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Channel: Les Laboratoires d’Aubervilliers - Les Laboratoires d’Aubervilliers
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Nous avons le couteau sur notre accent

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Rester. Étranger / Aubervilliers



On va aller aux Laboratoires d’Aubervilliers. On va aller c’est le futur proche. Un temps un peu spécial qui se trouve à côté du présent. Leçon 4. Page 23. Pas très loin des Quatre Chemins à Aubervilliers. Là-bas on va mettre à droite du présent un verbe à l’infini. Toc. Le verbe aller dans sa forme infinie. C’est à dire. Un verbe qui n’a pas été conjugué. Comme la jeune fille. Comme le jeune homme avant le mariage. Comme la datte posée sur la table avec son verre de lait. Avant la rupture du jeûne. Toc.
Dans le futur proche nous allons marcher sur le trottoir de gauche jusqu’au portail en fer. Là-bas il y a des artistes. Il y a des poules. Il y a des directrices. Elles sont biologiques. Il y a Amaury Eric et Pierre. Pierre est un prénom masculin. Le nom de famille de Pierre est Simon. Simon comme Simon qui travaille à Khiasma et qui prend des cours de danse africaine le jeudi après-midi. Simon comme le pécheur qui a rencontré Jésus dans la Bible. Un pécheur est un homme qui travaille dans le poisson. Jésus est un homme qui travaille dans la religion. Une entreprise familiale millénaire dirigée par le père de Jésus. Celui qui a dit à Simon Je t’appelle Pierre. Simon avait du poisson plein les mains. Il est devenu Pierre. Donc Simon et Pierre sont la même personne. Vous me suivez ? Marie-Laure a deux prénoms séparés par un tiret. Les autres n’ont pas de tiret. Elles sont assises. Elles s’appellent Mathilde Alexandra Dora Florine et Milène. Ariane n’est jamais assise. Elle arrose les enfants. Elle coupe les branches de différents arbres pour fabriquer des fusains. Il y a deux Paulines. Il ne faudra pas laisser le portail ouvert. Sinon elles vont s’en aller.
Les Laboratoires vont mettre des espaces à notre disposition. Elles et ils vont partager avec nous la cuisine. Les toilettes. Le jardin. Les poules. Les enfants. Nous allons travailler avec Les Laboratoires. À Aubervilliers. Dans le domaine de l’art vivant. Un art fait de personnes qui le vivent ensemble. Notre discipline est la danse. La danse est un travail qui transpire des personnes qui le font. On peut dire la même chose du foot bien-sûr. L’argent du foot et l’argent de l’art ce n’est pas pareil.
Ce que nous allons transpirer aux Laboratoires ne sera pas extérieur à nous-même. Ce sera nous. Nous serons la danse. Nous serons le mouvement. La transition. Elles et ils vont nous donner l’argent de l’art en échange de ce mouvement qui fait si peur à tout le monde. Votre arrivée. Votre entrée en France. Votre entrée dans la langue française. Nous allons signer une convention pour le prix d’un passage en bateau pneumatique depuis la Libye.

Il y a quelques mois vous avez été transférés. La pression était trop forte alors ils ont désengorgé l’Île-de-France. Vous avez reçu l’ordre de désengorger le bassin parisien. Sur la feuille déchirée par moitié que vous avez reçue quelqu’un avait écrit DEPART DEMAIN 6h30. Maintenant si vous revenez il faudra faire attention à ne pas rengorger. Vous allez quitter la ville où les gens ont moins de dix-sept ans. Où les autres gens ont plus de soixante-dix ans. La ville où tu te manques beaucoup. Où tu marches avec l’âme en peine de Françoise Hardy. Tandis que les autres personnes roulent dans leurs voitures vers une autre ville sans jamais poser les pieds sur celle-ci. Tu vas quitter ta chambre. Une chambre avec deux frigos. Un grand et un petit. Une chambre avec un drapeau. Une chambre comme pour un enfant. Une chambre que tu n’as pas décrite. Une chambre où tu es content avec la fenêtre ouverte. Une chambre avec vue sur la police.

Mes amis je vais vous dire une chose. Avant je parlais. Avant j’écrivais. Avant je pensais. Et je le faisais en français ! Ça c’est le passé. Il n’est pas simple. Il est imparfait. Maintenant je suis en FLE. Et ça. Ça veut dire que quelque soit mon niveau je n’écrirai ni ne parlerai plus jamais en français. Le FLE est la banlieue de la langue. Dans cette banlieue il n’y a que des étrangers et quelques français qui sont trop pauvres pour rester français. Ils parlent FLE eux aussi. Et au fond de leur pupille tu vois le reflet des cités. Et devant leur futur proche s’élève la gare RER. Imposante. Leur présent a été dézoné. Jamais est un mot qui laisse un vide derrière lui. Comme quelqu’un qui quitte à jamais son village. Jamais est le chameau. La vache. La chèvre qu’on abandonne à jamais avec son lait dedans. Après il faut aller Avenue Jean Lolive pour voir les rangées de lait en brique dans le frigo du supermarché. Jamais est une maison qu’on ne reverra plus parce qu’elle a été incendiée. Et parce qu’elle continue d’être incendiée nous allons aller aux Laboratoires d’Aubervilliers.
J’ai reçu ton message dit Hélène j’en accuse réception. Ce message disait. 98 maisons incendiées. J’ai vu la femme s’écrouler dit Chloé. La jeune femme dans sa jolie robe dit Lester. La femme renversée face à terre dit Bartolomeo. Devant le petit tas de cendres de sa maison incendiée dit Audrey. Ça brûle au Dar Tama cher Barbara qu’est-ce que tu fais dit Omar. Je fais. Je dis. Je te promets. Je te jure. Je reste à jamais dans le FLE. Avec vous. Dans ce FLE je vous aimerai toujours. Toujours est un mot qui produit l’effet inverse. Là où jamais nous laisse boire du lait en brique toujours pose une brique de construction. Avec les briques de toujours nous allons construire une maison. Avec le petit tas de cendres. Avec le nuage de fumée. Avec la poignée de blé cramé. Avec la grâce de l’enfant qui regarde son village en feu. Avec les pleurs de la femme. Avec la face à terre. Avec les branches transformées en fusains. Nous allons construire une maison. Je le sais depuis que j’ai vu Masri transporter le four sur son épaule.
Dans notre famille nous avons un Tchadien. On l’appelle Le Petit. On l’appelle Chouchou Manzetti. On dit qu’avec les Tchadiens on ne rigole pas non. Ils ont un couteau dans la poche. Il faut les laisser tranquilles. En Libye on les craint. On les maltraite bien sûr. On les frappe. On leur donne des coups de pieds. Parfois même on les égorge. Mais on les craint. Il faut craindre Le Petit quand il montre le fond de son œil. Quand il se mouche. Nous autres aussi il faut nous craindre. Nous avons le couteau sur notre accent.
On vous aura prévenus Les Laboratoires d’Aubervilliers. On va vous parler haché. Cette phrase va plaire à Amaury qui aime la viande. Amaury. Tu peux griller cette phrase. Tu peux la manger. Tu seras avec nous. Comme nous. Avec le FLE dans la bouche. Ce n’est pas la peine de l’avaler. On ne le digère jamais.

 

 

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Avec le soutien de la FNAGP (Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques), du Laboratoire d'Excellence des Arts et médiations humaines de l'Université Paris 8, de l’association PourLoger, de l'Espace Khiasma (Les Lilas), des Laboratoires d'Aubervilliers et de La Terrasse - espace d'art de Nanterre.

 

image _ Aubervilliers, 2018  © Barbara Manzetti


Documentation & Archives

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Bibliothèque des Laboratoires


Pour consulter le catalogue en ligne de la Bibliothèque des Laboratoires, cliquez sur le lien ci-dessous :

CATALOGUE DE LA BIBLIOTHEQUE EN LIGNE

 

 


Depuis leur ouverture en 2001, Les Laboratoires d’Aubervilliers collectent des ouvrages afin de constituer un fond précis et particulier sur l’art contemporain. Attentifs au travail d’archivage autour des projets réalisés aux Laboratoires, ils créent une ressource précieuse, témoin de la création de projets artistiques dans le contexte contemporain international. La Bibliothèque des Laboratoires d’Aubervilliers est accessible aux horaires d’ouverture du lieu ou sur rendez-vous, le catalogue est consultable depuis le site.

 

La Bibliothèque des Laboratoires référence près de 3 000 ouvrages. Ressource documentaire et bibliographique en matière d’art contemporain, elle met à disposition pour consultation, et pour tous ceux qui le souhaitent, des éditions d’artistes, des catalogues d’expositions, des ouvrages théoriques, ainsi qu’un fonds en transformation permanente, alimenté au gré des projets portés par Les Laboratoires d’Aubervilliers. Plus qu’un fonds documentaire, il s’agit là d’un espace vivant qui se pose à la fois comme point d’appui pour les projets des artistes mais aussi comme archive pour le public des Laboratoires, trace des créations engagées et des processus de réflexion qui y ont pris leur source.

CATALOGUE DE LA BIBLIOTHEQUE EN LIGNE

Les archives des projets : En parallèle de la constitution de son fonds, Les Laboratoires d’Aubervilliers ont également constitué une archive des projets développés depuis quelques années. Un poste de consultation sur place est à la disposition du public permettant l’accès au catalogue en ligne mais également aux archives des projets des Laboratoires depuis 2001. Richesse en terme de ressource professionnelle et de médiation, ces archives très particulières sont consultables uniquement sur rendez-vous.


