre attention. Elle n'a pas de réelle emprise sur nous. Le poids du temps est réparti différemment. Dans un film, si c'est un bon film, la totalité du temps est dans le film, incluant celui du spectateur. Dans le cas d'une installation, les spectateurs et l’œuvre conservent chacun leur temps propre, à distance, même si peut s’opérer un certain chevauchement. Pourtant, si nous continuons à être intéressés par l'installation, c'est en partie à cause du défi qu'elle représente pour surmonter cette distance. Pour nous, il s’agit souvent d’une question de montage spatial et de transformer les espaces interstitiels entre les éléments en brèches temporelles, en laissant pénétrer un vent extérieur qui vient desserrer, doucement ou violemment, l’emprise du spectateur sur son propre temps.

S.M. Mais la question abordait aussi la situation inverse, le processus par lequel une installation ou un environnement multimédia peut devenir, ou aspire à être perçu comme un film. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, je préfère pour l'instant rester dans la dimension infiniment petite de l'Infra-quark. La manifestation la plus récente de UIQ a pris la forme d'une pièce sonore, composée d'environ soixante-dix voix que nous avons montées avec de la musique et des sons composés par Graeme à partir d'enregistrements réalisés dans divers pays à l'occasion d'une série de ce que nous appelions seeances. Pour celles-ci, nous avons invité des petits groupes d’envisionariesà se rassembler autour de certains passages du scénario de Guattari, à partager et à construire leurs propres visions du film non réalisé ou de UIQ lui-même.

Plutôt qu'une production cinématographique qui permettrait de réduire la question indéterminée de UIQ à un ensemble de représentations, exploitable pour un produit commercial, le film est progressivement devenu à travers ce désœuvrement un processus vivant de variations. En interprétant simultanément les rôles de lecteur, d’écrivain, de réalisateur, d’acteur, de médium, de voyant, d’auditeur et de spectateur, les participants à ces communautés temporaires (reflétant vaguement la communauté en contact avec UIQ) pouvaient explorer et élargir les territoires du film à la fois au dedans et en dehors, multipliant ses plis narratifs et affectifs, brouillant les frontières entre actualisation et projection virtuelle. Ce qui signifie aussi que l'effet de UIQ pouvait être là, avec et entre nous. Les gens commençaient à sentir l'espace et la présence de chacun différemment, le ton de leur voix changeait, quelque chose dans l'atmosphère s’altérait, mais il est difficile de dire exactement quoi.

Pour revenir à la question du temps, notre perception temporelle a également changé au cours de ces sessions, qui ont duré jusqu'à 18 heures et sont devenues comme des zones de temporalité autonome. Au cours des seeances, nous avons commencé à réaliser que nous n'avions pas besoin de nous appuyer autant sur le script. Parfois, la suggestion seule d'une situation ou d'une scène était suffisante pour mettre l'imagination en route. De plus, il y avait des aspects du scénario que certaines personnes ne trouvaient pas particulièrement productifs ou qu’ils souhaitaient orienter vers une autre direction.

Dans la pièce sonore, ces voix, ces espaces et ces visions coexistent, résonnent, se nourrissent et se répondent. Au début, l'idée était de « recomposer » le film de Guattari à travers des aperçus de ce qui avait été évoqué ou spéculé par plus de soixante-dix envisionaries, mais au cours du mixage, quand nous avons commencé à spatialiser les voix avec notre mixeur Thomas Fourel, nous avons remarqué qu’un autre « film » tendait à apparaître : le film de cette communauté dispersée en train de se dessiner et de prendre forme.
La pièce sonore a été installée au Showroom à Londres en février-mars 2015 lors de notre exposition personnelle it took forever getting ready to exist : UIQ (the unmaking-of), associée à l’Archive quantique et à d'autres œuvres liées au cinéma qui manque de Guattari. Mais pouvons-nous dire qu'il s'agissait d'un film invisible ? Et, si oui, à quel moment a-t-il commencé à le devenir ? Pendant les seeances, qui pour nous étaient une sorte de tournage sans caméra, un documentaire qui ne serait projeté qu'une seule fois, au moment de sa fabrication ? Lors du vernissage, ou pendant l'exposition, lorsque les visiteurs pouvaient eux-mêmes être contaminés par les visions inaperçues de UIQ qu'ils entendaient ? Ou en quittant la galerie, quand, peut-être, ils commençaient à se demander ou à discuter avec d'autres qui n’avaient pas visité l'exposition à quoi UIQ pouvait ressembler, sentir ou ressentir, ou s'il mangeait, respirait, dormait ?