Autant espace de travail pour les artistes, que lieu de rencontres publiques, Les Laboratoires d’Aubervilliers sont un lieu en mouvement. Aussi, et afin de s’assurer de la disponibilité de l’espace de travail et de consultation, il est préférable de réserver. La bibliothèque des Laboratoires d’Aubervilliers peut également accueillir des groupes de travail.


Consultation des ouvrages sur place
Entrée libre / réservation conseillée
01 53 56 15 90
documentation@leslaboratoires.org
Les Laboratoires d’Aubervilliers
41 rue Lecuyer / 93300 Aubervilliers
www.leslaboratoires.org

Horaires d’ouvertures
Consultation du fonds documentaire : du lundi au vendredi de 11h à 17h30
Consultation des archives des projets : uniquement sur rendez-vous

 

images _ tous droits réservés

 

 

Édition 2017 2018

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L'édition 2017 2018 du Journal des Laboratoires est arrivée aux Laboratoires. Sa diffusion s'organise afin de le rendre accessible au plus grand nombre. La liste des lieux dans lesquels il sera possible de venir le prendre sera annoncé prochainement.

En attendant, il est d'ores et déjà disponible aux Laboratoires, et vous trouverez ci-dessous l'édito de cette nouvelle édition publié dans son intégralité.

 

 

Ce Journal des Laboratoires s’ouvre sur un titre programmatique, Extra Sensory Perception (ESP), comme une invitation à sortir des cadres rassurants posés par toutes les formes d’institutionnalisation étatiques et artistiques, intellectuelles et scientifiques, pour explorer ce qui ne relève ni du domaine de la preuve ni de la rationalisation. Comment aborder une telle revendication lorsqu’elle est portée par une institution artistique ? Suivant un fil rouge que nous avons déroulé pendant un an, ESP nous a conduits à déplacer nos méthodes de travail en les confrontant aux rencontres hybrides entre pratiques de terrain, expériences de la psyché, invocations par le langage d’une réalité hallucinée et désirée, exploration des espaces et des structures liminaires, et constructions collectives d’une pensée en mouvement par la voie des expérimentations artistiques. L’expérience de l’un – l’artiste, le militant, le visionnaire, le shaman, le chercheur – s’emploie à déployer des trames invisibles qui peu à peu invitent et construisent le groupe, la communauté provisoire ouverte à tous, pour donner forme à des rencontres nourries de ces entrelacements. C’est le contenu de ce creuset, modelé dans des zones limitrophes, crépusculaires, que nous avons déployé cette année aux Laboratoires pour tenter d’approcher autrement nos pratiques en les matérialisant par l’expérience du vivant et du visionnaire, celle que peut l’art. Cette publication en est une émanation, une continuité – une invitation à partager certains moments nécessairement fugaces. Il s’agence autour des dialogues qui se sont tissés tout au long de l’année et des résidences qui ont pris corps aux Laboratoires et hors les murs. Ce journal exprime la nécessité de formaliser et structurer ces instants éphémères, afin d’en déposer des traces comme des pistes possibles que chacun est à son tour invité à parcourir librement. Année après année, nous essayons de faire tomber un peu plus les murs de l’institution – même si le projet des Laboratoires est depuis le départ pensé contre les logiques rigides vissées sur des résultats à court terme – afin de reconduire d’autres processus de réflexion, longs, profonds, changeants et flexibles ; réflexion sur l’art et le travail, sur le commun et ses métamorphoses, sur le rapport de l’espace intime et public, sur les forces désinstituantes, sur les expériences limites. Nous le faisons quitte à nous déplacer vers l’inconfort de l’imprévisible, de moins de savoir et de contrôle, pour pouvoir ainsi multiplier les possibles et permettre la manifestation de l’étrange et l’émancipation qu’offrent les rencontres et opportunités transdisciplinaires.

En ces pages nous vous invitons donc à plonger dans Le Printemps des Laboratoires, plateforme de recherche qui pour la cinquième année s’est égrenée au fil des mois, invitant artistes et chercheurs dont le travail entrait en écho avec ces zones invoquées de l’Extra Sensory Perception. En leur compagnie, nous avons exploré les perceptions et les conceptions d’un monde multiple et sensible, en deçà ou au-delà d’une approche simplement rationnelle. Ce qui a impliqué de repenser et remodeler en partie nos agencements quotidiens, les découpages des catégories qui ont jusqu’alors architecturé notre espace mental, d’outrepasser les clivages entre monde sensible et intelligible, entre entités visibles et invisibles.

Les artistes Bastien Mignot, Laura Huertas Millán et Mette Edvardsen ont été invités à investir l’espace éditorial du Journal en écho à leur intervention programmée pendant l’année. Bastien Mignot a fait le choix de prolonger sa pièce chorégraphique, réalisée aux Laboratoires en avril 2017, par un texte poétique. Ce dernier mêle à la description d’un rituel plongé dans le noir – un noir chargé comme une forêt, la nuit – une partition écrite à la manière d’un conte animal et d’un tirage de cartes sacrées.
La performance donnée aux Laboratoires en décembre 2016 par la vidéaste Laura Huertas Millán, Disappearing Operations (un des aboutissements formels de ses recherches doctorales) sondait les identités formées en creux des dynamiques d’exotisation et d’invisibilisation de certaines populations fantasmées tel un « ailleurs tropical ». À travers un récit en images et en voix, l’artiste a déroulé le fil de relations au monde particulières (avec les plantes ou les morts). Elle nous raconte combien elle a nourri, dans la contemplation des étoiles, le désir de faire du cinéma documentaire. Elle pose la question de comment l’expérience de l’absence fonde un régime de perceptions accrues. Comment la guerre déplace les corps et disloque les identités ? Comment la technique modifie nos expériences corporelles et emboîte le pas d’une ethnographie sensorielle pour rendre étranger ce qui est familier ?
Suite à la présentation de sa pièce chorégraphique No Title (2014), Mette Edvardsen s’entretient avec Dora García (deux artistes qui nourrissent depuis des années un fort intérêt pour leurs pratiques respectives). Ensemble, elles jettent des ponts entre danse et arts visuels. No Title est une pièce pensée comme une réponse, un complément et une image-miroir à une autre pièce, Black, produite en 2011. Si, dans cette dernière, Mette Edvardsen invoquait, par la répétition de mots, des objets domestiques et des événements, elle s’applique, dans No Title, à faire disparaître ce qui rend tangibles nos existences – chose, sentiment ou concept. Ce faisant, elle s’inscrit dans une logique de l’invocation, d’un langage adamique, qui précède la réalité et la crée. Une manière, une fois de plus, d’amener le public dans des lieux accessibles par simple suggestion, là où le langage opère magiquement à l’intérieur du cerveau ou par hallucination collective.

Le psychologue et psychothérapeute Josep Rafanell i Orra nous accompagne depuis maintenant deux ans via ses séminaires mensuels Pratiques de soin et collectifs. Le soin (affecté aux relations plutôt qu’aux individus) est entendu comme une fabrique des différences, le lieu d’énonciation de nouvelles formes de collectivité et d’émancipation. Nous publions ici son texte introductif au concept de désintégration, qui pointe des formes d’organisation autonomes, alternatives et de soutien mutuel, s’organisant parfois à échelle réduite mais non moins opérant, afin d’y déceler de nouvelles formes d’attachement. Thierry Drum, qui a participé aux séminaires cette année, publie un extrait de son texte, inscrit dans la veine d’une philosophie pragmatiste. Nous publions également un texte de Marcello Tarì chercheur indépendant, spécialiste de l’histoire de l’Italie des années 1970. Posant la question du soin à l’intérieur d’une politique gouvernant par installation de la peur et de la précarité permanente, l’auteur ouvre a contrarioà la constitution de nouvelles voies d’autonomie.
Les séminaires de cette année se sont particulièrement attachés à penser de nouveaux « lieux », cherchant à former une cartographie des pratiques plurielles de soin et d’attention. Accompagné de différentes personnalités – botaniste, philosophe, psychiatre, infirmier, anthropologue, habitant, gérant de squats à Aubervilliers, ou de collectifs tel que Ne tirez pas sur l’ambulance (qui apporte, lors des manifestations, les premiers soins d’urgence aux blessés) –, Josep Rafanell i Orra met progressivement en place des dispositifs d’expérimentation de relations entre les êtres, humains et non-humains.

Les ateliers de lecture qui se sont déroulés d’octobre 2016 à juin 2017 nous ont projeté.e.s tour à tour dans l’exploration des identités cyborgs féministes (Donna Haraway) et dans ce qui se loge dans l’ombre (Jun’ichirō Tanizaki). Ils nous ont conduit.e.s à nous exercer à des formes de télépathie collective (séance de Remote Viewing avec Simon Ripoll-Hurier), à explorer les rapports avec des entités non humaines (Vinciane Despret, Dominique Lestel, Vilèm Flusser et Louis Bec), extraterrestres (Arnaud Esquerre). Nous avons échangé sur les mots des autres en explorant ceux qui existent dans une langue et sont absents dans une autre, marquant alors l’impossibilité de s’approprier certaines expériences (Yolande Zauberman et Paulina Spiechowicz). Nous avons exploré des formes de communalités révolutionnaires passées et présentes (Jacques Rancière, Starhawk) et des formes de résistance actuelles (Comité invisible, Erik Bordeleau). Encore, nous avons évoqué les formes positives de dépossession, contre celles auxquelles nous contraignent les gouvernementalités (Judith Butler et Athena Athanasiou). Nous publions la retranscription du dernier atelier de lecture consacré à une étude de L’Exégèse de Philip K. Dick en compagnie d’Hélène Collon, traductrice de l’ouvrage, de Louis Castel, auteur et acteur, et de Pacôme Thiellement, auteur, spécialiste entre autres de Dick, de culture pop et de la gnose. L’Exégèse, ce journal tenu secret pendant des années, non destiné à être publié, contenant des notes sur les visions et les rêves de l’auteur, ainsi que ses lettres, ses travaux préparatoires, ses réflexions sur ses productions antérieures et sur celles en gestation, nous a offert une plongée formidable pour clore cette saison ESP.