G.T.
 Une autre chose à noter ici est que la pièce sonore a été conçue pour fonctionner simultanément comme la pièce centrale et l'accompagnement de l’exposition, mais son rôle de foyer central a été continuellement neutralisé par les autres pièces (ou des éléments de ces pièces) réalisées au cours des cinq années de recherche.








É.B.
 Pourriez-vous décrire votre relation aux archives ?

G.T.
Je suppose que notre approche des archives a été fortement influencée par la littérature fantastique, Poe, Borges et Kafka notamment. Il y a la question de l'espace de l'archive elle-même, à la manière d’un labyrinthe un peu sinistre composé de secrets enterrés et de poches de matière noire, un espace de fiction et de délire possible pour le chercheur, mais aussi une sorte de limbes.

Ceci nous conduit au second point important pour nous : la nature des documents d'archives vers lesquels nous sommes attirés, souvent marginaux, dérisoires, ou fragments inachevés, flottant au seuil de l'œuvre officielle, emprisonnés quelque part entre être et non-être, et troublant généralement l'image canonique de l'auteur.
Dans notre premier long métrage Facs of Life, les archives vidéo du séminaire de Deleuze à Vincennes filmées par Marielle Burkhalter et ses camarades en 1975-76 ont servi surtout de prétexte pour localiser certains des étudiants qui apparaissaient dans les images — bien qu’elles donnent également une image de la pédagogie et d'une possibilité de la pédagogie (informelle, un peu en lambeaux, polycorporelle) qui avait été en quelque sorte refoulée.
Dans le cas du film de science-fiction de Guattari et de ses ambitions cinématographiques en général, sont apparus les linéaments d'une autre « carrière » possible pour un schizo-analyste dont la pensée est déjà traversée par de nombreux champs de recherche — un projet qui contient la promesse de perturber légèrement le modèle de production et de désir représenté par le cinéma grand public.


S.M.
 Les deux projets de films mentionné par Graeme — autour de ce que nous pourrions appeler le cinéma perdu de Deleuze et Guattari — ont nécessité de nombreuses années pour se développer, et sont passés par différentes formes et articulations. Dans une certaine mesure, on peut dire qu'ils sont encore en cours. Tout en travaillant sur Facs of Life nous en sommes arrivés à produire un mot qui décrit le mieux notre approche de l'archive : l'inarchivé— qui nous semble un concept plus fertile que la notion derridienne de l'anarchive.

Plus récemment, nous avons expérimenté avec l'archive d'une manière plus rapide, ponctuelle, à l’aide de méthodes et d’outils qui, nous l'espérons, se développeront sur une plate-forme collective. Dans une série de courts métrages que nous appelons tube-tracts, nous nous sommes inspirés des stratégies situationnistes de détournement et de la méthode artisanale des ciné-tracts inventée par Godard, Marker, Resnais et d'autres en mai 1968 pour tester l'hypothèse d'une utilisation déconstructiviste et poétique des médias viraux en utilisant principalement un matériel provenant de la vaste, océanique archive de Youtube. L'idée est venue d'abord comme une réponse provisoire et partielle à ce qui était pour nous une question brûlante concernant l'évolution et la diffusion des technologies de l'image. Étant donnés les outils et les ressources matérielles à notre disposition, comment pouvons-nous repenser le montage pour exploiter et mobiliser les réserves virtuelles de singularité politique et affective et la durée au travail dans des images qui sont souvent produites, ou téléchargées, pour une consommation et une circulation immédiates, et généralement destinées à l'oubli d’une anarchive ?
Nous commençons maintenant à réfléchir à un nouveau projet de long métrage qui intégrera une partie de cette expérimentation dans un cadre fictionnel plus traditionnel.