Un autre cahier du journal est consacré à la publication d’un entretien que nous avons réalisé avec des artistes ayant conduit une résidence aux Laboratoires – les artistes Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Katinka Bock, l’écrivain Daniel Foucard ainsi que des chercheurs qui nous accompagnent, l’historienne Sophie Wahnich et le psychologue Josep Rafanell i Orra. À travers cet échange croisé, où chacun revient sur les manières singulières à partir desquelles il a pu développer son projet, selon des temporalités variées et des méthodes de travail qui lui sont propres, c’est le portrait de l’institution artistique particulière que sont Les Laboratoires qui se profile : un lieu paradoxal, qui s’efforce de maintenir à la fois un état poreux, souple et transformable pour permettre l’émergence de formes expérimentales, tout en consolidant ses moyens de production et le réseau de collaborations dans lequel il s’inscrit, à différentes échelles.

La clandestinité peut prendre plusieurs formes. C’est la clandestinité des formes de vie végétales qui s’installent dans les zones urbaines en friche et des formes collectives qui s’agencent autour de leur usage. C’est à cette réflexion sur les indésirables et les espaces interstitiels dans lesquels ils prennent vie que le projet de La Semeuse s’est en priorité consacrée cette année, en travaillant à transmettre les vertus et les usages des plantes médicinales et comestibles trouvées en milieu urbain, en compagnie de la botaniste Véronique Desanlis. Ariane Leblanc, sa coordinatrice, a entamé une réflexion plus large sur  la gestion des friches en ville. C’est aussi la clandestinité des talents cachés que l’artiste tchèque Kateřina Šedá s’est employée à révéler en compagnie des habitants d’Aubervilliers (Les Talents d’Aubervilliers) et sur lequel nous revenons via un témoignage en image et un texte de l’historienne d’art Jehanne Dautrey. Pour rendre compte du complexe projet mené par l’artiste espagnole Paloma Polo, nous présentons ici les différents matériaux théoriques produits dans le cadre de ses Classes de lutte, qui proposaient de réfléchir collectivement à la manière dont la clandestinité s’organise aujourd’hui (réflexion engagée depuis un éclairage historique du militantisme antifranquiste). De nombreuses questions ont été soulevées : Par qui cette clandestinité est-elle souhaitée ? Par qui est-elle subite ? Comment vivre avec, la contourner ou l’annuler ? L’artiste, à laquelle est venue s’associer Léopoldine Manach’, étudiante en anthropologie, a organisé un certain nombre de classes ouvertes en présence des premiers concernés mais aussi d’historiens, cinéastes, militants et avocats du droit d’asile.
Une rencontre autour de la question La place des migrants dans notre société, moyens d’intégration et clandestinité : ce que l’art peut faire, organisée en septembre entre Les Laboratoires d’Aubervilliers et La Commune - centre dramatique national, réunissait des artistes ayant travaillé et travaillant encore aux Laboratoires et à La Commune. Olive Martin et Patrick Bernier, Barbara Manzetti, l'étudiante en anthropologie Léopoldine Manac’h et Émilie Hériteau pour L’École des actes, racontent comment ils ont pu mettre au cœur de leur processus de création la relation aux étrangers, aux réfugiés, aux demandeurs d’asile. Nous restranscrivons ici leur parole.

Par ailleurs, nous continuons à interroger les frontières de la danse. Lenio Kaklea évoque, dans un entretien, son Encyclopédie pratique qui s’inscrit, depuis janvier 2017, dans les espaces privés et publics d’Aubervilliers, assemblant au fil du temps une multitude de portraits agencés à partir de la pratique de chacun, qu’elle soit physique, intellectuelle, spirituelle, banale ou singulière. En partant de ces rencontres, et en collaboration avec Oscar Lozano et Lou Forster, une écriture se déploie, prenant à la fois la forme d’un livre et d’une pièce chorégraphique, tous deux livrés en mars 2018 aux Laboratoires. Les invités du chorégraphe Alain Michard, en résidence pour le projet En danseuse, qui investit le champ de la représentativité de l’histoire de la danse et son incarnation dans le corps de chacun, réagissent dans ces pages aux rencontres de binômes qui se sont déroulées en privé et en public pendant plusieurs mois et alternativement aux Laboratoires : Adva Zakai, DD Dorvilliers, Mathieu Bouvier, Marcelline Delbecq, Alice Gautier, Lenio Kaklea, Martine Pisani. Par ailleurs, Pauline Le Boulba et Laurent Pichaud inscrivent un dialogue implicite en rendant compte respectivement des recherches menées autour d’Alain Buffard et de Deborah Haye, à la fois source et lieu d’articulation singulière de nouveaux régimes discursifs et performatifs.

L’articulation par cahiers ne rend pas encore assez hommage aux nombreuses perméabilités qui existent entre tous ces projets, entre les différentes réflexions menées depuis chacune des résidences, des rencontres, des paroles portées aussi bien par les artistes que par les théoriciens, par les militants et les publics. Un lieu de travail et d’ouverture de l’art est un lieu de vie depuis lequel se construisent des relations inattendues, des relations à travers lesquelles être libre. Aux Laboratoires d’Aubervilliers, chacun est invité à investir cet endroit.

 

Alexandra Baudelot,
Dora García,
Mathilde Villeneuve

codirectrices
des Laboratoires
d'Aubervilliers

 

 

 

 

Boum

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Il y a un train dans la conjugaison du présent continu. Pour nous qui aimons les voyages économiques c’est une excellente nouvelle. Jusqu’ici nous avons voyagé avec la essenséeffe. Ce n’est pas économique. Là-bas il y a des contrôleurs assermentés. Dans le train de la conjugaison, il y a d’autres contrôleurs. Mais ils sont vieux. Forcément plus lents. Occupés par les cérémonies incessantes qui célèbrent la gloire de la langue. Nous. Nous avons le temps de sauter les barrières.
Quand nous sommes partis à Trouville nous avons pris le train à la Gare Saint Lazare. Le voyage n’était pas organisé à l’avance. Tu as été prévenu à la dernière minute. Je t’ai envoyé un message. Tu veux partir à Trouville ? Tu as répondu d’accord. Je viens. Nous avions rendez-vous comme d’habitude au deuxième étage. Devant le piano. Á l’heure prévue il y a eu une alerte à la bombe. Quelqu’un a abandonné son sac de sport à côté du piano. L’équipe de démineurs est aussitôt arrivée. Avant l’explosion une annonce a été diffusée pour alerter les usagers. La détonation était imminente. J'ai bouché mes oreilles; J'ai fermé les yeux.
Boum.

Le sac de sport a explosé sous cloche. Et tu es arrivé à grands pas. Les mains dans les poches. Dans le train de la essenséeffe il n’y avait plus de place. De plus il a fallu faire la file pour obtenir les billets parce que les automates étaient en panne. Nous avons payé et voyagé debout. C’est comme ça chez essenséeffe on n’y peut rien. Quelques soient les conditions de voyage il faut payer. Si tu ne paies pas le contrôleur te fait une amende. Si tu ne paie pas immédiatement l’amende tu la reçois chez toi. Et si tu ne la paies pas dans les délais tu reçois un rappel. Et si tu t’obstines à ne pas honorer ta dette la essenséeffe va mandater une société pour recouvrer le solde impayé.
Nous on n’avait pas compris pourquoi tout le monde avait voulu partir ce jour-là. Il y a avait foule comme lors des grands départs en vacance. Dans le compartiment certains s’installaient par terre. Seule la jeune femme avec son bébé a préféré le strapontin. Pour finir nous sommes descendus à Trouville. Il n’y avait pas un chat. Il n’y avait personne. Les vacances étaient terminées.
Nous sommes montés dans le train du langage.

Nous sommes à l’intérieur du présent le plus présent. L’intérieur est dedans. Tu peux employer cette expression. Employer c’est faire travailler. Généralement dans le travail on retrouve plusieurs personnes. Un groupe de personnes au travail est une équipe. Chaque personne de l’équipe est employée. La personne qui fait travailler l'équipe est l’employeur. L’employeur cependant ne reste pas les mains en main. L’employeur voit. Dit. Dirige. Ordonne. Surveille. Attribue des fonctions aux employés. Sauf dans le travail artistique où on ne sait pas d’avance comment ça va s’organiser. Avec les artistes on ne sait pas comment faire. Il faut leur mettre des affichettes. Comme celle sur le frigo.
Chers artistes vous êtes priés de ranger votre vaisselle dans le lave- vaisselle.
Lorsqu’il est plein veuillez utiliser l’éponge.

Ce matin je me suis entretenue avec la femme de ménage. Je suis allée dans la cuisine et j’ai mis en route un café pendant qu’elle blanchissait l’évier. Elle a préféré rester anonyme. Une personne anonyme connait son propre nom mais n’a pas de nom pour les autres. C’est rare qu’une artiste préfère rester anonyme dans le cadre de son travail dans un centre d’art. Tu as dit que mon travail est un peu bizarre et tu as raison. Je dors et me réveille dans ce travail-ci. Je m’inquiète et j’attends dans ce travail-ci. Je cuisine des tartes à la viande et des soupes de légumes dans ce travail-ci. Dans ce travail-ci je fais de la radio. Je me douche. Chacun de mes gestes est un geste de ce travail-ci et en ce sens ce travail est une permanence.
La permanence ne connait pas d’interruption c’est un présent continu à l’intérieur duquel on a largement le temps de se poser des questions et de s’acharner à y répondre et la femme de ménage a sa place dans ce travail. Elle a dit quand tu es arrivée aux Laboratoires j’ai senti que l’espace avait changé d’odeur. Je me suis demandée si ça venait du sol. Si tu l’avais nettoyé avec un produit parfumé. C’était une odeur naturelle. J’ai dit oui chaque matin j’aère les pièces. Je les vaporise avec des essences naturelles. Le soir au besoin je fais les sols. Vous et moi nous faisons le même travail. Nous nous occupons des espaces. Elle a dit c’est vrai.
Nous faisons le même travail.

Je remarque combien tu prends soin de tes cheveux depuis quelques temps. Je guette le moment où tu vas enlever le casque parce que je m’amuse de l’empreinte qu’il laisse. Le sillon tracé d’une oreille à l’autre dans la masse de tes cheveux. Si tu gardes le casque et que tu ris c’est que tu es en train de regarder un épisode de ma famille d’abord.
Tu viens d’enlever ton casque. Tu es en train de me dire que tu as compris quelque chose des artistes et de l’art. Tu es en train de me dire que l'art est la maison que j’habite. Tu es entré dans cette maison à grands pas dégingandés. Il y a dans cette maison une très grande cuisine et tu aimes ça. Il y a dans cette maison beaucoup plus d’espace que dans toutes celles que nous avons visité aux Mureaux. Á Ris Orangis. Á Garancière-la-Queue. Il y a dans cette maison quelque chose de magique qui fait que l’on croit dans le pouvoir de changement de l’art. Magique tu connais. Alors nous avons ce lien magique. Une ficelle invisible qui nous relie au changement.
Les gens de Paris aiment les grands espaces vides de l’art. Le vide permet aux gens d’apprécier la rencontre avec un art qui est libre de choisir une forme. Soit-elle invisible. C’est à dire qu’on ne le voit pas du tout. Alors ici c’est grand. Parce que dans la maison de l'art on doit toujours garder la place pour rencontrer l’invisible. Tu connais rencontrer. Le vide c’est quand il n’y a rien. Même pas d’air. Mais bon là dedans de l’air il y en a tu peux respirer. Les murs sont toujours blancs et lisses. Mais ça c’est l’apparence. Le visible. On en a besoin aussi. Du mensonge caché dans l’enduit blanc et lisse. Parce que l’art n’est pas lisse. Au contraire. C’est le lieu d’élection des aspérités. Tu comprends lisse ? C’est comme la peau. L’aspérité est une pointe. Un accident. Une difficulté que tu rencontres.

L’entrée est chère. Douze euros. Mais j’ai un pass. Avec ma photo. Un pass est une carte d’abonné. Tu paies une fois et tu viens quand tu veux. Tu peux entrer avec un ami qui ne paie pas. Toute l’année.
Tu vois la file là-bas ? Eh bien. Tu vas voir. On va passer devant tout le monde. Ha.
On appelle cela une toile. Et on appelle ça un cadre. L’artiste qui peint est un peintre. Mais la personne qui peint les murs de ta maison. Celui qui fait les enduits. Il est aussi un peintre. L’enduit est ce qui vient recouvrir les briques de construction pour donner cet aspect lisse. Pour certains de ces peintres on parle de peinture figurative. Pour les autres on parle de peinture abstraite. Tout ça ce sont nos références tu comprends il faudra t’y habituer. Si tu veux te glisser dans le gant de la société française.
Le gant est un vêtement. Il habille la main. La protège. Du froid. De l’eau. Des produits qui font mal à la main. Parce que nous avons deux mains nous avons besoin d’une paire de gants. Une paire ça fait deux gants. Un pour chaque main. Ils sont jumeaux. Comme les chaussettes qui sont jumelles. Il nous en faut deux. Une chaussette pour chaque pied. Quand la chaussette reste seule et qu’elle a perdu sa compagne on dit. Une chaussette dépareillée. Un jour ou l’autre tout un chacun se retrouve face au dilemme de la chaussette dépareillée. Il y en a qui la jettent sans hésiter. D’autres la gardent dans un panier. Dans ce panier les chaussettes dépareillées attendent de recomposer leur paire.
Ailleurs ta mère t’attend.
Elle ne sait pas si tu vas rentrer. Mais elle t'attend.

Il faut garder confiance en toute chose aperçue comme un arc de triomphe pour nous. Les étrangers. Notre vie s’est émancipée au moyen de transitions. Chacun à son tour a été la proie. Mais chacun est bientôt l’élu de la poésie. L’ignorance ne nous a pas touchés plus que la connaissance qui nous est venue de la poussière. Des sacs de sports Adidas. De la sècheresse. De la guerre. De la faim. De toutes les passions que l’injustice inventive des exploitants a jeté sur nos existences. Voici Picasso. Qu’est-ce que tu en penses ?
Ah bon. Tu n’aimes pas ? Attends de voir le reste. Attends. Attends. Patience. Patience ! Il a fait des choses très différentes. Voilà. Regarde par ici. Tout ça c’est encore Picasso. Avec les conjugaisons on apprend Picasso. Et les autres artistes qui ont vécu ici. Comme Ben que tu as vu en bas. Ben. Celui que tu as bien aimé. Qui écrit en attaché. Qu’est-ce que tu fais encore avec ce téléphone ? Eh ? Ah bon. Tu traduis. Ah. Mais. Tu ne peux pas. Non. Tu ne peux pas traduire picasso.
Picasso s’est beaucoup inspiré de l’art africain. Il a amené des angles. Il là où il n’y en avait pas. Et ça. Qu’est-ce que tu en penses ? On appelle ça la période bleue. C’est un autoportrait. Oui. Exactement. C’est son visage. Picasso il était comme ça. Après il a perdu ses cheveux. Il est devenu chauve. Rasé et chauve ce n’est pas pareil. Je te l’ai dit ici on aime les cheveux. Mais bon.
Picasso on l’a aimé même sans cheveux.
Là c’est Matisse. Matisse est le nom de famille mais il s’appelait Henri. Ah voilà je le savais que tu aimerais Matisse. Ah bon tu n’aimes pas ? Regarde. Là il peint la Seine depuis la fenêtre de sa chambre.

 

 

image _ Aubervilliers, 2018  © Barbara Manzetti

Conférences-Performances

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Le film et son double


Les Laboratoires d’Aubervilliers, en partenariat avec pointligneplan, invitent Erik Bullot à programmer un cycle de rencontres et de débats publics autour d’un tournant remarquable que l’on peut observer aujourd’hui, celui du « film performatif », pratique à la croisée de ces deux pratiques. Film où l’artiste/cinéaste substitue la performance à l’image, l’énoncé au film, exposant le processus de construction plutôt que son résultat - le faisant advenir au moment où il le raconte, répondant au critère de la signification linguistique de « l’énoncé performatif ».


Edgar Bergen et Charlie McCarthy

Peut-on faire un film avec des mots ? On observe actuellement dans le champ du cinéma expérimental et de l’art contemporain de nombreuses pratiques filmiques qui tentent de remplacer le film par son simple énoncé sous la forme de conférences illustrées, de lectures ou de performances. Des fragments d’un film à venir (photographies, documents, fragments de scénario) sont présentés en guise du film lui-même. On ne peut qu’être frappé par ce tournant performatif. Précisons tout de suite que le terme performatif emporte avec lui deux significations : l’une, proprement linguistique, selon les critères proposés par Austin, relative aux verbes performatifs qui réalisent une action par le fait de leur énonciation, à l’instar des verbes baptiser ou promettre, la seconde relevant du champ plus général de la performance artistique. On assiste aujourd’hui chez certains artistes ou cinéastes à une pratique performative du cinéma à la jointure de ces deux significations. Il est d’ailleurs difficile de totalement séparer ces deux significations : la performance, au sens artistique, emporte souvent une dimension performative, au sens linguistique.

Exposer le film à la manière d’une proposition ou d’un énoncé relève-t-il du performatif ? Exposer est-il un verbe performatif ? Déplacé de la salle au musée, dissocié de son dispositif originel, soumis à de nouvelles configurations techniques, le film doit-il être désormais performé pour advenir ? Qu’en est-il de ce tournant performatif du cinéma ? Participe-t-il du seul courant linguistique ? Rencontre-t-il un déplacement du cinéma lui-même vers le spectacle vivant ? On peut en effet observer à travers ces différentes actions le retour du bonimenteur du cinéma des premiers temps qui commentait et racontait le film pendant la projection, le rappel des instructions données au projectionniste ou la simple continuité de certaines propositions du cinéma élargi (expanded cinema) pour échapper au cadre strict de la séance. Le recours fréquent au terme performatif devenu désormais un adjectif régulièrement associé à la conférence dans le champ de l’art contemporain est assez symptomatique. Pourquoi rencontre-t-il un tel succès ?