G.T. En revanche, pour le cycle Le film et son double, nous avons pensé la performativité des sous-titres comme quelque chose de potentiellement autonome par rapport aux dialogues du film qu’ils sont normalement censés traduire. La procédure que nous avons adoptée est assez simple : nous avons sélectionné environ 300 photogrammes sous-titrés (parmi les 700 présélectionnés) venant de films différents, et nous avons créé une séquence de telle sorte que chaque sous-titre soit relié au suivant. Durant la séance, Silvia joue le rôle d’une sorte de projectionniste en lançant les images tandis que j’accompagne, depuis mon ordinateur portable, les images « underwritten by shadows still » d’une partition électronique improvisée live. La plupart des films que nous regardons sont sous-titrés et nous aimons beaucoup superviser les sous-titres pour nos projets cinématographiques. Pour nous, les sous-titres sont une véritable composante de l'image et pas seulement un élément fonctionnel supplémentaire. L'apparition d'un sous-titre sur l'écran représente un temps statique par rapport au mouvement du film. C'est un peu paradoxal, d'ailleurs, que les sous-titres se situent en même temps « sous » et « sur » l’image, au bas de l'écran mais aussi superposés à l’image. Et puisqu’ils constituent un texte, ils ouvrent le cinéma à un possible devenir livre. Parfois ils fonctionnent comme un commentaire, parfois ils donnent une forme visible au discours indirecte libre dont parlent Pasolini et Rohmer, entre autres.
Dans ce dispositif, nous avons considéré les phrases des sous-titres comme la voix neutre ou moyenne de Blanchot pour réfléchir aux possibilités de créer un seul discours (ou comment un tel discours latent pourrait émerger) à partir d'une séquence disparate de photogrammes sous-titrés. C'est ainsi qu’au lieu de performer un film on construirait un méta-film qui pourrait performer et parler à notre place (à la dernière personne, comme dirait Beckett, ou encore mieux, à la dénier personne) et nous permettrait de voir ce qu'il a à nous dire. Pour notre résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, nous continuerons à expérimenter ces infra-formes...






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Photos :

UIQ: A Space Oddity, Le Foyer Zurich, photo courtesy of Petra Koehle

UIQ Seeance at CASCO - Office for Art, Design and Theory, Utrecht, photo courtesy of Casco

A hard case speaking softly / underwritten by shadows still / A soft touch playing hard to get, Les Laboratoires d'Aubervilliers, 2015, photo courtesy Ouidad Soussi-Chiadmi


PINK LINE // TRAM HOSPITALITÉS 2015

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6. Juin 2015 - 11:00» 22:00
Saturday 6th June, 2015, 11 am - 10 pm

Jeu de Paume, Paris
Le Crédac, Ivry-sur-Seine
Les Laboratoires d'Aubervilliers, Aubervilliers

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Information: TRAM
01 53 34 64 43 / h15@tram-idf.fr

Fees:
Full price for the day + dinner 11 am - 10 pm: 15€ (reduced price: 10 €)
Full price for the day 11 am - 8 pm: 7€ (reduced price: 4 €)
Buy your tickets online!

Download the program Hospitalités 2015


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Program

The day begins at Jeu de Paume with an exceptional projection of Time Is Working Around Rotterdam (2006, 25') by Valérie Jouve with whom you can discuss about her exhibition Corps en résistance. You can also discover the retrospective that the Jeu de Paume devoted to the work of the photographer Germaine Krull and the proposal of the young Cambodian artist Khvay Samnang, part of the program Satellite.

Lunch

The route continues at the Crédac with a guided tour of Delphine Coindet’s exhibition “Modes & Usages de l'art” by Claire Le Restif which revolves around works by the artist CIRVA (International Agency for Research on Glass and Plastic Arts) in Marseille.

Last but not least, the third edition of “Le Printemps des Laboratoires : Performing Opposition”, at Les Laboratoires d'Aubervilliers invite you to participate in a discursive and performative display exploring the strategies of art and theater actively participating in the contemporary political life. Dinner is proposed at Les Laboratoires d'Aubervilliers with all the artists and participants, in the limit of available places.


This year, guests accompany us through interventions where texts, performances and sensory experiences mingle. They each carry a subjective look on the proposed journeys and on the stories of territories.

Artist, choreographer and author, Barbara Manzetti (with Tanguy Nédélec and Barbara Coffy) invests 11 journeys with texts, the outcome of a true pilgrimage: five weeks in the 32 places of Hospitalités 2015. A presence between print and performance, will accompany visitors throughout the journey.

The team of Code 2.0 magazine (Laetitia Chauvin & Clement Dirié) proposes as an alternative to print media a voicemail (01.79.86.12.34, dial 1 for the Pink Line) that allows access, from one’s phone, to 6 sound creations that draw the portrait of each route, in a style between journalism and sound design.

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