Tels sont quelques-uns des enjeux de ce programme de rencontres et d’événements, invitant des artistes, des cinéastes et des théoriciens en vue de cartographier ces nouvelles pratiques.




Le film et son double. Du film performatif.
Un cycle de cinq séances doubles constituées d'une performance proprement dite, sur un registre artistique, confiée à un artiste, et une conférence, plus discursive, sur les enjeux du film performatif ou du performatif en général, aura lieu aux Laboratoires d’Aubervilliers d’avril à décembre 2015.

14 avril, Érik Bullot / Silvia Maglioni et Graeme Thomson
19 mai, Uriel Orlow / Franck Leibovici
13 octobre, Alexis Guillier / Thomas Clerc
17 novembre, Clara Schulmann / Simon Ripoll-Hurier
1er décembre, Rabih Mroué / Stephen Wright



LE FILM ET SON DOUBLE. Du projectionniste.
Dans le prolongement de ce programme, une journée de rencontres et de performances, organisée au MACVAL, réunit théoriciens, cinéastes et artistes pour questionner la figure du projectionniste. Sont invités Roland Sabatier, Peter Miller, Peter Szendy et Esperanza Collado.

vendredi 20 novembre, de 11h à 18h
(reservation@macval.fr / www.macval.fr)

 

L’ensemble de ces rencontres et performances donnera lieu à une publication, sous la forme d’un catalogue ou d’un numéro de revue.





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En partenariat avec pointligneplan et en collaboration avec le MAC VAL.


Mots-clés: 

  • cinéma
  • performance

Du film performatif / lancement

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16. Février 2018 - 19:00» 21:30
Vendredi 16 février 2018, 19h

 

LANCEMENT
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Du film performatif

publié aux éditions it: sous la direction d’Érik Bullot
avec le soutien des Laboratoires d’Aubervilliers, du MAC VAL,
de pointligneplan et du Cnap

Vendredi 16 février 2018, à 19h
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Entrée libre sur réservation

à resservation@leslaboratoires.org

 

Lors d’une soirée en présence d’Érik Bullot, Thomas Clerc, Franck Leibovici, Silvia Maglioni et Graeme Thomson, Simon Ripoll-Hurier, Roland Sabatier, seront lus et présentés, sous une forme ouverte et participative, des éléments du livre Du film performatif publié aux éditions it: sous la direction d’Érik Bullot.

De nombreuses performances artistiques aujourd’hui se proposent de remplacer le film par son énoncé sous la forme d’une conférence illustrée ou d’une lecture. Des fragments d’un film à venir (photographies, documents, fragments de scénario) sont présentés en guise du film lui-même. On peut s’interroger sur ces nouveaux formats. De quoi sont-ils le symptôme ? S’agit-il d’un futur performatif du cinéma ?

Proposons cette définition du film performatif : un événement, unique ou susceptible de reprises, qui actualise, à travers une série d’énoncés, verbaux, sonores, visuels, corporels, émis par un ou plusieurs participants en présence de spectateurs, un film virtuel, à venir ou imaginaire. Situé entre les différents médiums — conférence, film, théâtre, performance —, le film performatif en exacerbe chacune des puissance. Réduit à son simple énoncé, le film s’actualise sous les yeux des spectateurs en exposant l’ensemble de la chaîne de fabrication, de la simple intuition à sa cristallisation plastique, renvoyant l’artiste à la fonction de producteur.

Du film performatif esquisse une cartographie de ces nouvelles pratiques en proposant à des artistes et des cinéastes de livrer des documents relatifs à leur expérience performative : textes, comptes-rendus, suites visuelles ou entretiens.

Avec Érik Bullot, Filipa César, Esperanza Collado, Thomas Clerc, Alexis Guillier, Franck Leibovici, Silvia Maglioni et Graeme Thomson, Peter Miller, Rabih Mroué, Uriel Orlow, Simon Ripoll-Hurier, Roland Sabatier, Clara Schulmann.

Cet ouvrage a été réalisé grâce au soutien des Laboratoires d’Aubervilliers, du Musée d’art contemporain du Val de Marne (Mac Val), de pointligneplan et du Centre national d’arts pastiques (Cnap — aide à l’édition imprimé).

 

 

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256 pages. Broché. Format : 165 x 240 mm.
Conception graphique : Camille Garnier.
Traduction : Zoé Baraton, Érik Bullot, Thibaut Gauthier, Marie-Laure Lapeyrère.
Isbn: 978-2-917053-29-4. Sortie : janvier 2018.
Prix public : 24 euros.

 

Standard

Présentation

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AFFINITÉS DES SOLS . SOILS AFFINITIES

Bibliothèque du jardin d’agronomie tropicale à Vincennes, 2017
__ tous droits réservés

 

 

Artiste Suisse, vivant entre Londres et Lisbonne, Uriel Orlow est invité par Les Laboratoires d’Aubervilliers à développer un nouveau projet artistique à l’occasion d’une résidence de recherche et production.

Sa recherche s’inspire du monde botanique en tant que scène mêlant histoire et politique. L’artiste considère les plantes aussi bien comme des témoins que comme des acteurs de l’histoire, comme des agents dynamiques se situant à la jonction entre les humains et la nature.
Dans le cadre de sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, Uriel Orlow souhaite déployer sa recherche en lien avec le contexte local d’Aubervilliers, en explorant l’histoire de la Plaine des Vertus à travers son agriculture actuelle et ancienne.

Cette recherche donnera lieu à différentes formes présentées aux Laboratoires d’Aubervilliers. Deux rencontres programmées les samedis 12 et 19 mai 2018 permettront de rendre visible la recherche en cours. Ces rencontres mettront en dialogue plusieurs invités dont l’expertise alimente le travail de l’artiste. A l’automne de la même année, une exposition du projet sera proposée aux Laboratoires d’Aubervilliers, elle présentera de nouveaux travaux vidéos.

Dans le contexte singulier d’Aubervilliers, et à travers le prisme de la pensée économique des plantes, Uriel Orlow vise à développer sa recherche sur deux échelles, locale et internationale.

Pour cela, l’artiste a choisi de se concentrer sur cette période maraîchère qui va de la fin du XIXe siècle au début XXe siècle. Historiquement, Aubervilliers fut en effet une zone rurale fournissant à la population parisienne toutes sortes de légumes. Cette Plaine des Vertus représentait une part importante du Nord de Paris, faite de petits villages et de cultures très vastes. C’est aussi à cette période que la banlieue parisienne commence à fortement s’industrialiser. Ce moment de transition coïncide avec la conférence de Berlin de 1885, de laquelle découla le déplacement d’une partie de la production agricole vers l’Afrique. La plantation coloniale, en tant que système, constitue les prémisses de la conception de la plante comme agent économique et politique. Les spécialités cultivées à Aubervilliers au tournant du XIXe et du XXe siècle, sont en effet aujourd’hui produites au Sénégal ou encore au Mali. 

Par ailleurs, en suivant l’axe local, Uriel Orlow s’intéressera à la provenance et à la consommation des fruits et légumes vendus et achetés à Aubervilliers, dans les nombreuses épiceries chinoises, nord africaines, indiennes et subsahariennes que comptent la ville aujourd’hui. Cette recherche a pour but de cartographier les mouvements migratoires qui se croisent et cohabitent à Aubervilliers, et de démontrer la portée politique qui a toujours affectée ces flux. 

 

 

Presentation

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AFFINITÉS DES SOLS . SOILS AFFINITIES

Bibliothèque du jardin d’agronomie tropicale in Vincennes, 2017
__ tous droits réservés

 

 

Swiss artist based in London and Lisbon, Uriel Orlow is invited by Les Laboratoires d’Aubervilliers to develop a new artistic project during a research and production residency.

His research looks to the botanical world as a stage for politics. The artist considers plants as both witnesses and actors in history, and as dynamic agents  across different geographies, histories and systems of knowledge.
As part of his residency at Les Laboratoires d’Aubervilliers, Uriel Orlow wishes to unfold his research within the local context of Aubervilliers, by exploring the story of the « Plaine des Vertus » - the “Virtuous Lowland” an area of Aubervilliers well known in the 19th century for the quality of its agricultural production – through its historic and contemporary agricultural practices.

This research will be presented at Les Laboratoires d’Aubervilliers in different forms. A symposium on two days will take place Saturday 12th and Saturday 19th May 2018, opening the research process to the audience. For these two sessions, Uriel Orlow will invit specialists with whom he exchanged during the research phase, to present their work, creating a dialogue between them. In Autumn 2018, an exhibition concluding Uriel Orlow’s residency project Affinités des sol . Soil Affinites will open at Les Laboratoires d’Aubervilliers, presenting new video work.

In the specific context of Aubervilliers and through the prism of the economic thinking of plants, Uriel Orlow aims to developp his research on two scales, local and international.

The artist will focus on the garden production period going from the end of the 19th century and the begining of the 20th century. At the time, Aubervilliers was a rural area providing Parisians with various sorts of vegetables. The  « Plaine des Vertus » covered a large area to the north of the capital, composed of small villages and vast agricultural crops. It was during this period that the industrialisation of the Parisian suburbs began. This moment of transition coincides with the 1885 Berlin Conference which resulted in the displacement of part of the European agricultural production to Africa. The colonial plantation system – European agriculture organised on colonised territories – can be seen as the first step towards the conception of plants as economic and political agents. The specalities which were cultivated in Aubervilliers at the turn of the 19th and 20th centuries are nowadays produced in Senegal or Mali.

Also taking a local slant, Orlow will be looking into the provenance and consumption of the fruit and vegetables bought and sold in Aubervilliers, particularly in the numerous Chinese, North African, Indian and sub-Saharan grocery shops of the city. Using this approach, Uriel Orlow aims to map migration flows as they meet and cross in Aubervilliers, and to demonstrate the political significance of the movement, transport and circulation of the fruits and vegetables consummed.

 

 


Lancement du Journal des Laboratoires

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29. Janvier 2018 - 19:00» 21:30
Lundi 29 janvier 2018, 19h

 

Lancement du Journal des Laboratoires

Lundi 29 janvier 2018 à 19 heures

Soirée conviviale & bar
Concert du rappeur Beeby

 

Le Journal des Laboratoires est construit autour des rencontres qui se sont déployées aux Laboratoires durant l’année écoulée, il permet d’en souligner les axes forts. Cette année, le cahier B est dédié au territoire et aux projets participatifs, avec les contributions de Véronique Désanlis et Ariane Leblanc pour La Semeuse, Paloma Polo pour ses Classes de Lutte et enfin Jehanne Dautrey sur le projet de Kateřina Šedá.

À cette occasion, Les Laboratoires réunissent tous ceux qui souhaitent venir lire la publication et échanger autour des projets déployés l'an passé autour d'un verre et d’un concert du rappeur albertivillarien Beeby.

Le Journal des Laboratoires y sera disponible gratuitement, il est composé de textes, d'entretiens, de discussions et de photographies des projets et des participants de certains d'entre eux.

 

 

Lundi 29 janvier 2018 à 19h

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Entrée libre et gratuite

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Standard

Le Journal des Laboratoires

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Le Journal des Laboratoires

 

Edité depuis 2001, avec des formats et des périodicités différentes selon les directions des Laboratoires, Le Journal des Laboratoires est une publication gratuite qui rend compte des processus de recherche des projets accueillis aux Laboratoires d'Aubervilliers. Il permet aussi l'accompagnement critique et une diffusion étendue des projets tout au long de leur processus.

Depuis 2013, Alexandra Baudelot, Dora Garcia et Mathilde Villeneuve ont proposé un nouveau format au Journal des Laboratoires, devenu annuel et adapté au format du quotidien Le Monde. Chaque année sa publication est l'occasion de revenir sur les projets qui ont été portés par Les Laboratoires tout au long de l'année écoulée, via des textes proposés par les artistes, des échanges et discussions, des contributions visuelles et autres formes publiables. Il se compose de plusieurs cahiers, chacun étant organsé autour d'une thématique, allant souvent de la danse au teritoire.

Cette version actuelle du Journal des Laboratoires paraît en janvier, elle fait l'objet d'une diffusion locale et régionale.

Les points de diffusion sont annoncés via facebook. Il est également possible de consulter et/ou de commander pour les numéros encore disponibles les anciens numéros sur le site des Laboratoires :

http://leslaboratoires.org/edition/le-journal-des-laboratoires

 

 

 

 

Présentation

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ZARBA LONSA



Au cours de ses 9 mois de résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, Katinka Bock a développé un travail autour du don et du contre-don, inscrivant ses recherches sur le territoire arpenté. Zarba Lonsa (verlan de Bazar Salon) est le fruit de ce projet développé dans le contexte très spécifique du quartier des Quatre-Chemins à Aubervilliers. Une exposition, qui mêle au travail plastique les échanges avec les commerçants, invite spectateurs et habitants à faire l’expérience d’une pérégrination poétique pour devenir à leur tour le protagoniste de récits construits autour du don.

Concevant la production d’une œuvre en rapport à l’environnement dans lequel elle intervient, Katinka Bock est notamment attentive au fait qu’un lieu d’art génère des usages et des expériences « extra-ordinaires ». Elle s’emploie à rendre perceptible ce qui fait la particularité de ces lieux en les inscrivant dans une relation immédiate avec leur contexte extérieur. Elle s’attache pour cela à saisir d’infimes éléments, à se laisser prendre par des détails habituellement peu perceptibles et à partir desquels l’œuvre se construit révélant ainsi certains aspects caractéristiques de l’identité de ces lieux, des caractéristiques à la fois architecturales, urbaines, sociales, climatiques, temporelles et spatiales.

L’oeuvre n’est jamais une finalité dans le travail de Katinka Bock mais un véhicule qui nous amène à faire l’expérience du temps et de l’espace, à ébaucher des fictions dont nous sommes d’une certaine manière les protagonistes discrets, parfois malgré nous. La relation qu’elle induit par ses interventions est toujours légère, non intrusive. Ainsi chacun - que ce soit le spectateur avisé qui se déplace pour voir le travail de l’artiste, celui qui tombe par hasard sur l’une de ses pièces disséminées dans l’espace public, ou encore les personnes travaillant dans le lieu d’exposition - se sent déplacé intimement, poétiquement, dans son rapport au lieu qu’il entretient d’ordinaire.

De ses premières pérégrinations autour des Laboratoires d’Aubervilliers, entamées début février 2015 dans le quartier des Quatre-Chemins, l’artiste a été particulièrement frappée par la densité des commerces déployés autour du carrefour et de ses rues adjacentes. Des vitrines, derrière lesquelles est visible un ensemble hétéroclite de produits, viandes au détail, robes de mariés, machines à coudre, pâtisseries colorées, bazars de vêtements, articles de téléphonie mobile, etc., mais également  des devantures fantomatiques paraissant depuis longtemps tombées dans l’oubli. Cette diversité de commerces, le flux incessant des habitants et des passants, qui achètent, s’arrêtent et discutent, a conduit Katinka Bock à vouloir activer un processus d’échange d’objets avec les commerçants. Ceci afin de questionner la valeur, le sens et le statut de l’échange d’objets, et notamment de l’objet d’art. L’œuvre devient ici l’objet d’une relation construite librement, hors de l’institution artistique et de ses règles. Plusieurs commerçants se sont ainsi prêtés au jeu d’échanger un objet de leur commerce contre une des sculptures de Katinka Bock, sorte de pain de terre cuite, fabriqué spécifiquement pour le projet.

L’échange ainsi fait, la sculpture prend place au milieu des étagères, parmi les rayons de vêtements, dans le fatras des bazars, des salons de coiffure ou des étalages des boucheries. Elle interpelle par son incongruité dans ces lieux, devenant objet de bizarrerie, d’interrogations, de conversations.

A l’origine de ce projet il y a donc l’échange, le don et contre-don, le désir aussi de créer un mode de circulation, un parcours d’œuvres dans des vitrines et des lieux directement situés sur la rue. Il y a surtout l’envie que cet échange soit le résultat d’une rencontre et d’un dialogue les commerçants, point de départ du processus de l’exposition. Ce simple geste, d’échanger une œuvre contre une marchandise, constitue en amont le récit d’une expérience qu’elle souhaite partager, le désir d’inviter l’autre à participer à une expérience artistique à partir de laquelle les protagonistes - l’artiste, les commerçants, les clients des magasins et un public élargi - travaillent à la construction d’un récit commun. A l’instar de l’ensemble de son travail, le récit, minimal, est entièrement contenu dans les micro-déplacements que Katinka Bock provoque, dans le dialogue qu’elle crée avec l’autre, laissant par la suite toute liberté d’interprétation et d’appropriation.

Les sculptures en terre cuite, essaimées dans l’espace des Laboratoires d’Aubervilliers lors de l’exposition, font suite à cette première phase d’échange. Chacune de ces sculptures, contenants des objets donnés par les commerçants, renferment donc les objet offerts, certains ayant définitivement brûlé une fois celles-ci passées dans le four du céramiste. Ces nouvelles sculptures de formats très variables sont également devenues les «protagonistes» d’un film réalisé en Super 8, manipulées par des personnes que la caméra ne saisie que partiellement et dans une sorte de corps à corps entre l’anatomie de la sculpture et celle du manipulant. Des anatomies en constante transformation, suivant le jeu des possibles interactions entre formes, orientations, contenant, contenu et manipulant. Sculptures, mouvements et corps résonnent ici de concert comme pour mieux révéler la porosité existant entre espace intérieur et extérieur.

Un cercle en bronze suspendu est comme en lévitation dans l’un des espaces des Laboratoires. Figure fragile et silencieuse, cette sculpture semble donner la mesure de l’espace et définir les contours d’une géographie à la fois contenue en elle-même et ouverte au dehors. Fine ligne circulaire réalisée à partir de branches d’arbres ramassées cet hiver dans les rues d’Aubervilliers, elle marque ainsi une jonction entre l’espace public d’Aubervilliers et celui, privé, des Laboratoires, au croisement des différentes expériences géographiques que Zarba Lonsa suscite.

Deux lectures publiques portées par Katinka Bock et Clara Schulmann (historienne de l’art et auteure du texte commandé par l’artiste) viendront ponctuer l’exposition et une édition limitée sera offerte au public tout au long de l’exposition.

Alexandra Baudelot





L'exposition Zarba Lonsa sera visible aux Laboratoires d'Aubervilliers du 15 octobre au 19 décembre 2015, du  mardi au vendredi de 11h à 18h et le samedi de 13h à 18h. Elle sera ponctuée de deux lectures publiques le jeudi 15 octobre à 19h30 et le samedi 12 décembre 2015.

 





Le projet et l’exposition Zarba Lonsa de Katinka Bock ont été produits par Les Laboratoires d’Aubervilliers avec le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis et de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication.
 

Mots-clés: 

Résidence 2015

Portraits Choisis

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«I've never actually had any choreographic ideas, but I think while I'm rehearsing. Dance is a specific practice allowing for a number of bodies to work together. It presupposes routine activities leading to familiarity with materials, combines different ways of moving in the world and allows for the invention of deviations, short cuts and detours. In societies that are changing – because of globalisation, immigration, neoliberalism, climate change – and in which everything – capacity for work, appearance, origin, gender – has become exploitable, dance too is being transformed. Going with the momentum of my own shifting orientations, I've tried to take a broader view of these phenomena via a portrait of a city, Aubervilliers, and the practices of its residents. 

We ran a survey lasting eight months in the municipality and collected three hundred practices – professional and amateur, ordinary and out of the ordinary – which we brought together and published as Portraits d'Aubervilliers, a book you can read, borrow, forget, buy, give as a gift, lose and find again. In the book you roam a landscape of acts and habits – invisible, social or private – that between them make up a city. In my dance piece Portraits Choisis (Selected Portraits) I engage in an intimate relationship between myself and the bodies of the people I encountered. I integrate their actions, experience the desires and the emptiness that drive them, and interconnect their practices. I explore the place where individuals construct themselves, organising both their emancipation and their own exploitation. And in the video Portrait#7: Maryse Emel I recount a day's work in the studio with Maryse, a philosopher living in Aubervilliers».

Lenio Kaklea

 

 

 

Presentation of the dance piece

Wednesday 7 March 2018, at 8 pm
Thursday 8 March 2018, at 8 pm
Friday 9 March 2018, at 8 pm
Saturday 10 March 2018, at 6 pm

Opening of the space for visiting the installation from 3 p.m. from Wednesday to Friday and from 4 p.m. Saturday.

 

 

ADMISSION FREE, BUT BOOK IN ADVANCE at
reservation@leslaboratoires.org  or 01 53 56 15 90

 

 

 

Lenio Kaklea, Encyclopédie pratique, Portraits Choisis, 2017
Chorégraphie en cours d’écriture aux Laboratoires d’Aubervilliers, vue des répétitions  __  © Lenio Kaklea - 2017

 

 

Portraits Choisis

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« Je n’ai jamais eu d'idées chorégraphiques mais je réfléchis en répétant. La danse est une pratique située qui permet de combiner plusieurs corps. Elle suppose des activités routinières qui amènent à se familiariser avec des matériaux, articule différentes façons de se mouvoir dans le monde et permet d’inventer des déviations, des raccourcis ou des détours. Dans des sociétés en mutation — mondialisation, immigration, néolibéralisme, changement climatique — où tout est devenu exploitable — force de travail, apparence, origines, sexe — la danse est également en transformation. Prise dans le mouvement de mes propres déplacements, j’ai voulu réfléchir plus largement à ces phénomènes en faisant le portrait d’une ville, Aubervilliers, à travers les pratiques de ses habitant·e·s. 

Nous avons mené une enquête de huit mois sur le territoire de la commune, collecté trois cents pratiques — professionnelles ou amateurs, exceptionnelles ou quotidiennes — qui ont été éditées sous la forme de portraits. Ils sont rassemblés dans un livre, Portraits d'Aubervilliers— un objet que l’on peut lire, emprunter, oublier, acheter, offrir, perdre et retrouver. A travers ces pages, on navigue dans un paysage de gestes et d’habitudes — invisibles, sociales ou intimes — qui constituent une ville. Dans la pièce Portraits Choisis, je m’engage dans un rapport intime à ces corps que j’ai côtoyés. J'incorpore leurs gestes, éprouve les désirs et le vide qui les anime, lie les pratiques entre elles. J’explore les lieux où l’individu se construit, où il organise son émancipation et sa propre exploitation. Enfin, dans la video Portrait#7 : Maryse Emel, j’expose un jour de travail en studio avec Maryse, philosophe et habitante de la ville. ».

Lenio Kaklea

 

 

 

Pièce chorégraphique programmée

mercredi 7 mars 2018, à 20h
jeudi 8 mars 2018, à 20h
vendredi 9 mars 2018, à 20h
samedi 10 mars 2018, à 18h

 

 

ENTREE LIBRE SUR RESERVATION à
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

 

 

 

Lenio Kaklea, Encyclopédie pratique, Portraits Choisis, 2017
Chorégraphie en cours d’écriture aux Laboratoires d’Aubervilliers, vue des répétitions  __  © Lenio Kaklea - 2017

 

 

Zarba Lonsa _O_O__O Mesonya / Lancement de publication

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16. Mars 2018 - 19:00» 22:30
Vendredi 16 mars 2018, 19h

 

Zarba Lonsa _O_O__O Mesonya
Lancement de la publication en présence de l'artiste

Vendredi 16 mars 2018, 19h
(sous réserve de modification)

 

À l’occasion de la publication du livre Zarba Lonsa _o_o__o Mesonya, Les Laboratoires d’Aubervilliers proposent un temps de rencontre autour du livre en présence de Katinka Bock.

Ce livre rassemble trois étapes d’un vaste projet dont le premier volet, Zaba Lonsa, a été initié en 2015 aux Laboratoires d’Aubervilliers dans le cadre de sa résidence de création et de l’exposition qui en a suivi. Particulièrement intéressée par la dynamique du quartier des Quatre-Chemins, où se situent Les Laboratoires, la plasticienne est partie à la rencontre des commerçants afin d’initier une relation avec eux basée sur le don d’une de ses oeuvres contre un objet de leur magasin.

Ce geste a été le point de départ d’un processus de création qui s’est déployé sous plusieurs formes - sculptures, installation, films et photos, éditions. Reconduisant le processus de cette relation basée sur l’échange dans un contexte urbain spécifique pour une nouvelle production d’oeuvres et de photo, une deuxième édition du projet a pris forme sous le titre _O_O__O, en juin 2017, au Mercer Union à Toronto. Une dernière édition au Siobhan Davies Dance à Londres est venue, sous le titre Mesonya, clore cette série à l’automne 2017. Zarba Lonsa _o_o__o Mesonya, à la fois monographie de ce projet et livre d’artiste, revient sur ces trois éditions.


Zarba Lonsa _o_o__o Mesonya
est une édition MER. Paper Kunsthalle, en co-édtion avec Les Laboratoires d’Aubervilliers et Mercer Union.

 

 

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Entrée libre et gratuite sur réservation à

reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90
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Katinka Bock, Zarba Lonsa, 2015
Vues de l'exposition aux Laboratoires d'Aubervilliers 
© Ouidade Soussi-Chiadmi

 

 

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Portraits Choisis

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  • 7. Mars 2018 - 20:00» 23:00
  • 8. Mars 2018 - 20:00» 23:00
  • 9. Mars 2018 - 20:00» 23:00
du mercredi 7 au vendredi 9 mars 2018, à 20h

 

 

« Je n’ai jamais eu d'idées chorégraphiques mais je réfléchis en répétant. La danse est une pratique située qui permet de combiner plusieurs corps. Elle suppose des activités routinières qui amènent à se familiariser avec des matériaux, articule différentes façons de se mouvoir dans le monde et permet d’inventer des déviations, des raccourcis ou des détours. Dans des sociétés en mutation — mondialisation, immigration, néolibéralisme, changement climatique — où tout est devenu exploitable — force de travail, apparence, origines, sexe — la danse est également en transformation. Prise dans le mouvement de mes propres déplacements, j’ai voulu réfléchir plus largement à ces phénomènes en faisant le portrait d’une ville, Aubervilliers, à travers les pratiques de ses habitant·e·s. 

Nous avons mené une enquête de huit mois sur le territoire de la commune, collecté trois cents pratiques — professionnelles ou amateurs, exceptionnelles ou quotidiennes — qui ont été éditées sous la forme de portraits. Ils sont rassemblés dans un livre, Portraits d'Aubervilliers— un objet que l’on peut lire, emprunter, oublier, acheter, offrir, perdre et retrouver. A travers ces pages, on navigue dans un paysage de gestes et d’habitudes — invisibles, sociales ou intimes — qui constituent une ville. Dans la pièce Portraits Choisis, je m’engage dans un rapport intime à ces corps que j’ai côtoyés. J'incorpore leurs gestes, éprouve les désirs et le vide qui les anime, lie les pratiques entre elles. J’explore les lieux où l’individu se construit, où il organise son émancipation et sa propre exploitation. Enfin, dans le film Portrait|7 : Maryse Emel, j’expose une journée de travail en studio avec Maryse, philosophe et habitante de la ville ».

Lenio Kaklea

 

 

Mercredi 7 mars 2018, à 20h
Jeudi 8 mars 2018, à 20h
Vendredi 9 mars 2018, à 20h

Accès possible dès 15h pour visiter l'installation

ENTREE LIBRE SUR RESERVATION à
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

 

 

Lenio Kaklea, Encyclopédie pratique, Portraits Choisis, 2017
Chorégraphie en cours d’écriture aux Laboratoires d’Aubervilliers, vue des répétitions  __  © Lenio Kaklea - 2017

 

 

Standard

Portraits Choisis

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10. Mars 2018 - 18:00» 21:00
Samedi 10 mars 2018, à 18h

 

 

« Je n’ai jamais eu d'idées chorégraphiques mais je réfléchis en répétant. La danse est une pratique située qui permet de combiner plusieurs corps. Elle suppose des activités routinières qui amènent à se familiariser avec des matériaux, articule différentes façons de se mouvoir dans le monde et permet d’inventer des déviations, des raccourcis ou des détours. Dans des sociétés en mutation — mondialisation, immigration, néolibéralisme, changement climatique — où tout est devenu exploitable — force de travail, apparence, origines, sexe — la danse est également en transformation. Prise dans le mouvement de mes propres déplacements, j’ai voulu réfléchir plus largement à ces phénomènes en faisant le portrait d’une ville, Aubervilliers, à travers les pratiques de ses habitant·e·s. 

Nous avons mené une enquête de huit mois sur le territoire de la commune, collecté trois cents pratiques — professionnelles ou amateurs, exceptionnelles ou quotidiennes — qui ont été éditées sous la forme de portraits. Ils sont rassemblés dans un livre, Portraits d'Aubervilliers— un objet que l’on peut lire, emprunter, oublier, acheter, offrir, perdre et retrouver. A travers ces pages, on navigue dans un paysage de gestes et d’habitudes — invisibles, sociales ou intimes — qui constituent une ville. Dans la pièce Portraits Choisis, je m’engage dans un rapport intime à ces corps que j’ai côtoyés. J'incorpore leurs gestes, éprouve les désirs et le vide qui les anime, lie les pratiques entre elles. J’explore les lieux où l’individu se construit, où il organise son émancipation et sa propre exploitation. Enfin, dans le film Portrait|7 : Maryse Emel, j’expose une journée de travail en studio avec Maryse, philosophe et habitante de la ville ».

Lenio Kaklea

 

 

Samedi 10 mars 2018, à 18h
Accès possible dès 16h pour visiter l'installation

ENTREE LIBRE SUR RESERVATION à
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

 

 

Lenio Kaklea, Encyclopédie pratique, Portraits Choisis, 2017
Chorégraphie en cours d’écriture aux Laboratoires d’Aubervilliers, vue des répétitions  __  © Lenio Kaklea - 2017

 

 

Standard

Séminaire Quelles autonomies ? - Rencontre #3

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25. Janvier 2018 - 19:00» 22:30
Jeudi 25 janvier 2018, 19h

 

Pratiques de soin autonomes dans des milieux hostiles

Jeudi 25 janvier 2018, 19h

Rencontre discussion

Avec Gabrielle, infirmière, du Collectif de soins intercommunaux.

Dans la suite de son intervention au cours de la saison précédente, Gabrielle nous fera partager ses initiatives pour introduire des pratiques de soin autonomes dans des milieux hostiles. Elle évoquera les pratiques de streetmedic, dans des contextes de violences policières, mais aussi des formes collectives de soin face à l'administration des mondes médicaux dans un contexte où s'ajoute la précarisation des dispositifs institutionnels. Des expériences d'autogestion médicales ayant lieu en Grèce et ailleurs seront aussi évoquées.

 

 

 
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Entrée libre sur réservation à
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

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Caterina Rafanell, Ville fantôme 4, 2017
_ plaque de cuivre gravée, travaillée _ tous droits réservés

 

 

 

Labo des Labos

Team

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Board
Xavier Le Roy (President)
Corinne Diserens
Alain Herzog
Latifa Laâbissi
Jennifer Lacey
Mathilde Monnier
Jean-Luc Moulène
Jean-Pierre Rehm



Codirection
Alexandra Baudelot
Dora García
Mathilde Villeneuve

Staff
Pauline Bonard-Chabot (attachée à l'administration)
Florine Ceglia
(administration)
Pauline Hurel (public relations)
Marie-Laure Lapeyrère (communication and press relations)
Ariane Leblanc (La Semeuse coordination)
Sorana Munteanu
(administration assistant)
Eric Rouquette (accountant)
Amaury Seval (technique)
Pierre Simon (projects coordination)

 



And
Kate Davis & Anna Preger & John Tittensor (website translation)
collectif g-u-i (graphism, webdesign)
Philaug (information systems)


Équipe

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Conseil d’administration
Xavier Le Roy (président) 
Corinne Diserens
Alain Herzog
Latifa Laâbissi
Jennifer Lacey
Mathilde Monnier
Jean-Luc Moulène
Jean-Pierre Rehm

Direction collégiale
Alexandra Baudelot
Dora García
Mathilde Villeneuve

Équipe permanente
Pauline Bonard-Chabot (attachée à l'administration)
Florine Ceglia (administration)
Pauline Hurel (accueil, relations avec les publics, documentation)
Marie-Laure Lapeyrère (communication et relations presse)
Ariane Leblanc (coordination La Semeuse)
Milène Mahérault
(attachée à la communication et aux éditions)
Eric Rouquette (comptabilité)
Amaury Seval (régie générale)
Pierre Simon (coordination des projets et éditions)

Et aussi
Kate Davis & Anna Preger & John Tittensor (traduction du site)
collectif g-u-i (graphisme, webdesign)
Philaug (maintenance informatique)

Planification de l’espace public : entre instrumentalisation et appropriation

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oui
6. Février 2018 - 19:00» 22:00
Mardi 6 février 2018, à 19h


Qu’est ce que construire un espace démocratique ?

Mardi 6 février 2018, à 19h

 

Flambant neuve, en pleine appropriation, vantée par les divers offices de tourisme parisiens comme un triomphe des piétons sur les embouteillages, un lieu dédié à la promenade, à la festivité, fleurant bon la citoyenneté, l’usage partagé de l’espace public… L’histoire de la place de la République avec ses paradoxes et ses polémiques rendent compte de la complexité du tissu urbain.

Sa taille monumentale est due au Baron Haussmann, dont le percement de la ville avait pour objectif de lui fournir une immense caserne devant accueillir 3 200 militaires, de permettre l’implantation de grands magasins, de raser les théâtres populaires et enfin de contrôler les faubourgs.

La statue aujourd’hui centrale célèbre une République triomphante, qui porte haut des valeurs qui ne sont visiblement ni vraiment celles de la tentative de restauration de la monarchie, ni celles de la Commune de Paris qui a précédé son implantation.

Aujourd’hui dédiée aux piétons, son organisation a posé questions, certains voyant un héritage du baron Haussmann dans cette place où la promenade serait un accès facilité aux grandes chaînes commerciales qui la bordent, aux rassemblements, mais aussi aux nasses de la police.

Place de la République, symboliques et valeurs sautent aux yeux. Sont-elles représentées par cette femme géante et sa branche d’olivier ? Sont-elles dans la planification spatiale semblant encourager la croissance économique et la sécurisation des événements ? Ou encore, dans l’espace laissé à l’interprétation de celles et ceux qui la pratiquent ? Ces questions concernent plus largement le Grand Paris, et ses dynamiques d’attractivité territoriale.

En présence de Joëlle Zask, philosophe, Antoine Viger-Kohler, architecte et de Xavier Dousson, architecte et enquêteur, nous nous demanderons au cours de cette soirée que signifie concevoir unespace public dans le cadre du Grand Paris ? Quels sont les interlocuteurs dans un tel projet et comment se déroule le processus ? Dans la mesure où la notion de République est invoquée, nous réfléchirons également à la pensée démocratique et si celle-ci peut s’intensifier via l’urbanisme et
l’architecture ? Et si les initiatives des habitants sont et peuvent être
prises en compte ?

 

 

Entrée libre et gratuite, sur réservation à
reservation@leslaboratoires.org ou 01 53 56 15 90

 

 

image _ tous droits réservés

 

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Joëlle Zask est philosophe spécialiste en philosophie politique, maître de conférence HDR à l’Université de Provence.  Ses recherches portent sur l’art dans les lieux publics, la démocratie, la culture et la notion de participation. Elle est auteure notamment de Participer : Essai sur les formes démocratiques de la participation, ainsi que La démocratie aux champs, traitant des systèmes d’autogestion et des politiques démocratiques développés par les cultivateurs de la terre, des paysans aux jardiniers urbains.

Antoine Viger-Kohler, architecte et urbaniste associé à l’agence TVK, travaillant avec les questions de complexité et de paradoxes dans les villes contemporaines, recherches bien illustrées par la nouvelle place de la République, qu’ils ont conçue. L’agence a également récemment remporté la consultation internationale du Grand Paris : Réinventons la métropole pour les sites du Campus de Cachan et de Terrains Leclaire à Clichy sous Bois.

Xavier Dousson est architecte DPLG, docteur en Histoire de l’Art, chercheur au LACTH, et enseignant à l’École nationale d’architecture et de paysage de Lille. Il est membre de Bazar Urbain, collectif pluridisciplinaire (urbanisme, architecture, sociologie) menant des enquêtes pour mettre en question acteurs, usages, contextes et processus en amont de projets d’aménagements. Avec La Place de la République en Marches, ils ont invité les divers acteurs de la place de la République à leur raconter lors de marches leurs usages, leurs habitudes, leurs questions. Ce travail a servi de base de réflexion à l’agence TVK.

 

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